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La démocratie, camarade, mais au féminin !

Publié le 21 novembre 2008 par Etxe

Ce soir, c’est le grand soir. Le PS vit sa dernière journée de l’ère Hollandaise, et rentre dès demain matin dans une ère nouvelle, plus féminine et plus jeune. Avec qui à la manœuvre ? Les adhérents le décideront, en ayant tous comme envie de voir leur vieux parti clarifier ses positionnements politiques, reprendre l’offensive face à Sarkozy et renouveler son fonctionnement interne.

Les débats furent rudes, les manœuvres parfois discutables, et il est toujours dangereux de laver son linge sale à la télé. Cela fait les gorges chaudes de la Presse et provoque la risée des adversaires. Mais ces derniers, prompts à se prosterner devant le modèle américain et ses primaires « paillettes et show biz », seraient bien inspirés de respecter ce grand moment de démocratie interne. Car au-delà des algarades entre ténors, barytons et sopranos, la base a débattu, lu, comparé, critiqué, mais a toujours su (globalement) respecter la diversité des analyses et des positions. Comme lors du débat interne sur le Traité européen, les débats furent souvent de très bonne tenue et empreints (la plupart du temps) de respect mutuel.

Les sarcasmes de Devedjian ou de Bayrou semblent bien dérisoires. Chacun sait que les débats au sein de l’UMP se tranchent hebdomadairement à l’Elysée et que sa nomination ainsi que celle de ses adjoints ne répond qu’à de subtils jeux de pouvoirs, contre-pouvoirs, hochets et chausse-trappes, desquels les adhérents de base sont bien sûr totalement exclus. Quant au Roitelet de Navarre, il serait bien en peine d’organiser des débats au sein du MoDem, car pour débattre, il faut être au moins trois (deux qui dialoguent et un qui tient la pendule).

Ce soir donc, le PS mettra à sa tête une femme, comme avant lui le PCF et les Verts. Et oui, les 3 principaux partis de Gauche seront demain dirigés par une femme, et c’est peut-être là une des révolutions insuffisamment soulignées par les analystes. Face à Devedjian, Bayrou, Borloo, De Villiers et Le Pen, ça a quand même de la gueule.

Il est facile en ces temps d’Obamania de rêver à des dirigeants de couleur (d’ailleurs combien de Français savent qu’un Noir, Gaston Monnerville, a failli être Président de la République ?), mais la féminisation des élites politiques serait déjà un progrès.

Nous pouvons donc rêver d’avoir un jour prochain une Présidente ou un Président noir (ou les deux, soyons fous).

Ce qui relève en revanche d’un vœu pieux, ce serait d’avoir un Président de la République athée. Ce serait peut-être ça la vraie révolution !


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