Magazine Journal intime

viens jouer avec moi allez, fais pas ta bégueule tome II

Publié le 10 avril 2008 par Mellebille

exerciceIl y avait un jeu, vous êtes tout plein à avoir jouer et ça, c'est rien chouette. Pour connaitre la liste des participants et lire leurs délires de grands malades, c'est ici même.

Ce jeu est une extension du texte ci-joint. (oui, ça en fait des trucs à lire, hein?), sur une idée de monsieurmonsieur (c'est donc lui qu'il faut frapper avec un marteau)

Je ne serai malheureusement pas là aujourd'hui pour venir vous voir, je ferai une poussée dans vos univers dès ce soir.

Vous m'offrez tous aujourd'hui, bien malgré vous car je suis vile et sans scrupules, un merveilleux cadeau d'anniversaire.

Vous êtes tous dignes d'appartenir à la grande confrérie de Joachim Weston Joubert LeBlancMesnil Boz, commandant en chef de la division Tonnerre de la constellation Pegasus.

MERCI

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                                                                             Le texte du Président (vous noterez au passage que ses montages sont largement mieux pourris que les miens, ce qui est un grand signe de distinction)

boomp3.com Les Aventuriers de l'Archiviste perdu

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"Mais par le Saint Reblochon ! Qu'est-ce qu'il f... cet archiviste de mes deux n… ?" murmure Melle Bille en Romanche et en elle-même (elle est troglodyte depuis ses aventure châtelaines). Il y a déjà quelques lustres qu'elle attrape des ampoules aux fesses à rester assise dans cette bibliothèque en attendant l'arrivée du livre Qui qui va à Waïkiki ? de George C., le célèbre savant tropico-hollywoodien, ouvrage que notre hérote héroesse Melle Bille doit consulter d'urgence dans le cadre de son enquête sur les amateurs de gorets domestiques.

Que se Pulmoll ? Elle a pourtant correctement rempli sa fiche avec la cote nananinanère, comme Mme Courteneau lui en avait intimé l'ordre… Ah c'est trop fort ! Gageons qu'elle en aura le cœur net ! Jaillissant de son siège au ralenti (pour ne pas attirer l'attention de Gontrude Courteneau), Melle Bille se musse d'un mouvement reptilien par le passe-plats promu au rang de passe-livres. Au lieu d'une alignée de rayonnages poussiéreux, elle se trouve instantanément projetée au sein d'un

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étrange univers où coule une onde sombre.

Non, vous ne rêvez pas ! La voilà sur les rives du Styx, le fleuve des enfers. Tout en réalisant l'absurdité de la situation (on n'est jamais sur les deux rives d'un fleuve à la fois), elle perçoit une présence à ses côtés, comme surgie de nulle part. Elle reconnaît Wilbur Preston Tonnerre de la Rétif, le philosophe Boutéen, qui - sentant qu'on a besoin de sa sagesse proverbiale - lâche cet aphorisme puissant : "Ouais… hein ?". Fortifiée par tant de puissance intellectuelle, Melle Bille se jette à l'eau aux deux sens du terme et traverse le ru maléfique, Charon étant en grève ce jour-là et Cerbère dans sa famille en province (tombe bien ! elle a drôlement les miquettes avec les chiens, Melle Bille). Sur l'autre rive, elle lèche son singe sèche son linge et se dirige d'un pas souple et néanmoins conquérant vers de nouvelles aventures. Mais toujours pas de trace de l'archiviste… Las ! Doux Jésus ! Après moins d'une verste, elle se heurte au Dr. Frankenstien (de Frankenstein, Rosenstein & Frankenstien, les célèbres courtiers en reblochon bionique).

