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Du pouvoir (deux)

Publié le 02 septembre 2008 par Saucrates

Réflexion onzième (2 septembre 2008)
Pouvoir et légitimité ... La légitimisation

Je m'interrogeais il y a peu de temps sur le processus de légitimisation du pouvoir. Sur le fait que chaque personne dépositaire d'un quelconque pouvoir est souvent persuadée de la légitimité de son usage, de sa détention et de son droit à l'exercer sur les autres. Sur le fait également que nos sociétés occidentales sont construites sur le culte de la légitimité du pouvoir et qu'on le rencontre à tous les échelons de la société.
Sur le processus de légitimisation du pouvoir. J'ai essayé à plusieurs reprises de réfléchir sur ce qu'était le 'pouvoir'. Exercice difficile. Il est vraisemblablement plus simple, selon un philosophe comme Michel Foucault, de s'intéresser aux diverses manifestations du pouvoir dans nos sociétés, plutôt que de travailler sur un concept aussi général que le pouvoir. Mais cette méthodologie posera ensuite le problème de la généralisation des quelques explications trouvées au concept global lui-même. C'est évidemment un problème que l'on retrouve dans toutes les sciences humaines et sociales ... Comment passer du micro au macro ? Faut-il donc s'intéresser au concept global du pouvoir, en le recherchant sous toutes les formes qu'il peut prendre dans nos sociétés ? Ou faut-il, comme le préconise Michel Foucault, retenir une approche de type anthropologique, et s'intéresser à certaines formes de manifestation du pouvoir, de la même manière qu'il s'était intéressé à l'hôpital psychiatrique à la prison, c'est-à-dire à la manière dont la société occidentale traite les personnes déviantes vis-à-vis de la norme (les fous et les délinquants) ?
Ce qui revient tout de même au préalable de définir ce que l'on entend par 'norme', sur la manière dont on la définit, sur les déviances que l'on autorise et celles que l'on interdit, et sur les moyens que la société utilise pour contrôler les individus pour limiter au maximum les déviances autorisées. De manière plus générale, il est évident que définir le concept de pouvoir implique au préalable la définition des lois grâce auxquelles et sur lesquelles le pouvoir va agir.
On en arrive ainsi au concept même de légitimisation du pouvoir ... Il n'y a légitimité du pouvoir que parce que le pouvoir repose sur des lois, sur des règles, sur des usages, sur des habitudes, préalablement acceptées et reconnues par l'ensemble de la société et par les personnes sur lesquelles ce pouvoir va agir. Un pouvoir légitime ne peut s'appliquer par la voie de la force et de la répression. Dans ces cas, il y a usurpation du pouvoir, c'est-à-dire que l'on se trouve à un pouvoir illégitime, qui ne tient que par la contrainte, et qui sans celle-ci, disparaîtrait naturellement, un peu à la manière dont se délite les pouvoirs dictatoriaux ou à la manière dont le communisme soviétique s'est délité dès lors que l'appareil de répression militaire et policier a été désagrégé, lors de la perestroika ...
Est-ce à dire que la forme la plus stable de légitimité du pouvoir est la forme démocratique ? Et que le communisme inventé par Karl Marx est en fait un système globalement instable ? Je ne pense pas que cela soit aussi simple que cela. Chaque forme de légitimité du pouvoir, chaque forme de société, secrète ses propres démons, ses propres ennemis en son sein. En démocratie d'opinion comme en Occident, en monarchie parlementaire, en régime totalitaire comme dans le communisme, des personnes sont forcément dans en lutte contre le régime lui-même ... Lutte plus ou moins acceptée par le régime. Des personnes en lutte contre le régime de pouvoir existant, et sur lesquelles le pouvoir existant tente d'avoir prise ...

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