Magazine Humeur

L’apocalypse selon Saint Zal.

Publié le 10 octobre 2008 par Didier T.

Partie I : La crise (première introduction à la fin du monde).
Chapitre premier : L’ébauche (je vous préviens, c’est un peu le bordel, mais faut pas me demander d’être logique en ce moment).
Finalement, ça n’aura pas duré. Quelques coups de ciseaux par-ci, par-là, une bonne suée et tout c’est bien terminé, merci pour elle. La crise. Quelle crise ? demandait déjà Supertramp au milieu des années 80, relayé par Polo, ex des Satellites, à la fin de la décennie suivante. Oui, quelle crise ? Celle dont on nous rabat les oreilles à longueur de flashs spéciaux en direct du grand cataclysme que même qu’y’en a pas eu un d’une telle ampleur depuis 1929 ? 1929. Mais si, vous savez, quand les petits porteurs sautaient par les fenêtres tellement ils avaient mal aux dents. Des beaux, des bien gras, des qui s’étalaient sur les pavés et en mettaient un peu partout (oui, je sais, je suis gore, mais c’est le marché qui veut ça. Ici, on ne connaît pas la pitié. C’est la jungle, ma petite dame, faudra vous y faire).
Et ben aujourd’hui, figurez-vous, c’est pareil.
Mais en pire.
Tous les spécialistes sont d’accord sur ce point. Et quand tous les spécialistes sont d’accord sur un point, on peut être certain qu’ils ne se trompent pas. Bref, c’est la Merde – avec un M majuscule et tout plein de mouches qui tournent autour.
Bon, bien sûr, certains ont déjà anticipé la fin du monde (pas fous les mecs). Nous, par exemple, on a fait rentrer les kilos de sucre, les bouteilles de shampoing format familial et les pots rillettes Bordeaux-Chesnel (plus deux ou trois cent kilos de pain qu’on a mis au congél’ histoire de pas être en manque au moment de tartiner). La cave est pleine de packs d’eau. Les enfants se tiennent tranquilles devant la télé – on leur a mis des dessins animés pour qu’ils aient moins peur. Avec Moumoune, on va même brûler des cierges, de temps en temps, à Saint Vincent de Paul.
Parce qu’on ne sait jamais.
Mieux vaut être prudent.
Sacro-simple principe de précaution.
La crise.
Mais vous ne voyez donc pas qu’elle est déjà là, la crise ! Elle est à nos portes. Elle nous guette, avec ses petites dents pointues et sa bave qui lui coule sur le menton. Elle va nous bouffer tout cru. Sans même nous laisser le temps de crever avant. Elle veut qu’on morfle, la crise. C’est une putain de chienne, la crise !
Euh, pardon, excusez-moi, je crois que je me suis un peu laissé emporter.
Mais il faut me comprendre aussi.
C’est que j’ai peur, moi.
Vachement peur.
Je crève de trouille.
Des types pleins aux as qui me considèrent comme la bonne poire qui va éponger leurs dettes.
Ça me fout les boules.
Grave.
J’ai la glotte qui descend plus.
Ça coince sévère dans le gosier.
Les mêmes qui se foutaient de ma gueule me piquent à nouveau mon fric. Mais pour mon bien cette fois. Histoire de réparer LEURS conneries qu’ILS ont faites. Sans que j’ai rien demandé à personne. Ils jouent aux cons, et nous, eh ben on paie. On aurait fait ça, à leur place, je ne vous raconte même pas ce qu’ils nous auraient mis. Mais là, comme c’est eux... faut les comprendre.
Question de survie.
Finalement, ça n’aura pas duré longtemps. Je veux parler de l'espèce humaine.
On dit souvent que les dinosaures avaient des cerveaux de la taille d’une noix (enfin, pour les plus gros d’entre eux). Ils ont quand même réussi à vivre sur terre durant des millions d’années. L’homme, lui, est intelligent. Ça fait toute la différence. Quelques millénaires seulement et hop, le tour est joué !
Et puis, à la réflexion, cette crise, c’est peut-être une chance en fin de compte. Un peu comme la hausse du prix du pétrole. Plus ça augmente, plus on se réfléchit au développement durable. Aux énergies alternatives. À sauver cette fichue planète. Pourquoi il faut toujours que ça craque pour que l’homme se mette à réfléchir ? Le court terme, ce n’est peut-être pas la solution se dit enfin l’homoeconomicus frappé d’illumination. Faut peut-être voir plus loin que le bout de son nez. Anticiper. Prévoir. Envisager. « Use your brain pépé !». Des années qu’on te le dit. Et là, quand t’as mal au portefeuille, tu pleures comme un bébé. Ah ! Il est beau le winner.
T’es un killer Berthier !
Un killer.
En tous cas, merci pour tout.
Et pas de quoi pour le geste de solidarité. Ça nous a fait plaisir. Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine