Magazine Journal intime

Solde après opération

Publié le 31 octobre 2008 par Lephauste

Je me trouvais aux abords de l'agence bancaire dont mon compte dépend, je tairai le nom de l'enseigne; Que l'on sache simplement qu'elle est de ces établissements dont opportunément les archives ont brûlées juste avant que l'on nous annonce que nous allions devoir, en un effort citoyen de plus, payer un peu pour que le lion ne meure pas ce soir. Ô WimBÔ ouais !

Je m'y trouvais donc et face au DAB/GAB je faisais mine d'avoir un peu l'air détaché en sortant de mon porte-close ma carte de retraite de Russie. Slouitch ! Grindle ! grindle ! grindle ! Les lèvres vertes et clignotantes slicent l'objet et l'écran fait mine de me faire des propositions alléchantes. Bonjour ! Voulez vous retirer de l'argent ? Voulez vous déposer de l'argent ? Voulez vous soutenir nos efforts ? Voulez vous ne rien faire ? Dans le dernier cas veuillez appuyer sur la touche éjac ! Je cherche et me rabat sur l'option "autres opérations". Veuillez tapez votre code discrètement, tout geste pouvant prêter à interprétation sécuritaire du niveau quatre sera sanctionné. De l'index donc j'appuie une à une sur les touches "sonores encore de vos derniers baisers", tût ! tût ! tût ! tût ! et retûttt ! A présent veuillez vous munir de votre certificat de solvabilité, d'une copie de votre dernier bulletin de vote, de la prière à Saint Nicolaxe Dubien, d'un extrait d'acte de naissance attestant que vous êtes bien en mesure de prouver que vous possédez assez de vocabulaire pour comprendre ce qui va suivre, d'un plumeur de pigeon en parfait état de marche, d'un raton laveur, de la tourniquette à faire la vinaigrette, du triangle de pré-signalisation accompagné de son gilet Lagerfeld, d'une bonne dose de patience, d'un soutien psychologique adéquat, du numéro vert coût d'un appel local, de l'indicateur des chemins de fer, d'un stylo bille en parfait état de marche et de divers autres objets de consommation courante, la liste est à votre disposition au comptoir cotillons et fanfreluches de la COB.

Je rassemble donc en un temps record l'ensemble de ce qui m'est si aimablement demandé. Ce qui fait au pied de l'appareil, chaleureux comme un confessionnal, un tas assez imposant de tout et n'importe quoi vital et me signale au regard des rares passants comme effectivement ... Il est de noooo ôtre ! Il se fait rincer comme les auuu ôtres ! Tant de saine jovialité !

Ah mais Ho ! Voilà que la machine, mon amie, s'emballe, hoquette, brimdabalaboom ! me dévide un long ruban de papier triple épaisseur, parfumé à l'extrait de faisan mariné sur un air de Mozart. Je renroule, je renroule, le débit est incessant et au bout du compte je me retrouve avec un rouleau tout à fait hygiénique. Et sur l'écran s'affiche la phrase consacrée : N'oubliez pas de laisser cet endroit aussi propre que vous auriez aimé le trouver en entrant ! Nous vous remercions pour votre visite mensuelle et à bientôt !

Je reste un peu comme deux ronds de flanc et empoche le ticket qui prouve que l'opération s'est bien déroulée. Ca m'apprendra à prendre une vespasienne électronique pour une source d'argent frais ! La prochaine fois je tente ma chance à un guichet automatique de la caisse à savon et des dépôts et consignations réunis.


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