Fête de la musique

Je reviens ce soir d'une promenade dans les rues de Paris avec ma Princesse pour profiter de la fête de la musique. Comme je le disais quand j'évoquais mes intérêts et loisirs, j'affectionne de me perdre ainsi dans la foule comme si, pour quelques heures, j'étais juste un être humain comme les autres. Par chance, le ciel était clément et la nuit agréable, à peine un peu fraîche pour les mortels -- bon prétexte d'après ma belle pour se coller à moi malgré mon absence de chaleur corporelle. Nous avons flâné deux bonnes heures avant de rentrer chez nous, la tête pleine des airs glanés au détour d'une rue.

Comme à chaque fois, je conserve un souvenir ému de cette joyeuse cacophonie d'airs disparates, de cris, de rires et de sirènes lointaines, de ce méli-mélo d'odeurs -- tabac, pots d'échappements et bière qui se disputent à l'exquise senteur de la peau des mortels, -- de ce flot de foule presque ininterrompu, qui s'agrège en public enthousiaste autour des musiciens. A l'évidence, ce n'est pas le côté esthétique que je recherche dans ces moments, mais j'aime beaucoup voir les artistes se donner de tout leur cœur à leur passion pour offrir aux badauds un concert en pleine rue. D'une manière générale, la création elle-même m'interpelle plus que l'œuvre produite.

J'ajouterai qu'avant de rédiger ce message, je suis ressorti pour une raison plus sinistre, puisqu'il s'agissait de me nourrir. Je me demande si vous pouvez réellement comprendre qu'aucun des deux n'est plus que l'autre le ``véritable moi''. J'assume cette nature que j'ai choisie il y a si longtemps: je suis un vampire et à défaut d'apprécier la nécessité de tuer pour vivre, je l'accepte sans état d'âme. Pour autant, je continue et continuerai probablement toujours à retirer une grande joie des plaisirs simples tels que l'ambiance de la fête de la musique. Cela fait-il de moi un monstre ou un être humain?