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Contours et Tour cons

Publié le 22 octobre 2008 par Chroneric

Le parcours du Tour de France a été dévoilé. Comme il est de coutume depuis de nombreuses années, l'épreuve cycliste n'a du "tour" que le nom. La moitié du pays allant du nord-est au sud-ouest est complètement ignorée. Hormis Paris pour l'arrivée, des régions entières passent à la trappe, sûrement pour une question économique puisque les villes doivent débourser beaucoup d'argent pour être une étape, un départ ou une arrivée.

Autre remarque, le tour n'a de "France" que le nom également. Même si le principal se situe en France, les coureurs devront d'abord partir de Monaco, qui pourrait être à la rigueur considéré comme faisant partie de la France, ensuite franchir les Pyrénées pour être détournés par Barcelone, et enfin passer par la Suisse avant de rester définitivement sur le territoire. Ne pas omettre d'enlever aussi les deux transferts des coureurs et de leur staff, un en avion et l'autre en train, ce qui enlève un peu plus de charme.

Oh ! Bien sûr, je ne regrette pas le premier tour en 1903 composé de cinq étapes rejoignant les grandes villes mais, à mon sens, ce Tour de France s'éloigne de l'esprit d'origine. Le Tour de France est une formidable vitrine pour le tourisme. Une des rares occasions pour les départements et les régions de se faire une publicité. Nous avons la chance de jouir d'un patrimoine exceptionnel en matière de paysages, d'architectures, d'histoires et de spécialités qu'il serait dommage d'en faire l'impasse. Mais non, aujourd'hui, il y a plus important, il y a plus rentable à faire sans doute.

A moins que le Tour de France ne se réduise comme une peau de chagrin pour ne pas fatiguer les concurrents qui sont obligés de carburer à l'eau fraîche pour arriver péniblement sur les Champs-Élysées.

Il y aurait une solution pour coller à la réalité. Ce serait d'appeler ce tour le Tour d'Europe. Au moins, nous ne serions pas trompés sur la marchandise et cela donnerait une formidable ouverture vers d'autres contrées. Et pourquoi pas faire rejoindre le Tour d'Italie et le Tour d'Espagne ou encore plein d'autres ? Cela deviendrait un immense tour de plusieurs semaines avec beaucoup plus de coureurs, beaucoup plus de sponsors, beaucoup plus de spectateurs, etc. Remarquez, le Tour de France n'a jamais été vraiment un tour de la France, administrativement parlant. Jamais dans l'histoire de cette épreuve, on a vu un départ ou une arrivée de Corse ou de Guadeloupe ou de Martinique ou encore de Polynésie ou de Mayotte, bref des DOM-TOM. Heureusement me direz-vous sinon ça deviendrait compliqué pour l'organisation.

Quoiqu'il en soit, je trouve que le Tour se dénature et devient un parcours en pointillés. Nos voisins européens ne procèdent pas à un tel découpage pour leur épreuve cycliste nationale. Cette épreuve n'est aujourd'hui qu'un symbole. Son nom est magique, il attire les dizaines de millions de personnes sur les bords des routes, il attire les centaines de média et résonne comme une grande fête. Alors, finalement, quelque soit les lieux traversés, l'important est que cela fasse référence à la France.

Un peu comme le concours de Miss France : ça ne sert à rien, ça n'apporte rien mais cela fait rêver et c'est tellement divertissant, enfin pour les mordus tout au moins.


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