Magazine Journal intime

Desperate House Boy - Episode 2

Publié le 21 août 2008 par Cyrilboyer

Desperate House Boy - Episode 2

Notre budget excluait malheureusement Scarlet Johansson de la liste des pré-sélectionnées.
Je n'avais, jusqu'alors, jamais fait passer d'entretien d'embauche. Et je n'avais gardé que de lointains souvenirs de la dernière baby sitter que j'avais rencontrée, il y a une vingtaine d'années, à laquelle ce n'était pas moi qui donnait les consignes. Donc, quand est venu le temps de trouver une personne pour garder notre petite fille - on est encore un peu jeunes pour le plus grand cabaret du monde - il a fallu improviser. Pour les choix des poussettes, sièges autos et tous les autres accessoires qui vous font passer au statut de "plus déménageable par des copains avant 20 ans", c'était facile, il y avait les forums, les tests des magazines allemands (à côté, Que Choisir c'est Pierre Bellemare) et les avis des collègues. Mais pour les baby-sitters, ne disposant pas d'un classement des meilleurs éléments du Grand Duché, ni d'un label de qualité, on a appliqué nos propres méthodes, de façon collégiale, ma femme, ma fille et moi. Et là, si déjà vous commencez à stresser devant tout ce qui peut arriver avec une table à langer mal choisie, je vous laisse imaginer les conséquences désastreuses d'une mauvaise nounou.
On a éliminé d'office la fille du patron de mon épouse, histoire d'éviter les situations embarrassantes le jour où elle cassera la chaîne hi-fi, ou celui où on la ramènera après qu'elle aura vidé quelques bouteilles. Même sort pour la fille de seize ans qui portait des talons aiguilles et des bas résilles. Pas envie de la retrouver avec 4 ou 5 mecs qui boivent des bières dans le canapé. Même si elle a réussi le test de la couche culotte, en dépit de sa french manucure démesurée. Idem pour la gothique : l'esprit maléfique de la nuit, c'est pas exactement ce dont on a besoin. Tant qu'on y est, je préférais aussi éviter la bombe sexuelle, sachant que, en général, il faut la ramener en voiture après et que, bon, en cas de panne, forcément, ça ne contribuerait pas à la paix du ménage. Mais il n'en fallait pas non plus une qui donnerait des cauchemars à notre petite. Ni trop jeune, ni trop vieille, ni trop permissive, ni trop autoritaire. A part ça, on était assez ouverts. On aurait bien passé une petite annonce "Cherche Mary Poppins, disponible tous les jours sur simple appel passé jusqu'à 18h, aimant les enfants et (si possible) le repassage. Parapluie volant non obligatoire si autre moyen de locomotion" mais, visiblement, le marché de la baby sitter n'est pas du côté de l'employeur au Luxembourg. Pénurie d'étudiants et de jeunes oblige.
Bref, on s'est contenté d'une liste fournie par le Luxembourg Accueil Information, de recommandations d'amis, de la première impression, qui, comme le dit le philosophe, est souvent la bonne, surtout quand elle est négative (exit celle qui dit bonjour à notre fille en l'embrassant sur la bouche et celle qui est arrivée avec 1 h de retard) et du petit test de la couche culotte déjà cité. On n'a même pas laissé le baby phone branché en passant la soirée dans la cave, ni demandé les papiers d'identité, ni fait un blind-test berceuses, ni planqué la webcam dans le salon, ni réclamé de certificat de bonne vie et mœurs. C'est dire.


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