Magazine Journal intime

La loose, suite et fin.

Publié le 07 décembre 2008 par Sadako
....et le second billet sur la gourmandise:

Impossible, c'est biologiquement impossible. Les touffes de cheveux qu'elle récupère par paquet ne peuvent pas venir de sa tête.

Elle se souvient d'avoir lu quelque part qu'on perdait en moyenne 50 cheveux par jour. Ça l'avait marqué parce qu'elle s'était demandée pourquoi une équipe de chercheur s'est investie pendant un an à compter un à un les cheveux récupérés sur ses cobayes pour pouvoir donner à l'humanité une information aussi futile que le nombre de cheveux perdus en moyenne par jour et par individu. Pas besoin d'être diplômée d'Harvard pour comprendre que quand on ramasse à pleine main assez de cheveux pour faire une perruque à la poupée Barbie de sa fille (ou de son fils, tout est possible) c'est qu'il y a un problème.


Sauf qu'elle ne peut pas perdre ses cheveux. Elle est une femme et encore assez jeune pour que ses hormones ne se dérèglent pas de cette manière. Ou alors elle est bonne pour trouver un boulot dans un cirque.

La calvitie c'est la croix que doivent porter les hommes pour sécréter de la testostérone en abondance.


Surtout qu' avec tout ce qu'elle mange, elle devrait avoir le cheveu soyeux et brillant; elle n'est pas spécialiste en nutrition mais en toute logique si elle mange de tout et en quantité, elle devrait avoir son quota d'acide aminé et de vitamines B et PP indispensable pour la bonne qualité du cheveu.(c'est écrit au dos de son shampoing).


Alors comme à chaque fois qu'il lui arrive quelque chose qu'elle ne comprend pas, elle se tourne vers Internet pour trouver une explication. Et le verdict est sans appel. Une alimentation trop grasse inverse la tendance de sa production hormonale au profit d'hormones androgynes qui agissent comme de la testostérone et implique donc chez la femme la possibilité de la perte des cheveux.


Pizza quatre fromages, pâtes à la carbonara, salade paysanne (avec la sauce à part pour la manger avec du pain) Pringles aux oignons et porto blanc auront eu raison de sa silhouette, de sa peau de bébé et maintenant de ses cheveux.

Jusqu'ici elle avait pu compenser par trois mois de régime par an et beaucoup de fond de teint mais elle ne peut pas lutter contre ses hormones.

Elle avait déjà intégré qu'une fois veille et fatiguée de faire des régimes elle prendrait petit à petit des rondeurs mais elle ne s'était pas imaginée chauve avec de la moustache en plus. Finalement même le cirque ne voudra pas d'elle.


Elle n'a plus vraiment le choix, ou elle arrête de manger n'importe quoi ou elle envisage des implants capillaires. C'est le pire coup dur qui lui soit jamais arrivée dans sa vie, bien pire que le jour où son premier amour est parti avec une fille plus moche et plus bête et qu'il affirmait néanmoins à son entourage qu'il était enfin heureux.

La gourmandise ce n'est pas juste un petit excès de temps en temps, c'est sa façon de vivre. Son seul réconfort face à la cruauté du monde.


Elle s'abandonna à un long et déchirant moment de désespoir qu'elle consola avec un cookie aux pépites de chocolat émietté dans un peu de glace à la vanille et beaucoup de chantilly, histoire de remettre de l'ordre dans son esprit et de se dire que la perte de cheveux peut aussi bien être du au stress. En attendant de tirer cette histoire au clair, elle se jura de faire attention et de ne plus mettre que du coca light dans son whisky.


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