Magazine Journal intime

Repos façon Taz...

Publié le 10 octobre 2008 par Tazounette

Repos façon Taz...

Aujourd’hui était censée être une journée reposante. Secrétariat buissonnier au programme. Après avoir déposé Lison à la crèche, Anaïs à l’école et inscrit Lison pour la classe d’accueil et après avoir réussi l’exploit de rentrer à la maison sans bugner la caisse, j’ai balancé ma tenue et renfilé mon vieux pyjama pour me remettre au lit en me disant qu’enfin j’allais savourer une longue matinée de sommeil, chose qui devient un vrai fantasme depuis quelques jours.

Manque de pot, il était déjà bien jour et un temps incroyablement beau au dehors… Et finalement c’est un repos conscient, un sommeil avec le cerveau tournant à plein régime qui m’a pris. Autant dire peu reposant, quoi… 11h, je mets le pied à terre, quelques courses à faire.

Je vais au supermarché du coin, attrape mon caddie et là, manque de bol, ils sont en train de réapprovisionner tous les rayons. Et slalomer dans des rayons étroits comme des chiottes, c’est franchement pas fastoche, surtout quand à chaque fois, on se prend en face la même vieille qui pousse son caddie sans énergie aucune, qui se met pile devant vous et attend que  Moïse arrive et lui fasse le coup du passage de la Mer Morte, genre il se pointe et paf, lui dégage le passage sous ses yeux ébahis. « Ben ça marche pas comme ça ma vieille, alors tu jartes, parce que je suis un tantinet pressée ! J’ai une journée de congés, j’ai pas envie de la passer entière à faire mes courses ! » Bon, manifestement, elle parle flamand…

J’arrive au bout mais un rien survoltée… Trop d’écarts de caddie, ça tue, pire qu’en bagnole, mais là au moins, pas de priorité à droite, c’est au plus rapide, ça j’aime bien !!!

Ensuite, je laisse la bagnole en bas de chez moi et part pour le centre ville en bus, histoire de me détendre. Je vais voir pour des chaussures pour ma grande, évidemment celles aperçues la dernière fois n’y sont plus et les autres m’emballent guère, je regarde les bottes, mais préfère les essayer avec elle. Un tour pour rien.


Et puis je me pointe chez un de mes coiffeurs. J’ai deux salons et selon si je bosse ou si je ne bosse pas, c’est l’un ou l’autre. L’ambiance y est zen, même musique que dans les salons de beauté, lumières tamisées et agréables. Coloriste donc assez spécialiste sur la question. Enfin, sauf aujourd’hui mais ça je ne le sais pas encore. Je m’installe. Déjà, la musique n’est pas la même que d’hab. La radio. Gueularde. Ca ne me met pas la puce à l’oreille. Une nana vient et me demande mon nom pour retrouver ma fiche, comme j’utilise encore l’ancien et que mon nom de gamine revient d’usage, je ne sais jamais lequel j’ai donné et où… Evidemment comme elles ne sont que coiffeuses, elles ont du mal à retenir les deux… Finalement ce n’est pas elle qui s’occupera de moi, puisque la cliente arrivée avant moi lui demande de se presser un peu. Tout ce qui va suivre est donc à cause d’elle. Faudra que je songe à la remercier la prochaine fois que je la croise. Moi j’ai du bol, j’hérite de la mollasse de service ! Celle qui manifestement n’a pas du tout envie de bosser… Vous savez celle qui a un regard de vache, et une connexion neuronale qui doit prendre une demi-heure par étincelle, genre… Ouais, j’ai du bol, moi, un vrai talent là-dedans aussi !!!!

Elle se pointe et rebelotte.

Elle : « Bonjour, vous avez une fiche ? »,

Moi : « Oui, tel nom ou tel nom »,

Suit un long regard qu’on sent extrêmement vide au niveau de la réflexion, en fait, je suis sûre qu’elle n’a pas imprimé mon nom, mais visiblement elle n’ose pas me le redemander.

Elle repart donc pour remuer les fiches. Et revient bien 10mn ou 15mn plus tard. Je commence à bouillir. Bientôt 1/2h que je suis là et rien ne s’est encore fait… Elle rapplique et me demande si mon prénom est (je vous répète ce que j’ai compris parce qu’en plus elle parle à environ 0,5 décibel, pour le coup ça me change de mes filles, mais y’avait pas besoin de prendre l’autre extrême non plus, j’ai qu’une oreille qui marche, pas de bol, visiblement, c’est pas la bonne fréquence !)

Elle : « François(e) ? »,

Moi : « non, je ne m’appelle pas François(e), même pas du tout, c’est plutôt Tazounette, tu vois ? » elle repart bredouille et retourne trifouiller ses fiches.

J’hésite à lâcher mon bouquin, à remonter cette foutue robe qui traîne jusqu’aux pieds, avec des manches démesurément larges et lui dégoter sa fiche à l’autre naze là-bas. Au lieu de ça, je souffle, je maugrée. On dirait un taureau dans l’arène prêt à charger. Pas beau à voir.

