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AIG : après la faillite, le palace au frais du contribuable

Publié le 09 octobre 2008 par Kbbl



   Rappelez-vous AIG, premier assureur des Etats-Unis qui le 17 septembre dernier est au bord de la faillite à cause de l'effondrement de l'économie américaine. Mais à l'époque Oncle Sam veille au grain et accorde un prêt exceptionnel de 85 milliards d'euros, en échange tout de même de 79,9% des part de la société d'assurance. Un renflouement financé par les contribuables bien sûr très heureux de voir leurs impôts servir à sauver des PDG-Golden-boys se croyant dans une partie de Monopoly.
   Et bien une semaine plus tard, les dirigeants, qui ont dû avoir des sueurs froides voyant la faillite arrivée, se sont donc accordés avec ce même argent (des contribuables) une petite semaine de vacances du 24 au 28 septembre au St Régis de Monarch Beach, un complexe luxueux de Californie. La facture du séjour offert à une centaine de personnes s'élève à 443 000 dollars et le détail est impressionnant : 200 000 dollars pour les chambres, 150 000 dollars pour les repas et 23 000 dollars de soins de remise en forme, et oui parce que le stress dû à une faillite proche vous ruine un homme, je ne vois pas pourquoi les contribuables ne comprennent pas ça !
   Comme toujours, les accusations vont bon train, moi-même d'emblée, je parle de vacances, de séjour etc... Alors qu'officiellement il s'agit de quelque chose de très sérieux, à savoir un séminaire, une conférence, destiné à je cite : " éviter une fuite des talents de la compagnie" après les épreuves endurées et la direction a pensé qu'il serait bon de "fédérer tout le monde pour préserver la productivité et protéger les clients en les empêchant de fuir" oui, parce qu'ils ont convié des gros clients à ce séminaire.
   C'est vrai qu'en temps de crise, quand l'entreprise va mal, on se parle plus entre collègues, on est de mauvaise humeur, on met sa pièce dans le distributeur de café et on va le boire chacun dans son coin, il est donc important d'organiser ce genre de séminaire pour de nouveau réunir les individus, leur refaire prendre confiance et quoi de plus fédérateur qu'une coupe de champagne au bord d'une luxueuse piscine ou encore qu'un soin du corps hors de prix pour renouer le dialogue entre collègues.

   Regardez ces quelques photos, c'est le St Régis de Monarch Beach, ça remet du baume au coeur un endroit pareil, on revient au bureau revitalisé et prêt à se battre pour son entreprise après un séjour pareil ! AIG : après la faillite, le palace au frais du contribuable
AIG : après la faillite, le palace au frais du contribuable AIG : après la faillite, le palace au frais du contribuable






  
   Pendant ce temps là, des centaines de dirigeants de Wall Street mettaient la clé sous la porte, des milliers de cadres perdaient leur emploi et certains même iront jusqu'à se suicider submergés par les effets de la crise économique, et tout ça parce que leurs dirigeants n'ont pas su, comme ceux d 'AIG "fédérer" leur personnel ! La solution était pourtant simple.

   Aujourd'hui, un mois après, les 85 milliards d'euros se sont déjà évaporés et AIG fait office de tonneau des Danaïdes (vous savez ce tonneau percé de la mythologie grecque que les cinq filles du roi Danaos sont condamnées aux enfers à remplir sans jamais en voir la fin) puisque la Réserve Fédérale leur accorde de nouveau 37,8 milliards de dollars. A savoir si les dirigeant d'AIG sont revenu assez fédérés de leur premier séjour, sinon pourquoi pas cette fois organiser une croisière AIG : après la faillite, le palace au frais du contribuable à l'ombre des palmiers en investissant dans ce tout nouveau concept de bateau-île créer par une société monégasque, un yacht de  99 mètres de long pour 18 de large et pouvant accueillir une forêt de palmiers de 1000m², on y trouvera également un cinéma de 50m², des suites de 200m², des spas et autres salle de sport pour la fameuse remise en forme. Le tout pour la bagatelle de 120 millions d'euros.
  
   Etonnant comme les moeurs évolues, il y a un peu plus de 200 ans lors des crises, les dirigeants qui vivaient dans le luxe avec l'argent des contribuables, pendant que ces derniers crevés de faim, ont fini la tête au fond d'un panier. Aujourd'hui, le panier a disparu, remplacé par la corde que le citoyen lambda à désormais autour du cou.


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