Magazine Journal intime

Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Publié le 03 septembre 2007 par Anaïs Valente
Je l'ai déjà dit mais il est de bon ton de vous le répéter de temps en temps (vu que j'ignore en fin de compte la moyenne neuronale de mes lecteurs), j'ai une phobie des insectes zébrés.  Oui bon je sais, j'ai déjà la phobie des grands oiseaux de métal, des grosses mygales velues et de tout ce qui peut m'arriver de grave dans la vie : mourir, perdre une dent, avoir une maladie grave, casser mon talon, enterrer mon rat, avoir un bouton.
Ma phobie des zébrés remonte l'enfance.  
Flash back.  La jeune, belle et mince Anaïs (je parle bien de l'enfance) se promène, pieds nus et nez dans les nuages, sur du gazon bien vert, fraîchement tondu.  Une décharge fulgurante lui paralyse le mollet.  Effrayée, la ch'tite Anaïs regarde son pied, et ôôôôôôôô abomination épouvantable, un énoooorme zébré est attaché à sa plante de pied.  Elle a beau secouer violemment son pauvre pied, le malicieux zébré reste attaché.  Et pour cause, tout le monde sait (mais à l'époque, la petiote l'ignorait) que, parmi les zébrés les plus connus et redoutés, y'a l'abeille, qui déchire son abdomen quand elle pique, puis elle meurt (bien fait), et la guêpe qui peut piquer à de nombreuses reprises sans risque (pourquoi Dieu a-t-il fait de la guêpe un zébré piqueur ?  Pourquoi Noé a-t-il accueilli la guêpe à bord lors du déluge ?)
Retour à today.
Anaïs est devenue grande, vieille, grosse et moche.
Mais elle a toujours peur des zébrés, plus que jamais.  Quoique avec les zébrés velus, ça va mieux.  
Un petit mémorandum des zébrés, s'impose, pour la compréhension du lecteur :
- les zébrés bleus/verts : les libellules, Anaïs aime
- les zébrés velus tout ronds : les bourdons, Anaïs aime
- les zébrés velus allongés : les abeilles, Anaïs supporte tant bien que mal
- les zébrés jaune pétant : les guêpes, Anaïs hurle
Donc je suis une adulte respectable, mais peureuse.
Un enfant effrayé, c'est émouvant, touchant.  Mais une adulte qui pousse des cris de corneille et qui balaye l'air de ses grands bras horrifiés à la vue d'un minuscule zébré, c'est pathétique.  Et ridicule.  Et gênant.
L'autre jour, suis allée me balader loin très loin dans les campagnes, par le biais de deux bus.
Premier bus.  Je m'installe, écouteurs, petit bouquin, prête à profiter du circuit (j'aime le bus quand il est quasi vide, plein de soleil et de jolis paysages – ça limite les moments où je ne hais pas le bus, je le concède).  Tout à coup, vision d'horreur : un zébré.  Velu.  Rond.  On se calme.  Il est rond.  Sauf que dans la famille bourdons, y'a les faux bourdons, savoir des abeilles camouflées en bourdons pour d'obscures raisons sans doute scientifiques, et les vrais bourdons qui piquent (ou alors c’est l’inverse, entre les faux, les vrais, un melting pot infernal).  On se calme.  J'enlève mes écouteurs, histoire d'entendre l'animal en cas d'attaque inattendue.  Mes dessous de bras s'ornent d'auréoles nauséabondes.  Je tente diverses méthodes calmantes : méditation, yoga, sophrologie, respiration du petit chien.  Le zébré s'éloigne un peu.  Je respire mieux.
Second bus.   Traumatisée par l'expérience qui précède, je suis ravie d'intégrer ce nouveau havre de paix.  Soudain, vision d'apocalypse : un zébré.  Velu.  Allongé.  Angoisse.  Mes dessous de bras ont muté en deux éponges dégoulinantes de sueur.  Je panique.  Ce foutu zébré se love dans le recoin de ma fenêtre.  Je range définitivement mes écouteurs, histoire de surveiller les allées et venues de ce zébré piqueur.  Le trajet dure des heures.  Je n’en peux plus.
Les chances d’avoir un zébré dans le bus sont minimes.  Les chances d’en avoir un dans deux bus consécutifs sont proches de zéro.  
Keske j’ai fait au bon dieu pour qu’il me fasse subir des épreuves pareilles ! Hein ?  Keske je lui ai fait ?
Avec tout ça, je l’aurai gagné, mon paradis.
Au fait, y’a des zébrés, au paradis ?
