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Nouveau départ

Publié le 05 décembre 2008 par Mari6s @mari6s

Je crois qu'on rêve tous de nouveaux départs, plus ou moins consciemment...

Moi en tout cas, pendant des années je n'ai vécu que pour ça. Cette année c'est pas terrible, mais l'année scolaire prochaine, je serai cool, j'aurai tel vêtement à la mode, je n'aurai plus peur d'être moi, tout le monde m'aimera. Mais aucune année n'est jamais parfaite, alors ça recommence...

Je ne sais pas si vous en avez déjà fait l'expérience, mais c'est très frustrant quand vous vous imaginez que vous pouvez devenir un autre et que finalement, tout le monde, même les inconnus, vous colle exactement la même étiquette qu'avant, en 5 minutes chrono... Une étiquette qui n'a rien à voir avec ce que vous voulez devenir, ni avec ce que vous êtes vraiment.

Et même si ça marche, même si vous arrivez à changer le regard des autres sur vous, ça ne rend pas les choses plus faciles. Tôt ou tard, ils se rendent compte de l'arnaque. Ou pire encore, ils ne remarquent rien et vous êtes condamné à jouer un rôle. Et vous vous retrouvez plus seul encore, personne ne sait qui vous êtes, et même vous n'en êtes plus vraiment sûr...

Au fond, tant que la vie ne sera pas parfaite, on rêvera toujours de nouveaux départs. Parce que le monde dans lequel nous vivons ne nous permet pas vraiment de changer au fur et à mesure, parce qu'on vous catalogue dès la première rencontre et que peu de personnes sont prêtes à changer d'opinion sur vous.

Vouloir un nouveau départ n'est pas en soi un problème. Mais, si l'on veut éviter déception et insatisfaction, il faut être conscient que rien ne sera jamais parfait, et faire la différence entre: ce que l'on veut être et ce que l'on voudrait paraître; ce que l'on veut être et ce que l'on peut devenir.

Ce qui m'a beaucoup aidé dans cette quête effrenée de nouveau départ, c'est le fait d'être au Cned. Du collège au lycée, aucun changement ne s'était accompli et j'étais déjà considérée comme une intello coincée avant même qu'on rende le premier contrôle. Mais en travaillant avec le Cned, j'ai eu le temps de réfléchir, de faire plus ample connaissance avec moi-même, de tâter mes limites, mes envies. J'ai pu faire tout ça tranquillement, sans le regard des autres pesant sur moi. Me poser les vraies questions.

Bien sûr, rien ne dit qu'une fois mon bac passé et mon ermitage terminé, je ne vais pas reculer de trois pas là où j'ai avancé d'un seul. C'est plus facile de calmer sa timidité quand on ne fait que croiser les gens, occasionnellement, que quand on sait qu'on va passer un an ou plus à les côtoyer... Plus facile d'être soi-même et d'exprimer ses opinions sans se soucier de ce qu'en pensent les autres, quand ça n'a pas de vraies conséquences...

Mais je me connais mieux et je n'attends que des choses raisonnables de mes prochains "nouveaux départs". Et je ne compte les vivre ni dans la nostalgie, ni dans l'attente d'une hypothétique perfection...

texte de MOI - le 19-11-08


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