Magazine Journal intime

Je suis grosse et j'aime ça - Yaël Cojog-Goldberg

Publié le 25 août 2008 par Anaïs Valente

Après avoir dévoré, telle une bombe calorique (admirez l'allusion au titre de l'ouvrage) du genre macaron ou charlotte au chocolat, « je suis pas une bombe... et alors ? », je me suis lancée à corps perdu (admirez la seconde allusion au titre du second ouvrage, je suis géniale je sais) dans la lecture de « Je suis grosse et j'aime ça ».

Afin d'assumer pleinement mon choix lecture, et surtout afin de décupler les effets de ladite lecture, je commence l'ouvrage dans le Thalys à destination de Paris (rappelez-vous, nous sommes en juillet).

J'ouvre le livre de façon normale, sans croquer nullement la couverture, afin que tous puissent découvrir le titre de ce que je lisais.  Na.

J'ignore si tous y parviennent, mais tous remarquent en tout cas combien ce livre me donne la banane, me fait rigoler doucement, voire avoir de bon gros fous rires bien communicatifs.  Toute seule.  Comme ça.  Tellement l'auteur écrit de façon burlesque mais néanmoins réaliste. 

A mon retour vers ma chtite ville, après deux jours à Paris, je ressors donc « Je suis grosse et j'aime ça », afin de le terminer avant l'arrivée chez moi.  N'en déplaise à Kate Moss qui squatte la place à côté de la mienne.

Forte d'un shopping parisien remonte moral, je m'échappe pour une pause pipi, laissant l'ouvrage sur mon siège, titre tourné vers Kate, histoire qu'elle sache que oui, je suis plus grosse qu'elle (ce qui n'est, je vous l'assure, point difficile), que oui, j'assume (tu veux voir mon bide-flan-au-caramel-sans-caramel pour preuve Kate ?), et que oui, j'aime ça (euh là, sur ce point, j'ai encore quelques années de thérapie pour parvenir à aimer).

Sur le chemin du retour, je croise Kate, qui profite de mon absence pour se rendre elle aussi au petit coin (à moins qu'elle n'aille au bar s'acheter un quart de chips light).  Je peux ainsi admirer à loisir son 1m80 pour 41 kilos, voire moins.  Tchu, c'est clair, je suis grosse et j'aime pas ça, argh.  De plus, je vois qu'elle ricane.  Si, elle ricane.  Je l'ai lu dans son regard.  Moqueur, son œil droit.  Moqueur, son œil gauche.  Et ricaneuse, la moue de sa bouche charnue (pourquoi les minces ont-elles toujours la bouche pulpeuse, uniquement la bouche ?).

Je m'installe.  Quelques instants plus tard, la revoilà.  Je me fais toute mince (oui, j'y arrive, ne soyez pas mesquins) pour la laisser passer.  Elle entame la lecture du Monde.  Pfffff, mince, lèvres charnues, et intelligente.  C'est trop injuste. 

En signe de rébellion anti-régime, je sors mon brownie au chocolat stocké dans mon sac depuis 24 heures déjà.  Et je le mange.  Na.

Oserais-je sortir également mon Esprit Femme, en signe de rébellion anti-intellectualisme ?  Et bien oui, tant qu'à faire.

J'ai tout d'un coup une super idée de prochain ouvrage pour cette petite collection bien sympa, après « je ne suis pas une bombe et alors », après « je suis grosse et j'aime ça », je vais écrire « je suis futile et je le revendique ».

Peu avant notre arrivée, Kate met un pull sur le pull qu'elle porte déjà.  Ah, c'est l'apanage des minces, d'être frileuses.  Moi je suis en T-shirt et j'ai chaud.

Je termine mon ouvrage, sourire toujours aux lèvres (que j'ai minces, pas de bol), et je rentre chez moi.  Il est 23h, je me cuis une grosse assiette de pâtes, que j'arrose de sauce tomate et de trois kilos d'emmenthal.

Trop bon, comme ce livre, que je vous conseille si vous estimez avoir quelques kilos de trop.  Il remettra, avec un humour fou, les choses à leur place, vous décomplexera et fera un pied de nez à tous les aprioris sur les grosses et celles qui s'y apparentent.  Point d'ouvrage scientifique, que de l'humour à l'état pur.  C'est bien pour ça que cet ouvrage est indispensable à toute femme un tantinet enrobée qui en a marre de se priver pour coller aux images des magazines.

jesuisgrosse



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