Illustration de Flo, merci Flo... bzzzzzzzZZZZZZZZZZzzzzzzzzzZZZZzzzzzpt
Je l'ai déjà dit mais il est de bon ton de vous le répéter de temps en temps (vu que j'ignore en fin de compte la moyenne neuronale de mes lecteurs), j'ai une phobie des insectes zébrés.  Oui bon je sais, j'ai déjà la phobie des grands oiseaux de métal, des grosses mygales velues et de tout ce qui peut m'arriver de grave dans la vie : mourir, perdre une dent, avoir une maladie grave, casser mon talon, enterrer mon rat, avoir un bouton.
Ma phobie des zébrés remonte l'enfance.  
Flash back.  La jeune, belle et mince Anaïs (je parle bien de l'enfance) se promène, pieds nus et nez dans les nuages, sur du gazon bien vert, fraîchement tondu.  Une décharge fulgurante lui paralyse le mollet.  Effrayée, la ch'tite Anaïs regarde son pied, et ôôôôôôôô abomination épouvantable, un énoooorme zébré est attaché à sa plante de pied.  Elle a beau secouer violemment son pauvre pied, le malicieux zébré reste attaché.  Et pour cause, tout le monde sait (mais à l'époque, la petiote l'ignorait) que, parmi les zébrés les plus connus et redoutés, y'a l'abeille, qui déchire son abdomen quand elle pique, puis elle meurt (bien fait), et la guêpe qui peut piquer à de nombreuses reprises sans risque (pourquoi Dieu a-t-il fait de la guêpe un zébré piqueur ?  Pourquoi Noé a-t-il accueilli la guêpe à bord lors du déluge ?)
Retour à today.
Anaïs est devenue grande, vieille, grosse et moche.
Mais elle a toujours peur des zébrés, plus que jamais.  Quoique avec les zébrés velus, ça va mieux.  
Un petit mémorandum des zébrés, s'impose, pour la compréhension du lecteur :
- les zébrés bleus/verts : les libellules, Anaïs aime
- les zébrés velus tout ronds : les bourdons, Anaïs aime
- les zébrés velus allongés : les abeilles, Anaïs supporte tant bien que mal
- les zébrés jaune pétant : les guêpes, Anaïs hurle
Donc je suis une adulte respectable, mais peureuse.
Un enfant effrayé, c'est émouvant, touchant.  Mais une adulte qui pousse des cris de corneille et qui balaye l'air de ses grands bras horrifiés à la vue d'un minuscule zébré, c'est pathétique.  Et ridicule.  Et gênant.
L'autre jour, suis allée me balader loin très loin dans les campagnes, par le biais de deux bus.
Premier bus.  Je m'installe, écouteurs, petit bouquin, prête à profiter du circuit (j'aime le bus quand il est quasi vide, plein de soleil et de jolis paysages – ça limite les moments où je ne hais pas le bus, je le concède).  Tout à coup, vision d'horreur : un zébré.  Velu.  Rond.  On se calme.  Il est rond.  Sauf que dans la famille bourdons, y'a les faux bourdons, savoir des abeilles camouflées en bourdons pour d'obscures raisons sans doute scientifiques, et les vrais bourdons qui piquent (ou alors c’est l’inverse, entre les faux, les vrais, un melting pot infernal).  On se calme.  J'enlève mes écouteurs, histoire d'entendre l'animal en cas d'attaque inattendue.  Mes dessous de bras s'ornent d'auréoles nauséabondes.  Je tente diverses méthodes calmantes : méditation, yoga, sophrologie, respiration du petit chien.  Le zébré s'éloigne un peu.  Je respire mieux.
Second bus.   Traumatisée par l'expérience qui précède, je suis ravie d'intégrer ce nouveau havre de paix.  Soudain, vision d'apocalypse : un zébré.  Velu.  Allongé.  Angoisse.  Mes dessous de bras ont muté en deux éponges dégoulinantes de sueur.  Je panique.  Ce foutu zébré se love dans le recoin de ma fenêtre.  Je range définitivement mes écouteurs, histoire de surveiller les allées et venues de ce zébré piqueur.  Le trajet dure des heures.  Je n’en peux plus.
Les chances d’avoir un zébré dans le bus sont minimes.  Les chances d’en avoir un dans deux bus consécutifs sont proches de zéro.  
Keske j’ai fait au bon dieu pour qu’il me fasse subir des épreuves pareilles ! Hein ?  Keske je lui ai fait ?
Avec tout ça, je l’aurai gagné, mon paradis.
Au fait, y’a des zébrés, au paradis ?
Illustration de Flo, merci Flo... bzzzzzzzZZZZZZZZZZzzzzzzzzzZZZZzzzzzpt

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