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Une journée particulière (MBBS)

Publié le 29 septembre 2008 par Mbbs
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Journée magnifique. Enfin du soleil après la grisaille du stratus qui recouvre immanquablement le plateau de Bâle à Lausanne une grande partie de l’hiver. Quand nous avons de la chance, ce stratus disparait dans la matinée, parfois il persiste des jours entiers recouvrant ainsi nos têtes de grisaille et de pollution.

En ce jour radieux, disais-je, nous avons fêté dans notre rue l’obtention du permis B d’une figure emblématique : un hommedéraciné, requérant d’asile débouté, vivant dans la crainte d’un renvoi par une justice ( !) implacable !

Notre rue n’est pas une rue ordinaire. Les voisins se connaissent, s’apprécient, se parlent, s’entraident, organisent des rencontres pizzas autour du four à bois communautaire et y boivent des vins locaux tout en refaisant le monde. Parmi ces voisins, deux familles ont hébergé et caché cet homme afin de le soustraire à une décision de renvoi ….après des péripéties administratives que seuls des fonctionnaires sans cœur peuvent apprécier, le permis permettant un travail régulier et une autorisation à vivre dans ce pays réputé pour ses montagnes, ses banques et son chocolat mais pas forcément pour son ouverture et sa convivialité, a été accordé.

Hourrah avons-nous chanté, les miracles existent parfois !

Cet homme, de taciturne et replié sur lui-même m’est apparu souriant, soulagé et enfin heureux de pouvoir poser son baluchon et prendre racine après tant d’errances et de peurs.

J’ai rencontré lors de cet apéro un couple âgé, bon chic bon genre, inconnu dans la sphère habituelle de ces rencontres. Curieuse que je suis, je les ai approchés et nous avons bavardé. Leur grande maison vidée de leurs quatre enfants, ils ont ouverts leur porte et leur cœur à des pauvres hères laissés sans toits par des jugements faciles. Un soir, c’est trois réfugiés mis à la rue par la fermeture du centre où ils étaient hébergés, qu’ils ont accueillis chez eux pour des durées variables. Ce couple n’est plus capable de faire le compte exact des personnes qui ont séjourné chez eux, il y en a eu tellement. L’homme du jour avait été une de ces personnes et reconnaissant, il voulait que ses autres amis les rencontrent.

Je me suis sentie toute petite face à ce couple serein, souriant, modeste et au cœur aussi grand que leur maison. Petite mais pas désespérée car de « petite » au contact de « grands », il y a toujours un apprentissage qui permet un jour ou l’autre de prendre de la hauteur, non ?


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