Magazine Journal intime

Et v'lan !

Publié le 17 septembre 2008 par Lephauste

Sans doute étions nous depuis quelques décennies en train de surveiller jalousement la floraison des géranium, notre balcon était assurément le plus beau des balcons ? nous cultivions sur un lopin de plus en plus étriqué un bonheur qui nous ressemblait, un filet de bave à la commissure des lèvres et souriant benoitement nous regardions notre petit coeur s'embraser à l'aube devant le spectacle merveilleux du monde. Nous jouissions sans entraves que les ribambelles de marmots dont nous nous servions pourtant pour affirmer notre foi indéfectible en un avenir radieux. Un avenir plein de greniers avides et dégobillant de denrées toutes faites à notre image. nous étions, dans nos salons de petits dieux qui décidions d'à qui cette année encore nous allions donner notre préférence aumônière. La myopathie ? Les sinistrés de Mirbanie ? Les atteints du sida da da, si si ? Les petits vieux qui queutent pour les petites vieilles qui ont froid ?

- Qu'en dis tu chérie, si nous ne donnions rien ?

- Oh mon amour comme tu es immoral ! Je t'adore. Partons dans les iles, Veux-tu ?

Et puis ce matin en ouvrant les persiennes du charmant petit pavillon volé à prix d'or à des ouvriers sans le sou. Ah la la ! Ces ouvriers ! Nous nous sommes penchés sur la jardinière et vrai ! le géranium s'était mis à sentir le sapin ! Il flétrissait le traitre, nous allions être la risée de nos amis les voisins du repas de quartier de la rue Guy Môquet.

- Chérie,  tu as vu le géranium ? on dirait qu'il crève.

- Viens plutôt voir le flash spécial mon amoooouuuuur ! Je fais les valises.

- Oui ma douce, mon angelure, mon fibrôme, ma tendre mais ... Le géranium ?

Et v'lan ! Je ne vous dirai pas ce que le journaliste disait, je m'en fout des journalistes mais en substance tous ceux qui hier encore en branlant le géranium conspuaient l'état, cherchaient à en démembrer les institutions ... Vous savez bien l'économie libérale n'a que faire des nations, de la sécurité sociale, de l'assurance chômage, des trains qui arrivent et partent à l'heure, des infrastructures en tous genres, du social à faible valeur ajoutée ... Ces même là qui nous survolent en ce demandant bien quel est ce grouillement sous les ailes du jet, demandent à présent en tentant de nous mater par mesure de prévention que l'état injecte de l'argent,  du bon argent que nous refilons à l'état parce que l'état c'est nous, afin que leurs petites boutures de géranium ne subissent pas trop les rigueurs de la saison qui avance.

C'est si fragile les boutures de géranium !

alors moi bien sûr je n'y connais rien en économie de marché, je suis une bille,  avec un peu la nausée tout de même, à force de rouler d'un bord à l'autre et de finir au fond du bol, systématiquement. Mais en géranium je suis incollable. Posez moi des questions,  vous verrez bien. A moinsse que tout à coup les géranium, ça n'ait plus autant d'importance...


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