Magazine Journal intime

In nomine patris...

Publié le 20 octobre 2008 par Beatrice29

Samedi dernier, j'ai assisté à des funérailles religieuses. Pas quelqu'un de proche. Une personne que je connaissais très peu. J'ai essayé d'écouter le discours prêché à l'église. Je n'aime pas. Je ne juge pas les gens qui y croient et qui s'y accrochent, surtout dans ces moments-là. Mais, le truc qui me dérange... et ça fait plusieurs fois que je le remarque, c'est le côté, comment dire... humiliant est trop fort, méprisant aussi... en réalité il n'y a pas de mot pour dire ce que je ressens lorsque, dans les cérémonies religieuses, on met systématiquement l'accent sur le fait que les gens qui sont là sont de "pauvres pécheurs"... tout le monde dans le même sac, allez hop. C'est une culpabilisation, purement et simplement. Au-dessus, Dieu, son fils et Marie, évidemment. "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel", moi je veux bien mais c'est pas un peu présomptueux de sa part, à Dieu, de vouloir que sa volonté soit sacrée partout... d'autant plus que si ce qui se passe sur la terre c'est sa volonté, il devrait songer à se ranger du côté des pécheurs lui aussi... mais c'est un autre débat.

Donc, d'un côté, on fait le bilan d'une vie et parfois, on y va un peu fort dans l'énumération des qualités... mais, d'un autre côté, de temps à autre, il y a une petite pique sur le fait qu'on na été qu'un pauvre être humain, qu'on a forcément fait du mal, qu'on a forcément mal agi, qu'on a forcément commis des péchés. Ok, je ne dis pas non mais ça ne leur est jamais venu à l'esprit qu'on fait ce qu'on peut, tout simplement ? A quoi ça sert de nous culpabiliser comme ça ? Samedi, on parlait d'une personne qui s'était vraiment vouée à l'église et aux gens en général et il a fallu qu'on la rabaisse, si on veut... Je ne dis pas qu'il ne faut pas donner les défauts d'un mort sous prétexte qu'il est mort, j'ai déjà parlé de ça ici, y'a longtemps... non, c'est pas les défauts qui me dérangent et d'ailleurs, pendant les enterrements, on ne donne jamais les défauts précis... ça serait pas plus mal, je crois parce que les défauts font aussi partie d'une personne, qu'on le veuille ou non. A l'église, on donne des qualités mais on ne donne jamais les défauts et pourtant, je trouve que souligner plusieurs fois la "médiocrité" ou même seulement le côté "pécheur", c'est pire que de donner quelques défauts qu'on a vraiment pu avoir...

J'ai vu des célébrations civiles et il n'y a pas ce côté "moralisateur" et culpabilisant qui, selon moi, n'a pas sa place un jour comme celui-là... Si je perds quelqu'un que j'aime, je n'ai pas envie de m'entendre dire qu'il a eu une vie de péchés ou que moi-même je dois me mettre à genoux devant Dieu pour "confesser" même en pensée des péchés, me sentir coupable de ce que j'ai pu faire ou pire encore de ce que je ne vais pas manquer de faire un jour ou l'autre... or, un jour comme celui-là, on n'a pas besoin de morale... Je ne sais même pas de quoi on a besoin d'ailleurs.
A la base, je ne suis pas croyante mais je ne suis pas athée non plus... c'est juste que la religion catholique, son hypocrisie et ses préceptes ont tendance à m'agacer... comme le côté "oublions les biens matériels, méprisons l'argent" mais allons faire la quête juste après... Les prêtres, les églises et tout ce qui tourne autour ont besoin d'argent, comme tout le monde. Alors, certes, c'est pas chrétien de le reconnaître mais en attendant, c'est un fait et, que je sache, c'est pas des pétales de roses qu'on met dans la petite corbeille qu'on fait passer dans les rangs pendant l'office. C'est normal mais alors faut arrêter de faire la morale à ce sujet, comme pour le reste... Faire des enfants mais mépriser la chair... ah ben tiens, c'est facile et très cohérent... Refuser toutes les idoles mais adorer Dieu, Jésus et Marie qui sont seuls dignes d'adoration... sauf qu'on n'en sait rien.
Non, vraiment, je ne comprends pas tout. Je n'ai pas la foi, je sais... je ne critique pas, je ne juge pas ceux qui l'ont parce qu'après tout, là encore, chacun fait comme il peut mais, chaque fois que j'assiste à une messe, je ressens ce même malaise. Je me doute que je peux choquer en publiant ce gendre d'article mais, j'assume ce que moi je ressens donc, je n'hésite pas à le dire... Et j'aimerais, dans un sens, faire partie de ceux qui trouvent un peu de réconfort dans les paroles de l'évangile, peu importe selon qui...


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