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La sourde oreille de Lesquin

Publié le 04 septembre 2008 par Fbaillot

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Je suis sans doute resté un peu enfant, mais les avions continuent de me faire rêver. Je trouve que ce sont des objets industriels particulièrement esthétiques, qui mettent le monde à portée de nos mains. Mes genoux ont certes accumulé quelques mauvais souvenirs dans les rangées de sièges un peu trop serrées, mais ma tête leur commande de supporter et de se taire. En bref, j’aime les avions, l’ambiance des aéroports et les découvertes qu’ils nous permettent de faire.

Nous sommes riverains de l’aéroport de Lesquin, et je constate que les responsables économiques et politiques sont sur ce sujet d’une magnifique unanimité : l’aéroport de Lesquin fait partie de la panoplie indispensable d’une métropole aux ambitions européennes, et d’une région qui veut conjurer les mauvais sorts de son passé industriel.

Il y a pourtant un petit bémol qu’on n’entend guère, c’est celui des habitants. Certes, Lesquin n’est pas Orly, ni Roissy. Nous ne sommes pas survolés en permanence, nos maisons ne tremblent pas. Mais je suis régulièrement sollicité par des Templemarois qui trouvent les nuisances parfois importantes, sinon insupportables. Les maires des communes concernées par le trafic aéroportuaire ont d’ailleurs constitué un Sivom dont nous faisons partie, pour pouvoir faire entendre leur voix, et surtout celle de leurs administrés.

J’ai tendance à trouver que les responsables de l’aéroport et du contrôle aérien ont tendance à minimiser les problèmes, et à ne pas toujours faire preuve d’un grand sens de l’écoute. Leurs réponses sont parfois un peu stéréotypées : “Il faut faire la distinction entre la nuisance sonore ressentie et la nuisance réelle ; les avions actuels sont de plus en plus raisonnables sur le plan sonore ; l’intérêt des compagnies c’est que leurs avions grimpent très rapidement là où la faiblesse de la pression atmosphérique leur fait économiser du précieux kérozène ; nous mettons en place un monitoring, un contrôle automatique des trajectoires.

Je commence à bien connaître ces réponses, mais je trouve qu’elles ne suffisent pas quand un habitant me dit que le matin entre 6 et 7 heures, les décollages à fréquence rapprochée sont perturbants, que régulièrement des avions décollent ou atterrissent à des horaires de nuit pourtant proscrits, que certains aéronefs font énormément de bruit…

L’aéroport est un poumon du développement du Nord Pas-de-Calais, je le conçois. Mais la lutte contre le bruit est devenue une préoccupation, au même titre que la pollution visuelle, ou plus généralement l’attention portée à notre environnement. Je comprends donc parfaitement que certains réclament une vigilance renforcée du trafic aérien. Je pense surtout que leurs questions doivent être davantage prises en considération.

Et puis si l’on  s’interroge sur les perspectives de l’enchérissement des prix du pétrole, il faudra bien qu’on réfléchisse à un développement “raisonné” du transport aérien…


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