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Faux pragmatiques, vrais idéologues

Publié le 30 août 2008 par Ferrailleur
Faux pragmatiques, vrais idéologues
  Une des principales tâches de la résistance, plutôt que de faire de pathétiques concours d'opposition constructive, devrait consister à démasquer les puissants présupposés idéologiques qui guident le pouvoir actuel.

  Ainsi sur le travail, par exemple.

  Deux présupposés sarkozyens évidents (notez que les Lepénistes avaient les mêmes, ils rajoutaient juste les Arabes à la liste) :

  1) Les Français paresseurs, jouisseurs par nature, ne travaillent pas assez.
  2) Les Français paresseurs et profiteurs, préfèrent vivre d'allocations que de travailler.

  Inutiles de répéter une énième fois que ces assertions sont de pures fantasmes. On les a déjà x fois réfutés ici par exemple.
 
  Le problème est que cette idéologie aux relents pétainistes a déjà engendré plusieurs lois et décrets. On a déjà longuement évoqué le nouveau régime imposé aux cadres alors que, de l'avis général, ils étaient déjà en situation de surmenage (en témoigne la terrible épidémie de suicides dans plusieurs groupes français).

  Voici maintenant le RSA chargé de remettre les pouilleux parasites au travail. Comme l'analysent très bien un économiste dans le Nouvelobs.com ainsi que Malakine dans un cinglant article, le RSA a toutes les chances d'être un parfait carburant pour la multiplication des travailleurs pauvres en France, tirant les smicards vers le bas, justifiant la multiplication des temps partiels contraints, puisque - n'est-ce pas- l'Etat sera là pour assurer un complèment de salaire qui vous permettra de garder la tête hors de l'eau.

  Effet d'aubaine qui n'est pas sans rappeler le phénomène qui s'est produit lors de la montée en puissance des Allocations-logement délivrées par la CAF qui a joué son rôle dans la hausse spectaculaire des loyers de ces dernières années, les propriétaires sachant que l'Etat assurerait un matelas amortissant la hausse pour les locataires.

  Bref, avec le RSA, on subventionne encore une fois le travail sans aucune contrepartie de la part des employeurs tandis qu'on stigmatise toujours plus les rmistes qui refuseraient ces travaux au rabais.

  La fabrique à travailleurs pauvres est en marche.


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