Petit abécédaire des vacances sur Terre

(un début)

Bagages

Toujours trop. A l’aller, ça va encore, même si les cadeaux occupent les 2/3 de la place disponible.
Au retour, c’est le stress maximum garanti, entre :

-   la pile de cahiers à carreaux-de-trois-millimètres-et-sept-dixièmes sans lesquels aucun petit Terrien ne peut en cette galaxie apprendre à écrire,

-   les sept romans pour le club bibliothèque,

-   dix pots de votre confiture préférée rhubarbe-melon-coing-au-basilic-et-au-gingembre-de-la-marque-Gentille-Grand-Mère pour tenir l’année,

-   sans oublier l'énorma maison de poupées en bois massif que sa marraine a offert à votre petite dernière, et elle a juré qu’elle ne vous adresserait plus la parole si vous ne lui envoyiez pas de photo de Chérubine jouant avec dans sa chambre martienne.

Vous en perdez donc le sommeil toute la dernière semaine et refaites pour la dixième fois les valises de la famille en croisant les doigts pour tomber sur une hôtesse sympa à l’enregistrement des bagages, même si vous doutez de parvenir à la convaincre que vu le faible poids corporel de vos chérubins, il serait sympa de ne pas vous faire payer votre excédent !

Investissement

-   financier : conséquent, même si – on manque jamais de vous le rappeler – les billets annuels de fusée sont contractuellement pris en charge par l’employeur de Gaston. Restent quand même le logement et les déplacements sur Terre, et tous les faux frais, au coût de la vie terrien. Et puis l’impressionnante liste de courses à faire sur Terre pour les rapporter sur Mars.

-   affectif : énorme, notamment pour les bleus en matière. Alors on a économisé tous les jours de congé de Gaston pendant un an, voire plus, et les enfants et vous-mêmes partirez plus tôt et reviendrez plus tard. Vous vous êtes aussi creusé la cervelle et le porte-monnaie pendant des semaines à la recherche de cadeaux pour chacun des membres de votre famille élargie.

(à suivre…)