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Les Fausses moches

Publié le 22 décembre 2008 par Dalyna

Suite à mon précédent article, j’ai envie d’en profiter pour rester dans le domaine de la beauté, en inaugurant une nouvelle rubrique : « Les faux », dans laquelle j’aborderais différentes supercheries constatées dans le domaine journalistique, télévisuel ou cinématographique.

Pour commencer, je vais évoquer les faux « moches ». Tout le monde le sait, la beauté fait vendre. Aaron Spelling l’a très bien compris, et doit en partie le succès de ses séries au physique de jeunes premiers de ses acteurs. Rappelez-vous, Beverly Hills, Melrose Place, Dynasty, bref… pas un cheveu qui dépasse, tout-le-monde-il-est-riche-il-est-beau.

Seulement voilà, un beau, ce n’est pas sensé être drôle. Alors, pour mettre un peu d’ambiance, on a pensé judicieux d’introduire le personnage comique du moche dans certaines séries. Mais là encore, un « moche », ce n’est pas sensé faire de l’audience. Et voilà que la solution idéale pointa le bout de son nez : plutôt que de recruter un véritable acteur moche, on a favorisé l’idée d’embaucher un beau que l’on déguisera en moche. C’est-y pas astucieux ça ?

Petit rafraîchissement de mémoire. Je vais me faire huée, mais génération « Club Dorothée » oblige, je vais commencer par vous citer en exemple la sympathique mais peu esthétique Annette de la cultissime série « Premiers Baisers ». Avec ses imposantes lunettes fluos, sa voix ultra-aigüe, ses couettes et son look neuneu, on a voulu créer le rôle de la ringarde laideronne du programme. Et moi, du haut de mes 12 ans, j’ai toujours pensé que cette fille était réellement moche. Quelque part, l’idée que des comédiens au physique ingrat aient également accès à des séries de grand public (je rappelle que nous sommes en 1992, hein) me plaisais assez… jusqu’au jour où je découvrais Annette sans son arsenal.

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Eh oui, c’est la même personne. Inutile de préciser que mon mythe de l’égalité en prit un sacré coup. Depuis, de plus en plus de séries avec des personnages de « moches » à la clé virent le jour. Et toujours avec le même procédé. Plutôt que de prendre un véritable acteur avec une gueule, un visage différent, moins lisse, on préfère toujours proposer le rôle à une belle que l’on déguise. Vous avez sans doute tous entendu parler de cette série qui cartonne partout dans le monde « Ugly Betty ». Là encore…

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… Dans la version allemande « Le destin de Lisa »…

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… Enfin, toujours pareil, dans le navet « L’amour extra-large », où plutôt que de prendre une actrice forte, on a préféré déguiser Gwyneth Paltrow, peu crédible en femme obèse dont on devine les tonnes de mousse sous les vêtements. Les producteurs ont sans doute pensé qu’avoir Paltrow à l’affiche ferait plus de chiffres qu’une inconnue… Erreur. Le film a connu un tel bide qu’il n’est pas resté longtemps sur les écrans. Les producteurs, ils en ont dans la tête, mais ils ont juste pas compris que les gens, s’ils veulent voir Gwyneth, c’est en Gwyneth. En plus d’un mauvais scénario, qui sait s’ils n’ont pas aussi payé leur manque d’audace.

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Le diktat de la beauté est universel me direz-vous. Certes, mais à l’énoncé de tous ces exemples, vous remarquerez aussi qu’il ne concerne souvent que les femmes. Ainsi, le personnage Scritch de « Sauvés par le gong », que les gens de ma génération reconnaîtront, n’a pas eu besoin d’être beau pour incarner ce personnage de ringard. On a juste pris pour le rôle un mec au physique moyen.

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Normal, c’est un mec. C’est étrange de constater à quel point la modernité n’a pour autant pas éliminer cette image fantasmée de la belle princesse. Un homme, s’il est beau, c’est un plus. Pour une femme, c’est carrément une obligation.

  

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