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Se maudire (2/2)

Publié le 24 septembre 2008 par Yannbourven
...transmission radio pulvérisée :
Chasse à l’homme sous les étoiles séropositives
Sexe et éternité voile de bonheur dureté du chemin déformé
Sage est ta main édentée qui me caresse les os les fruits pourrissent
Tu me regardes danser sur cette scène pharaonique que j'ai construite
Tes lèvres sont caramélisées ton sexe est découpé en fines lamelles lumineuses
Je te souffle comme une plume ton esprit se détériore
Cette société que je vomis n'est que mon avenir
Les poupées que tu entends hurler ne sont que mes souvenirs
Tes bras voudraient m'agripper mais tu trébuchent ton visage se tord
Le spectacle de ma nudité te foudroie je suis malade mais tu m'adores
Le feu se répand un nid de guêpes te brûle le ventre
Je te prends par la main je te libère
Et t'abandonne sur cette voie qui fut pavée par Bacchus en personne :

Le pays des Ombres
J'y suis en vrai, peut-être que j'y resterai, mes joues s'engrisent, grasses rougeurs, je joue en raguant le prisme, cache les ventouses, perce en looser, une prune s'est défaite, joies empaquetées, ce pacte est clou, suffit l'automne, monceaux debout, on viole, célestes désinvoltures, je t'aime Déesse, le pays des Ombres est surprenant, futiles frasques, fourmille l'envers du décor, ma peine te lasse, perdu entre rêve et rêve, vertiges et nous, embrasse-moi Déesse, cette Ombre se mêle de tout, si lisse ta voix mes manies te lassent, sape la moralité le blizzard et le dictateur, surplombe les muses, tu vis en verjus, l'avis du sicaire : le bonheur ne se trouve pas là,
mais la révolte.
Je t'aime Déesse, embrasse-moi, je titube avec elle, nous marchons au hasard, la tempête n'est pas terminée, j'ai commis beaucoup trop d'erreurs au sein de cette vie factice, Déesse, mon âme est une vraie salope, je l'arrime sûr de moi, je la lime à tour de bras, ton pays s'est perdu, les Ombres me prennent la tête, oh je t'en prie, Déesse, comprends-moi !
Que les hommes s’enfoncent que les pleurs s’estompent que les mots résistent que nos âmes périssent !
dit-elle, alors je la crois, mon rêve est pratique, mon rire craque et mon oeil se perce : j'ai une réelle chance de décoller ! La Déesse me dit à l'oreille :
les mères attendent leurs enfants en prétendant qu'ils jouent au cimetière, mais en fait ils mendient comme des anges sous vos fenêtres !
Maintenant partons empoisonner la vie, belle anorexique, nous sommes partout, et nulle part, crevant vos ventres, nous dévalons la vie, avalons les jours, regarde : je suis une mouche humaine qui voltige la tête en sang, privée d'oxygène, sans personne autour, enfermée dans une carafe, perdue dans le blanc de tes yeux inertes, je survole le quai des traîtres, les adultes évidemment qui jamais prirent le temps de nous briefer, alors laissez mourir cette jeunesse dans un brasier d'insectes, je comprends cette fille qui refuse de s'alimenter, les mères attendent leurs enfants en prétendant qu'ils jouent au cimetière, mais en fait ils mendient comme des anges sous vos fenêtres !
Et sa voix me soulève me transporte une nouvelle fois, elle me suit en nageant, et nous sombrons dans les rues de cette ville aveugle nous sombrons en éclaireurs mités rouleurs de gorges ouvertes, les cathédrales sont en flammes, alors nous plongeons dans le vide onirique juste avant l'explosion !
Tout est calme, viens tout contre moi, et dis-moi, Déesse, devient-on réellement fou quand nos rêves nous poussent inexorablement vers le précipice ?
Nous sommes revenus dans mon studio, la Déesse me chauffe, d'une main me presse les couilles, d'une autre me griffe les cuisses, puis m'avale la langue, ma queue est si raide, la putain de sa race c'est un morceau de bois ! puis tout s'accélère, trois minutes plus tard je lui serre les hanches, elle me domine en grognant, son bassin est une mer démontée, ses yeux sont si clairs presque fous, ils s'écarquillent dangereusement après chaque va-et-vient, je lui mange les seins, et je recrache des copeaux de haine vers l'au-delà, je me tends je vais jouir, ça vient mais je dois me retenir, elle rit elle se cambre elle se frotte en grognant, et soudain me dégueule au visage, irrité je la retourne, son petit cul blanc se dresse sous la lumière fanée de la lampe, et tel un papa trop sévère je claque ces jolies dunes blanches et glissantes, puis je me concentre sur ce trou de balle étroit : je le lubrifie nerveusement avec ma salive, elle m'ordonne d'enfiler une capote, je m'exécute et je l'encule, j'aimerais tant déchirer ce corps frêle, écarter ses fesses son dos puis ses côtes, pour voir enfin surgir (comme des lutins montés sur ressorts) ses organes vitaux ! je baise une si jolie vomisseuse qui ne peut s'empêcher de rire hihihi, je me vide entre ses fesses je ne supporte plus son insolence ris-moi ou gerbe-moi au nez c'est ça ! ah je vais le faire je vais t'assassiner sauvagement, alors tirons-nous de là belle inondée ! je ne reconnais plus mon studio au centre duquel je gesticule comme un clown, la Déesse se calme s'approche et me dit qu'elle aimerait mettre le feu à la Terre entière.
Je reste seul à me maudire
La Déesse s'éloigne en fanfare elle me quitte puisque les Ombres-femelles ne doivent pas fréquenter les humains c'est la règle ! wanted le Bourven ! mes jours sont comptés ! je m'enfuis je veux tout oublier laissez-moi passer j'aimerais reprendre la route qui mène à la Vraie Vie ! au loin les Ombres se réunissent débattent élaborent une punition exemplaire : je me suis foutu dans un sacré pétrin ! mais je vous jure que je ne ressentais rien pour cette Ombre rien du tout ce n'était qu'un songe tenace ! Croyez-moi ! moi je suis déjà amoureux d'une femme réelle, d'un petit bijou ! Alors épargnez-moi !
Je me réveille tout engourdi sur le pallier d'un immeuble bourgeois, qu'est-ce que je fous là, ce rêve de déesse d'éternité de volcans ces Ombres qui se sont confiées à moi, toutes ces histoires que j'ai absorbées, mais que s'est-il passé ? H. revient ce soir, je serai prêt je dois oublier mes Ombres, H. revient, nous parlerons de l'avenir, de Paris, oui de nous deux, alors j'essaie de me relever, mon portefeuille a disparu mes cheveux sont poisseux j'ai saigné, je repense à cette déesse avec qui je n'aurais jamais dû fricoter, de plus j'ai tué le Poème : ma tête est sûrement mise à prix aujourd'hui ! Ombres, oubliez-moi quelque temps je vous en prie ! soudain j'entends aboyer je sursaute et je me frotte les yeux : un chien s'approche et essaie de me sourire, il porte autour du cou un écriteau de givre :
Se maudire.

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