Magazine Journal intime

Bransle

Publié le 10 novembre 2008 par Lephauste

Je quittais donc Pantruche par la première venelle venue. Bien que de venelles il n'en restait guère au sein de la capitale. On en avait gardé quelques qu'on avait sommé de s'éclairer comme des boulevards, celle où Brassens avait passé son temps avec l'accent de Sète à composé ses stances aux "mégères gendarmicides" sans préméditations. L'impasse Florimont. Et l'allée des brouillards et la rue du repos et la rue Gille le queux et les ruisseaux du côté de Montsouris et ... et ... Et lachez moi le guide. Tout cela n'est plus pour nous. Sinon qu'à faire comme si, en vêture d'ouvrier.

Je quittais donc, au volant de la gôve à Lilas, la marmite où les acides de l'intempérance bouillonnait d'intolérant régionalistes, Breizh en force ! Fiers d'être Ch'ti ! Catalan for ever ! Basque never die ! Et me retrouvais par monts et par vaux sur la route qui là bas menait à des nuits d'étoiles dont aucun couvercle ne gâtait la vision. Je fuiais ? Je me carapattais ? Je prenais la tangente avant que de permis proprement tamponné nous allions être dans l'obligation d'avoir besoin de nous munir,  pour aller chier comme disait mon père. Le saint homme que le regard lourd de ma mère accompagnait quand il sortait pour aller s'en jeter un derrière la cravate. Un puis deux puis trois puis quatre puis au delà, plus la peine de compter. Dans le fond du puit, fait assez nuit pour oublier.

Ce que cela fait de quitter sans que personne vous retienne par la manche, je ne saurai vous dire. C'est intime comme sentiment, l'inutile dont on ne peut parler sans provoquer le râle de ceux qui restent, rentables même à rien faire qu'à s'encadrer jour après jour, dans le guichet qu'ils occupent au bureau des culs de plomb et qui finissent un jour par partir en vacances de location. Moi qui taille par les dévers, dans les fossés, par les égouts du temps qui passe, je sais bien ce que vaut chaque mètre parcouru sur la route qu'aucun panneau n'indique, qu'aucun panel ne cote et que pour finir on s'enfile comme des fillettes de blanc limé avant que d'arriver là où Personne sait qu'il reviendra, un soir.


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