Le savant fou lâche illico des tas de vilains qui font rien qu'à embêter Melle Bille pour lui voler plein de morceaux de son corps d'albâtre afin de concocter des monstres z'affreux qui se présenteront en 2012 sous les couleurs du RPR (Rassemblement Pour le Reblochon). Et alors elle est même pas d'accord et elle appelle Georges Commissaire qui la fait souffler dans le ballon juste au moment où elle allume une cigarette, d'où explosion qui ferait sangloter d'humiliation Hiroshima comme Agacinski. S'en suit une suite (forcément) d'aventures avec de la musique qui fait peur et où c'est Melle Bille qui fait rien qu'à embêter les méchants. Et puis - moment fort - arrive la confrontation finale avec le Monstre construit par le Savant Fou avec des bouts z'et des morceaux d'innocentes victimes qui ne se doutaient de rien. Melle Bille gagne haut la main, grâce à ses Supers-Pouvoirs1. Le Dr. Frankenstien est happé par sa propre machine et aussitôt transformé en reblochon Beulet (Beulet ! c'est vous dire l'étendue de la catastrophe).

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Finalement le Monstre se révèle être un charmant garçon, parce qu'il voulait même pas être Monstre, lui, hé d'abord, si on lui avait demandé son avis ! Bon, sur le physique, il y aurait des choses à dire, mais - dans l'ensemble - un être raffiné, délicat, érudit et fin diseur. Le parfait convive pour les dîners en ville. Il a d'ailleurs eu le bon goût de passer chez Mourad acheter du rosé bien frais pour donner un raout grandiose en l'honneur de Melle Bille : TUCs, bretzels, chips, rondelles de saucisson aux noisettes (qui font juste un bruit doux), gaufrettes et Pop-Tarts en dessert, rien n'est été épargné pour régaler sa nouvelle amie. La fête est somptueuse, la compagnie de qualité, Melle Bille et l'ex-monstre s'en envoient un vieux coup derrière leur absence de cravate (les costumes sont plutôt décontractés, tout dans le style post-néo-déstructuré) en regardant le soleil (récupéré du film précédent, budget oblige) se coucher sur le Lac du Martin (Lamartine s'excuse, pas pu venir, booké charrette !).

Ah oui, au fait ! Ne vous inquiétez pas pour l'archiviste. Il était juste allé aux cabinets. 1 : Note à benêts : Ici une explication s'impose (TVA 19.6%). Les Super-Pouvoir Billesques sont des dons dont la nue propriété est détenue par la ville sise directement en dessous d'un des chefs-d'œuvre architecturaux et pontonniers de notre époque : le Viaduc que vous savez. Des dons qu'a Millau, donc. Mais ! cette riante bourgade a eu la sagesse d'accorder l'usufruit de ces Pouvoirs Z'immenses à notre Bille (n'insistez pas, j'ai essayé "Bille à Millau", ça fait pas rigoler). Elle donc est nantie du don de double vue (à partir de la quatrième bouteille de rosé), du don de l'écriture, du don déductible du revenu imposable et du don Diego de la Vega (sponsorisé par la porcelaine Bernardaud). Tremblez, mortadelles mortels ! boomp3.com

La critique de Télérama : On sent toute l'intensité du drame social qui interpelle le spectateur dans ce nouvel avatar du cinéma boutéo-chablaisien. La version originale en romanche se prête bien à la rudesse des caractères et au misérabilisme post-industriel sous-jacent. Saluons ce beau conte de fées où les méchants sont toujours punis et où les gentils se marient à la fin. C'est beau comme un récit d'Agaz, le conteur.

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                                                  Le texte de Berthoise (ô combien surprenante Berthoise, son texte est un délice de surréalisme. Je me sens beaucoup moins seule)

Il y a des gens qui dès qu'on les rencontre, vous évoquent des animaux. Je ne parle pas de ces promeneurs de chiens qui par amour, par manque d'imagination ou par bête mimétisme, semblent vouloir ressembler à leur compagnon. Non, je parle de gens qui vous font croire à la métempsychose.

Melle Courteneau, la bibliothécaire, était une poule, oui, une poule. Pas une femme sensuelle, légère et un peu grasse qui appelle à la volupté, et que ces messieurs d'il y a longtemps nommaient une poule. Une vraie poule.

Elle avait le regard fixe et bougeait la tête brusquement avec les petits mouvements secs. Le cou long et ridé soutenait une indéfrisable d'un blond dit vénitien par la boîte de Réjécolor et qui virait immanquablement au roux pisseux. Frileuse et toujours emmitouflée dans un lainage à grosses mailles, elle paraissait se nicher dans ses plumes ébouriffées. Au dessus de ses mocassins et sous son éternelle jupe plissée, ses jambes maigres tricotaient des pas incertains. Les collants glissaient et faisaient aux chevilles comme les écailles des pattes.

