Magazine Journal intime

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Publié le 09 novembre 2008 par Elisabeth Robert

Je rentre à peine du Salon du livre à Lyon !!

C'était une expérience formidable, j'ai rencontré de nombreuses personnes, discuté avec des lecteurs... Des éditeurs, des amis!

Mais je vais prendre le temps de vous faire une note détaillée d'ici peu afin de vous présenter des auteurs et un salon plus qu'agréable !:)

L'objet de cette note est plutôt un questionnement...

Un jeune homme m'a demandé il y a quelques semaines un exemplaire de mon dernier livre "Voyages de toi...", je ne crois pas qu'il ait lu les deux autres. Ceci dans le but de le chroniquer, critiquer pour son blog. Je lui ai donc envoyé en service de presse.

Je l'ai fais en me demandant bien évidemment quelle serait sa perception. L'auteur trépigne souvent!;) Manque de pot il n'a pas aimé!;)

Bon je vous rassure au troisième livre on est habitué à recevoir des critiques négatives et on se sert des avis de chacun pour travailler... mieux le prochain.

C'est le deal et je donne toujours l'adresse de mon blog aux lecteurs pour qu'ils puissent correspondre, me donner leurs opinions en toute objectivité et surtout avec de la diplomatie. Et oui je leur rappelle que se mettre à nu dans un ouvrage n'est pas chose aisée et si les auteurs reçoivent pas mal d'épines, avec de la douceur cela évite bien des maux.

Bref je m'égare.

Ce jeune homme a donc posté sa note, je l'ai découverte vendredi, juste avant de partir... Sympa pour les nœuds dans l’estomac avec un trajet de cinq heures !:)

Oui j'étais mal.

Pas dans le fait qu'il souligne qu'il n'a pas aimé (car je crois qu’il est sain de penser qu’il est impossible de faire l’unanimité !:)),mais parce qu'il a parlé de choses qui me touchent.

Il pense, a priori, qu'il n'y a qu'une façon de réagir face à la mort... Ou en tous les cas que mon personnage principal n'est pas crédible face à cette douloureuse expérience.

A mon avis... rien n'est moins sûr, d'après mon expérience : aucune procédure ne vous est livrée le jour où vous perdez un être cher.

Ce serait pourtant tellement plus simple...

Imaginez un peu… On aurait pas à hurler face au croque mort que non on ne sera jamais prêt pour que l’incinération débute.

On n'aurait pas envie de dormir avec le portrait de la personne blottie contre soi.

On n'aurait pas à hurler Mais réveilles toi!! à un cadavre qui hier encore nous serrait dans ses bras.

On n'aurait pas eu honte d’attraper un sourire le lendemain pour un rien, une futilité.

On n'aurait pas à régler une procédure d’obsèques, à choisir un cercueil, une urne. Des fleurs pourries pour un cimetière horrible.

On n'aurait pas à dire au revoir.

On n'aurait pas le droit de se reconstruire, de continuer pour les autres… puis plus tard pour soi.

On n'aurait pas à consoler, à maigrir, à grossir.

On n'aurait pas à ne pas y croire.

On n'aurait pas à penser le voir à chaque détour de rues, à entendre sa voix, à rêver qu’il peut encore être là malgré tout.

On n'aurait pas à penser que peut-être c’est pour de faux…

On n'aurait pas le droit d’avoir des réactions de gamin.

On n'aurait pas le droit de réagir avec naïveté le jour où l’on a envie de sombrer.

On n'aurait pas à éviter certains sujets, on aurait pas à cacher ses larmes, à mettre des lunettes de soleil tellement on souffre physiquement, atrocement, tendrement…

On n'aurait pas le droit d’éclater en sanglots et d’avoir un fou rire ensuite pour une blague idiote.

On n'aurait la vie devant nous, on aurait pas à expliquer pourquoi la personne n’est plus là.

On aurait pas à réaliser que malgré le temps rien ne l’efface…

C’est idiot non ? Il suffirait de nous écrire la procédure, pas de souci je peux ensuite m’occuper du déploiement, bah oui parce que pour de vrai…c’est mon vrai job de dans la vraie vie… je ne suis pas romancière, à peine éditrice, je suis qualiticienne.

