Magazine Humeur

Martine courage

Publié le 28 novembre 2008 par Fbaillot

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Je me suis bien gardé dans ce blog de vous avouer mes choix dans le débat qui a conduit à l’élection de Martine Aubry à la direction du parti socialiste français.
Aujourd’hui, alors que le climat est revenu à l’apaisement et au travail, je me sens plus libre, et aussi soulagé.
Le maire que je suis est l’élu d’une population, pas d’un clan. L’équipe que j’anime est d’ailleurs une équipe d’ouverture, dans laquelle les militants socialistes ne sont pas majoritaires. Mais il ne vous aura sans doute pas échappé que mon choix est clair : je me réclame des idées et de la tradition socialistes, et je suis à jour de mes cotisations au parti socialiste. A la communauté urbaine de Lille, je siège dans le groupe “socialiste, radical, citoyen et personnalités”.
De cette période pas toujours simple à déchiffrer, j’ai tiré quelques enseignements que je voudrais vous livrer.

- Rarement les circonvolutions à la tête d’un parti politique n’ont été autant médiatisées, et cela présente des avantages et des inconvénients. Le partage de l’exercice démocratique constitue un exemple de démocratie, mais en même temps il met au devant de la scène des discussions, des querelles qui n’auraient jamais dû sortir des arrières-cuisines.

- J’ai eu de nombreuses discussions, avec des jeunes, avec des élus non socialistes. Toutes convergeaient vers la même idée que la démocratie à la française suppose l’existence d’une véritable alternative au pouvoir en place. Et le parti socialiste occupe, qu’il le veuille ou non, une situation centrale dans cette alternative.

- Depuis que je suis élu, et notamment à la communauté urbaine, j’ai eu l’occasion de côtoyer Martine Aubry. J’ai été à plusieurs reprises impressionné par sa capacité à dessiner une vision, à entraîner avec elle les sceptiques. Et je pense qu’elle est capable de rebâtir sur les ruines de ce parti qui doit impérativement se rénover sinon se refonder.

- Je pense que sa tâche est immense. Martine Aubry doit instantanément montrer qu’elle représente une force de proposition crédible et déterminée dans le concert des réformes en tout sens, et dans le vacarme de la crise économique qui s’annonce. Elle doit en même temps refaire de ce parti une organisation qui agrège, qui redonne espoir.

- Je trouve que les doutes sur sa capacité à gérer à la fois la mairie de Lille, la communauté urbaine et le parti socialiste sont à la limite de l’ostracisme machiste. Jacques Chirac n’a t-il pas conquis le pouvoir à partir de la mairie de Paris ? Jacques Chaban-Delmas n’a t-il pas été maire de Bordeaux en poursuivant son ascension nationale, au gouvernement, à l’Assemblée nationale ? Et Gaston Defferre ? Et Pierre Mauroy ? Et sa challenger, présidente du Poitou-Charentes ? Et tous les autres ?


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