Elle rapplique enfin. Pourtant, j’ai un doute, je suis parfaitement certaine qu’elle va se gourer de fiche, de mélange mais comme une abrutie que je suis parfois, je ne dis rien. Hein, c’est son boulot, après tout, moi je suis aujourd’hui secrétaire buissonnière, je vais pas non plus me mêler de son taff… Elle fait encore son mélange pendant 4 plombes et vient enfin me le poser. Un certain temps. Le truc qui m’étonne c’est que son mélange à force d’être posé, il pique, donc il attaque, donc c’est pas normal puisque d’hab, je sens rien. Mais put*** je ne dis rien… Je regarde la couleur qui met des plombes à foncer. Ça reste clair. Pour du brun/châtain foncé, c’est râpé.

Et là, fortuitement j’entends une conversation des plus intéressantes : « Le propriétaire du salon a vendu mais l’enseigne restera inchangée ». Voilà je l’aurais su avant, j’aurais fui… La politique du salon a changé et rien ne le mentionne, j’adore ça : Comment enfler les gens !!!!


Put*** ça continue… en gros, une fois sur deux, je vais chez le coiffeur et je ressors râtée, c’est fou ça. C’est eux, ou c’est moi ?

Bref, la nana me fait le shampooing, me rince puis sèche avec sa serviette et m’installe pour la coupe. Et là, le choc : j’ai les racines rouges/rousses. Bon, un peu foncé, mais rapport au reste de la longueur c’est nettement plus clair. Je lui dis que les racines sont un peu claires. Elle qui essaie de me vendre un gros jambon. J’ai d’un seul coup une vague de violence qui monte, une envie de l’étrangler avec mon espèce de robe à la con qui tient chaud, la serviette et tout l’toutim…

Elle : « Vous verrez, c’est parce que c’est mouillé, en séchant ça se verra moins »,

Moi : « Parce que vous allez me faire croire qu’avec un coup de séchoir, ça fonce c’est ça ? »

Oui, elle est dotée d’un séchoir magique ! Ca doit être ça… Elle ne départit pas de me prouver ses dires et s’empresse d’aller chercher le séchoir. Vas-y, ma belle, et si ça fonce pas, on fait comment, je te le fais avaler ton séchoir, c’est ça ?… Elle sèche puis me montre en alignant les racines avec mes cheveux, en essayant de me faire avaler que c’est la même couleur. Put*** je suis en train de limite rugir, j’ai une méga envie de lui dévisser la tête avec une mandale mémorable. Ca me dérange pas qu’elle se gourre, mais me vendre des saucisses alors là, faut pas pousser. Je suis au bord de l’hystérie. Mais la colère contenue, ça fait pas un beau résultat… Elle juge bon de se justifier.

Elle : « Je n’ai fait que lire la fiche »

Moi : «  A mon avis vous avez soit mal lu, soit vous vous êtes gourrée de fiche, soit vous n’avez pas compris les dosages, parce que navrée, mais la dernière fois je n’étais pas sortie avec des racines rouges, j’étais sortie brune, et ça je m’en souviens très bien »,

Elle : « Je peux vous faire un shampooing colorant pour foncer ». C’est pas vrai, c’est un gag, c’est ça ? Elles sont où les caméras, qu’on se bidonne un grand coup ?

Moi : « Ben oui, et puis je vais chercher ma fille à 18h à l’école ? »,

Elle : « Ou vous revenez ce soir ? »

Moi : « Ecoutez, j’ai pas que ça à foutre, c’est pour ça que je viens un jour de congés chez le coiffeur, je ne venais pas en pensant être ratée, vous comprenez, le soir, j’ai autre chose à faire, j’ai deux filles et je suis seule pour m’en occuper, alors faut trouver autre chose ».


Finalement elle me fait le shampooing qui fonce. Pendant tout le temps de pose, j’hésite à lui enfoncer la tronche dans la bande de fond de son lavabo, en ayant fait un petit mélange de couleurs « à ma sauce » avant, tu vois le genre ?

Parce que le shampooing qui fonce c’est un cache misère à la noix, dans 3 jours il aura passé avec l’eau de rinçage et les shampooings faits par-dessus et je me retrouverai avec des longueurs brunes et des racines rouges et là, s’pèce de connasse, tu feras quoi pour moi ???

Et hop, encore un coiffeur de rayé, encore un truc fait pour me détendre qui vire en eau de boudin et me fait ressortir le Taz de façon exponentielle.

Ou alors, c’est une invasion de neuneus dans ma vie ? Je sais pas, y’a un truc, c’est pas vrai ? Une conspiration ? Non ? Avouez qu’il y a grave de quoi devenir parano, ces jours-ci !!!…

Je crois qu’il faut que je m’habitue à cette nouvelle forme de repos ! Le nouveau repos source de stress ! Venez essayer, c’est (presque) gratuit, dans nos salons !

GGGGGRRRRRRRRRRRRR


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