Magazine Journal intime

Londres - Day 2

Publié le 13 novembre 2008 par Anaïs Valente

Samedi.  8 heures.  La sonnerie stridente du réveil me tire du sommeil.  Oùskechuis ?  Keskechfais ?  Ah oui, Londres.

Bonne douche chaude (je vous passe mes pérégrinations avec l'eau chaude qui n'est pas chaude et le tuyau de douche qui se plie dans tous les sens), puis direction la salle à manger, pour un petit déj que nous espérons english.

Que nenni.

Jus d'orange bon marché, croissants industriels, pains aux raisons au goût infâme, thé noir imbuvable, et aucune trace de nos hôtes.  Vive l'hospitalité anglaise.

Qu'importe, cela n'entamera pas notre bonne humeur (légendaire).

Nous partons vers Notting Hill, quartier rendu célèbre par le film éponyme (j'adore ce mot, éponyme, la première fois que je l'ai lu ou entendu, j'ignorais son sens, depuis lors, je le connais et j'aime le dire et l'écrire).  Je n'ai jamais visité ce quartier, et j'avoue que je me réjouis.  Un bonheur de courte durée, qui s'évanouit aussitôt que je vois la foule en délire.  Moi qui pensais me retrouver dans un petit quartier calme et typique, me voilà dans un haut lieu touristique infesté (façon de parler bien sûr) de français, de hollandais, de belges, et que sais-je encore.

Après une balade dans les rues animées, le marché et les boutiques (enfin plutôt un slalom qu'une balade), nous repérons le fameux « Travel book shop », qui a inspiré le film Notting Hill.  Une petite photo s'impose.  Etant donné qu'un quidam squatte devant la vitrine, son gsm en main, je décide d'aller lui demander de bouger de quelques centimètres.  Nan, ce n'est pas passqu'il est brun et ténébreux, au look typiquement english, que j'agis de la sorte, c'est juste pour la photo.  Je baragouine un bref « we have to make a picture ».  Grosse erreur.  L'english est aussi sympathique qu'une porte de grange (et encore, j'insulte la grange en disant ça), et se moque ouvertement de mon anglais par un « you HAVE to ?, you HAVE to ? (air moqueur inégalable et inégalé) »  Oui, bon, ça va, « we want to make a picture (enfoiré d'english de mes deux que je n'ai pas, tâche de parler français, alleye une fois, qu'on se marre, non d'une petite reine d'Angleterre de mauvais poil »  Trois heures plus tard, je rumine encore cette altercation débile avec cet enfoiré débile.  Nous entrons ensuite dans le magasin.  Le vendeur est du même acabit, et il semble ne plus supporter ces touristes qui n'entrent que pour s'imprégner, en vain, de l'ambiance du film.  Je commence à haïr les english, tiens.

Ensuite, passage à London Dunjon.  Un truc d'horreur horriblement horrible.  J'ai dû abuser de substances toxiques la veille, pour avoir accepté ET le London Eye, ET le London Dunjon.  Deux heures dans le noir presque total, au milieu d'une reconstitution de Londres à la grande époque, celle de Jack l'éventreur, celle de l'incendie de 1666, celle du barbier assassin et de son épouse fan de tourtes à l'humain, et j'en passe.  J'échappe tout de même à la chute libre finale, passque j'ai un alibi : elle est interdite à ceusses qui souffrent du dos.  Alléluia, merci mon Dieu.

Ensuite, détente à Covent Garden, où nous découvrons des trucs démentiels, livrés pèle mêle : un groupe de violonistes enjoués ravit la foule, sous le regard d'un petit enfant qui tente en vain de leur apporter une pièce, qui tombe, tombe et tombe encore, sans qu'il parvienne à la ramasser, because ses gants (adorable) ; les « grow a... », petits personnages à faire grandir dans l'eau (je m'offre la poupée vaudou, le crapaud à transformer en homme et le baiser à lui donner ensuite, mais le choix est vaste : nouveau mari, nouveau boss, homme idéal... à mourir de rire, je les veux tous), « build a bear », sorte de maternité pour peluches qui permet de choisir, emplir de mousse, habiller, nommer et baptiser son ours en peluche (adorable bis).

La scène qui suit est à mourir de rire, mais elle ne fera sans doute rire que les protagonistes (et même, pas tous les protagonistes).  Folle envie de pâtes, nous nous ruons à Picadilly, dans le Pasta Hut (pas très english, I know).  Affamées, nous commandons deux lasagnes.  Qui arrivent avec deux pains à l'ail (un pour chaque).  Ma cop' a très faim, elle se recommande deux pains à l'ail.  Sauf que c'est par quatre, et que moi je n'en veux pas.  Discussion, tergiversation, décision : elle en prend quatre.  L'attente commence.  La lasagne refroidit.  Et moi j'ai une folle envie de rire, au vu du comique de la situation.  Fanfan s'agit de plus en plus, au fur et à mesure que sa lasagne sèche et que je dévore la mienne.  Elle voit passer des pains à l'ail sous ses yeux, mais rien pour elle.  Au bout d'un quart d'heure, à bout de nerfs, elle réclame au serveur.  C'est là que c'est à mourir de rire : cet enfoiré (décidément, y'a que ça à Londres ce jour) avait compris qu'elle n'en voulait plus.  Allez, vous pouvez rire maintenant.  Riez, je vous l'ordonne.  Fanfan termine sa lasagne glacée, et nous demandons l'addition.  Après une courte réflexion, nous ne laissons pas de pourboire : no garlic bread, no tip.  Et vlà que l'enfoiré, que dis-je, l'enflure, nous jette presque la monnaie au visage, nous gratifiant d'un « meeerci bôcou » typiquement english par l'accent, typiquement agressif pour cette journée « I hate english people ».  Je hais les english, c'est définitif.

Retour au métro, où Mickey nous fait une petite sérénade : et que je sorte de mon trou pour trouver à manger, et que je rentre, et que je sorte, et que je rentre, et que je sorte...  Cette bestiole est affamée.  Fanfan sacrifie un bout de son cookie, qu'elle lance à la bestiole (le rat sera fier de moi, aider ainsi son prochain, ou presque).  Le métro arrive, l'animal s'enfuit.  Nous montons à regret dans la rame, qui démarre au moment même où Mickey sort de son trou et, en une fraction de seconde, s'empare du cookie et le ramène, sans aucun doute, à Minnie et aux enfants.  Bingo.  Sourire radieux aux lèvres, nous regagnons le bed & breakfast. 

En chemin, j'admire les grandes feuilles d'arbre aux couleurs automnales qui jonchent le sol.  Superbe.  « Superbement glissant », me rétorque Fanfan-la-rabat-joie.

Mini papote, lecture d'Orgueil et préjugés (la fin approche) et gros gros gros dodo.

Quelques photos made by Fanfan : notre future double maison de Notting Hill, rue colorée (trop de monde), rue déserte (que du bonheur), Travel book shop (sans l'enfoiré) et la maison de mes rêves.

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