Melle Courteneau était une poule.

Quand elle vous regardait en inclinant soudain la tête, et qu'elle répétait :" La cote, avez-vous indiqué la cote ?", vous preniez bien garde à ne pas vous tortiller, de peur qu'elle ne vous prenne pour un ver appétissant. La bouche pincée sur des dents qui n'avaient pas connu les joies de l'orthodontie et qui auraient pu la faire passer pour une perfide britannique, elle avançait la tête pour vérifier la fiche que vous posiez devant elle. Les mains osseuses, à la peau un peu sèche, aux doigts déformés par les rhumatismes, griffaient le comptoir pour agripper  le papier.

Jacqueline Courteneau s'appelait Melle Courteneau et jamais personne n'aurait eu l'idée saugrenue de la surnommer Jacquotte, Jackie, ou même Line, cela aurait supposé une affection qu'elle était bien loin de provoquer.

Melle Courteneau était peureuse. S'adresser au public de la bibliothèque représentait un tel effort qu'elle ne pouvait prononcer que des phrases courtes, énoncées sèchement d'une voix qui manquait de miel.

Pourquoi avait-elle choisi un métier qui la mettait au contact de nombreuses personnes?

Bêtement, elle avait cru que la bibliothèque était un univers fermé et préservé qui la garderait loin du tumulte de la ville et de ses dangers, tel un poulailler protège ses pensionnaires des vilains renards. Mais maintenant qu'elle ne pouvait plus courir des piles de livres dans les bras et surtout grimper aux échelles pour atteindre les plus hauts rayons, elle était condamnée à rester derrière le comptoir et à transmettre à l'archiviste les fiches de demande d'ouvrages spécifiques.

Aussi, quand Melle Bille, une habituée qu'elle avait vu grandir puis vieillir, venait à la recherche de quelque rare volume, elle se redressait sur ses ergots et tenait à vérifier la fiche. C'est qu'elle la connaissait, Melle Bille, une journaleuse à l'humour bizarre. Elle savait bien que c'était elle, la coupable de tours pendables qui, même après toutes ces années, ne la faisaient toujours pas rire.

Elle avait peur de ses traits caustiques, elle craignait ses demandes étranges, et croyait, pauvre cul serré qu'elle était, que Melle Bille la persécutait.

Par maigre vengeance, Melle Courteneau retardait le moment de  transmettre à Melle Bille ce qu'elle avait demandé, elle n'avait pas compris que c'était le plus sûr moyen de la revoir le lendemain. Elle avait confié ses craintes concernant cette lectrice assidue à l'archiviste qui régnait au sous-sol. Il l'avait patiemment écoutée pérorer sur les prétendus méfaits de Melle Bille. Puis, il avait ri et l'avait renvoyée à la surface en lui disant de ne pas s'inquiéter.

C'est qu'il connaissait la vérité sur l'identité de Melle Bille, car si Melle Courteneau était une poule, Melle Bille était une Végasienne mutante protéiforme chargée par ses congénères de tester la résistance des humains à l'humeur moqueuse et l'appétit des habitants de Véga.

Il semblerait que le tempérament morose et l'esprit borné de Melle Courteneau aient définitivement poussé les Végasiens à renoncer à envahir la Terre. Eux, qui n'aiment rien tant que la bravoure, les bons mots et la franche rigolade, devant le rapport catastrophé de Melle Bille sur le  nature de certains humains,  s'en sont allés ailleurs porter leur rêve de monde meilleur et de poularde Marengo. Mais par une facétie digne de Véga, ils n'ont pas jugé utile de prévenir Melle Bille de leur changement de projets. Elle continue donc à hanter certains lieux ,dont la bibliothèque, en étudiant les différents spécimens de la race humaine et en cherchant inlassablement ce qui pourrait  convaincre ses congénères à s'installer ici. On la peut voir aussi sur la toile, essayant de faire passer ses rapports pour Véga pour des billets d'humeur.

Seuls quelques esprits éclairés, comme l'archiviste, ont su décrypter les messages et ainsi connaître la vérité sur Melle Bille.


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