Alors la doc ça me connaît !:)

Je lancerai un projet d’envergure internationale avec des objectifs certifiables, une norme Iso et tous les trois ans un bon audit pour valider que chaque être humain respecte la procédure AB456.

En cas d’échec : remise en cause, on revoit les objectifs, on relance les actions !

Il faut passer au vert ! Vite sinon on va nous exploser dans la tronche que ce n’est pas ainsi que l’on doit réagir, ce n’est pas crédible !!!!

Bon j’en fais trop là ?:) Oui sans aucun doute (et pourtant tout le monde ne s’appelle pas Julien Courbet !:)) On sent la fatigue là ?:))

Bon bref, je me suis dis (oui comme tout à chacun je me parle à moi-même, et le pire c’est que c’est souvent à la troisième personne !! Comment je me la péte grave !:)

-«Babeth ne réponds pas, il a le droit de dire ce qu'il veut !

Et puis fatalement en relisant ce soir la note et les commentaires j'ai vraiment eu la sensation que c'était juste du lynchage.

Comme je suis bonne poire (avec des joues de pommes pourtant!;)) je vous donne le lien.

Si certains ont déjà "Voyages de toi..." alors dîtes-moi ce que j'ai raté, donnez moi des exemples afin que je puisse m'améliorer.

Il pense que je suis amateur... mais bien entendu que je le suis !! Nom de dlà je viens en plus de l’avouer c’est pas mon vrai métier !!! Sinon pour sûr que Denisot m'inviterait au grand Journal!;)

Voilà, un peu de pub pour Lucas, un jeune homme qui tient un joli blog mais qui a, malheureusement pour moi, raté la critique de mon livre. Enfin en même temps là je suis dans la subjectivité la plus totale hein !;)

Vous savez quoi ? En y pensant cette histoire me fait penser à cette tirade d’Edmond Rostand dans Cyrano de Bergerac

Acte 1, scène 4 :

Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme.

En variant le ton,-par exemple, tenez :

Agressif : " Moi, Monsieur, si j’avais un tel nez,

Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! "

Amical : " Mais il doit tremper dans votre tasse !

Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! "

Descriptif : " C’est un roc ! ... c’est un pic ! . . . c’est un cap !

Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule ! "

Curieux : " De quoi sert cette oblongue capsule ?

D’écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? "

Gracieux : " Aimez-vous à ce point les oiseaux

Que paternellement vous vous préoccupâtes

De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? "

Truculent : " Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez,

La vapeur du tabac vous sort-elle du nez

Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? "

Prévenant : " Gardez-vous, votre tête entrainée

Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! "

Tendre : " Faites-lui faire un petit parasol

De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! "

Pédant : " L’animal seul, Monsieur, qu’Aristophane

Appelle Hippocampelephantocamelos

Dût avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! "

Cavalier : " Quoi, I’ ami, ce croc est à la mode ?

Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! ",

Emphatique : " Aucun vent ne peut, nez magistral,

T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! "

Dramatique : " C’est

la Mer Rouge

quand il saigne ! "

Admiratif : " Pour un parfumeur, quelle enseigne ! "

Lyrique : " Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? "

Naïf : " Ce monument, quand le visite-t-on ? "

Respectueux : " Souffrez, Monsieur, qu’on vous salue,

C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! "

Campagnard : " He, arde ! C’est-y un nez ? Nanain !

C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! "

Militaire : " Pointez contre cavalerie ! "

Pratique : " Voulez-vous le mettre en loterie ?

Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot ! "

Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :

" Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître

A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! "

Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :

Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,

Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres

Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !

Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut

Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,

Me servir toutes ces folles plaisanteries,

Que vous n’en eussiez pas articulé le quart

De la moitié du commencement d’une, car

Je me les sers moi-même, avec assez de verve

Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

PS: en plus le thème du salon du livre cette année c'était l'Utopie...:)

Un signe pour moi peut-être?


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