Magazine Journal intime

In monstrum veritas

Publié le 15 octobre 2008 par Boo
Ma cousine Lili  n’a pas le moral en ce moment. Ma cousine Lili se trouve moche.
Lili a des jambes qui lui arrivent sous les bras, des yeux lagons, une crinière blonde 100% naturelle, une bouche à la Julia Roberts et la silhouette de Cameron Diaz.
Parfois, j’ai un peu envie de frapper ma cousine Lili.
De la tuer juste un tout petit peu, en écrasant son petit visage de bombe sous mes grosses fesses pleines de cellulite. Juste pour rire.
Mais j’aime ma cousine Lili, alors je ne la tue pas. Je l'écoute patiement.
Pis d’façons je le vois bien tu sais, les gars ne s’intéressent pas à moi, ça veut bien dire quelque chose.
(C’est vrai que les trois derniers mecs qui se sont chopés un torticolis en se retournant sur ses petites fesses dans la rue, y’a pas 10 minutes, n’était pas franchement des sosies de Jude Law. Le premier ressemblait plutôt à Romain Duris, le second à Matt Damon et le troisième avait un petit air de Johnny Deep...)
Non mais regarde, ma bouche elle est trop grande, j’ai pas de hanches, j’ai des jambes de héron et j’suis musclée comme un flan au pruneau. Et pis mon nez, regarde mon nez, les ailes des narines on dirait deux coquillettes là. C’est de famille ça, on a tous des nez-coquillettes dans la famille. Et puis ces grains de beauté partout, je les supporte plus, on dirait qu’un rat m’a chié dessus.
Si les bras ne m’en étaient pas tombés, je pense que je l’aurais juste assommée. De préférence avec ma balance digitale. Ou pourquoi pas étranglée avec mon jean’ taille 38 (oui la gueuse flotte dans du 38, ça va sans dire).
Mais, j’aime Lili. Alors je respire juste un bon coup avant de proposer :
- Et si on regardait un peu ce que le monde a pondu d’imparfait et de moche, histoire de comparer, tu veux bien ?
- Moui... Si ça t’amuse...
A Lili comme à toutes les complexées mal placées, je vous présente donc ma petite sélection d’erreurs de la nature. La prochaine fois que vous aurez envie de vous plaindre, pensez donc à eux, juste deux minutes, pour voir...
  • Le Tarsier
In monstrum veritas
Seul représentant de son genre, le tarsier est une sorte de primate-fossile vivant. Sa tête est aussi grosse que son corps, le tout ne dépassant pas la taille d’une grenouille.
Cette bestiole est tellement angoissée que mise en captivité, elle s’auto-mutilera sous l’effet du stress.
Enfin, le Tarsier s’apparente également à la sale gamine de l’Exorciste, puisqu’il peut faire pivoter sa tête à 180°.
Tête qui, vous le voyez, n’est déjà pas très harmonieuse dans le bon sens...
Seule consolation pour le Tarsier : pendant l’été 2008, il est beaucoup passé à Koh-Lanta. La classe. Espérons que ça ne lui fasse pas trop tourner la tête...
  • L’Axolotl
In monstrum veritas
L'axolotl est une sorte de batracien qui peut rester toute sa vie à l’état larvaire. Born to be a larve.
Pour rajouter au côté charmant de la bête, précisons que l’axolotl a, comme Wolverine, la capacité de se régénérer : on lui a crevé un œil ? Paf, je me repousse un nouvel œil, finger in ze nose ! Un poumon percé ? Que diable, en voilà un tout neuf, de poumon. Oh, merde, mais qui m’a bouffé un morceau de cerveau ? Allez zou, voilà 1000 circonvolutions méningées de rab.
Mais, reconnaissons-le, l’axolotl a, malgré tout, une bonne bouille.
  • L’aye-aye
In monstrum veritas
Voilà un lémurien qui a piqué des idées de corps à pleins de potes de races différentes : des dents de rat, des oreilles de chauve-souris, une queue d’écureuil, un air de chihuahua battu et un troisième doigt à la E.T :  l’aye-aye est une merveille d’harmonie animale.
Avec un bon agent, gageons qu’il pourrait obtenir un cachet très satisfaisant pour jouer dans Gremlins IV.
  • La taupe à nez étoilé
In monstrum veritas
La taupe à nez étoilé est une taupe qui a fait le Vietnam. Et qui s’est pris un éclat d’obus en plein dans le pif. Dommage pour elle, vu que le pif, c'est un peu le seul truc qui marche, chez la taupe.
Son nez tout éclaté est muni de 22 tentacules particulièrement esthétiques, et qui ne lui servent pas du tout à sentir, mais plutôt, à toucher : explorer l’environnement, trouver de la nourriture et la ramener jusqu’à sa bouche. Oui, la maman de la taupe à nez étoilé a vraisemblablement fricoté avec un poulpe. Et ce jour là, y’avait aussi sûrement une chauve-souris dans la partie, puisque certaines des tentacules du rejeton ainsi conçu émettent des champs magnétiques.
En plus de ça, comme si la nature ne l’avait pas déjà assez gâtée, la taupe à nez étoilée pue (ce qui lui évite de se faire boulotter par plus grosse qu’elle), fait son nid dans le fumier, et voit ses testicules enfler de manière démesurée en période de rut.
  • Le blobfish
In monstrum veritas
Oui, je vous ai gardé le meilleur pour la fin, n'est ce pas ? Plus question de nez en coquillettes ou de grain de beauté disgracieux quand on voit la gueule du blobfish.
Ce truc, donc, de son vrai nom, Psychrolutes marcidus, est une sorte d’invertébré marin vivant au fin fond des eaux tasmaniennes. Raison pour laquelle on n’a pas souvent le loisir d’en observer. Tant mieux, quelque part, j’ai envie de dire...
Comme soit-disant ma cousine Lili, le blobfish est totalement dépourvu de muscles : il flotte grâce à la consistance gélatineuse de sa chair, qui est plus légère que l’eau, et se nourrit mollement des proies passant à sa portée alors qu’il attend comme un gland posé sur le sable.
Quelqu'un a encore envie de se plaindre, dans l'assemblée ?

Retour à La Une de Logo Paperblog