Magazine Journal intime

Le Pouvoir Des Fleurs.

Publié le 30 août 2008 par Mélina Loupia
Le Pouvoir Des Fleurs.Quand on ne croit plus en rien. Qu'en sept ans, environs un millier de graines, boutures, greffons et autres godets plantés, des psaumes de prières à tous les saints du calendrier, Fiacre compris et le désespoir quotidien du facteur, témoin des tentatives d'ornement de mon jardin à chaque livraison de chez Willemse ou Plantes-et-jardins.com , pas la moindre petite pousse de quoi que ce soit qui pratique la photosynthèse naturellement n'est venue emplir nos coeurs de joie et de bonheur. Quand l'acharnement, teinté tout de même d'une once de résignation, un beau matin comme celui de ce matin apporte finalement avec les rayons du soleil le fruit de l'espoir tant nourri d'engrais, d'eau à partir de vingt heures pour cause de restriction préfectorale, et de toutes les attentions d'une mère et de son fils, on trouve presque tout à fait normal que la fleur se décide enfin à nous dévoiler son intimité la plus stricte. C'est Arnaud qui a fait le messie. Comme chaque matin, au saut du lit, après avoir bu son lait au chocolat concentré et bugné son tee-shirt, il ouvre grand les volets et fonce sur la terrasse, persuadé de devoir débroussailler à la machette la jungle plantée de ses petites mains. Comme chaque matin, il s'en revient, le menton traînant à terre et l'oeil terne. "Mais maman, je comprends rien, on achète la terre magique, on plante les graines comme sur l'image du sachet, avec les mêmes outils que sur Internet, on arrose exactement pareil, tard le soir ou tôt le matin pour pas que le soleil il fasse le barbecue avec les feuilles, on parle gentiment aux pots, et y a rien, y a jamais rien, à part les piquants à la place de la pelouse, j'en ai marre. -Oui, mais peut-être c'est la terre qui est pas bonne. -C'est toi qui dis qu'au prix qu'elle t'a coûté dans les fesses, ça doit pousser et faire dix mètres de haut! -Des fois, j'exagère un peu la teneur de mes propos. -Pourtant, tu me dis qu'il faut peser ses mots. -Je te le dis à toi, mais à moi non. -En attendant, je veux plus jamais jardiner, je change de métier de grands." Et ce matin, après que les volets ont tapé fort contre la façade, le retour a été triomphal. "MAMAN!!!!!! -Quoi? J'ai pas encore bu mon troisième café, Arnaud, tu prends des risques. -Viens voir viens voir viens voir viens voir!" Je lui ai conseillé de se refermer pour ne pas que le flash ne mette sa durée de vie en péril et aussi, Arnaud lui a dit de pas trop rester longtemps ouverte pour que les abeilles viennent pas la violer. "Et celle-là elle s'appelle comment? -C'est du pourprier chéri. -Y a pas marqué pourpier sur le papier? -Il est tout broyé le papier."

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