Magazine Journal intime

Octobre III

Publié le 03 octobre 2008 par Lephauste

Si je peux me permettre ! Dit-il en enfonçant un peu plus la rage de ses poings fermés dans la nuit noirte. La rage est froide sous nos climats et la nécéssité absolue de faire mal en restant courtois est un des signes d'un haut degré de civilisation. Ce à quoi nous sommes parvenus, un haut degré de civilisation. rien ne bronchait sous la douleur des coups, la nuit affecte d'être muette en toutes circonstances. Elle ne sait ni ne voit ni n'entend ni ne dit ce qui se passe quand le monde dort. Et ici le monde dort depuis des siècles.

- C'est que voyez vous depuis que j'ai trouvé cet emploi je suis avec zèle les consignes ! Et il frappa de nouveau, avec froideur. Le zèle explique tout n'est-ce pas ? Il remplace aisément la conscience et tous les tracas que cette dernière occasionne. Frappez ! lui avait-on ordonné. alors, sous le couvert de son uniforme des brigades de répression noctambules, il frappait. Il frappait et quand ses poings n'étaient pas assez convaincant, il sortait de son fourreau la matraque réglementaire. Et là au vu de l'objet parfaitement aux normes NF on voyait bien que chaque coup asséné était réglementaire lui aussi et qu'il eut été vain de résister.

Mais qui cognait-il enfin ! Qui ? Vous, moi, une ombre dont les dimensions dépassaient le cadre impartit à l'ombre. Tout ce qui en fait,  selon les conventions internationales méritait d'être corrigé.

Bon très bien ! Cela semble normal mais qui est-il au juste ? Qui ? Vous, moi, une ombre justement sanglée que l'espoir d'un monde enfin meilleur a conduit à endosser l'uniforme. Car l'espoir n'est pas vain, à la condition que l'on fasse le choix de se trouver à la nuit tombée du bon côté de la matraque.

"Le saigneur est mon berger, il me conduit dans de verts pâturages"


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