Magazine Journal intime

Pardon Gaza

Publié le 31 décembre 2008 par Khanouf

Sous des cieux acclimatés aux pratiques démocratiques, les manifestations de rue traduisent les réactions des opinions publiques ayant eu connaissance d’une cause, adhérée à ces convictions et choisies l’utilisation de la chaussée comme moyen d’expression. Sous notre ciel commun aux assoiffés de tout, la rue est mû par ces humeurs, sa spontanéité, ces réactions épidermiques en dehors de toute conscience citoyenne. La rue voudrait la cessation de la guerre en Palestine et jamais était là pour la liberté d’expression, la fin de l’occupation de l’Irak et non pas le droit à une gouvernance respectueuse de ces droits les plus élémentaires. Les locaux régionaux de la centrale syndicale restées toujours closes, sont exceptionnellement ouverts aux braillards chauffés à blanc prêt à mourir pour Gaza mais n’ayant jamais eu le courage de signer une pétition appelant au respect des droits de l’homme, mise à part quelques un de Jendouba à Kairouan passant par Gabès. A titre d’illustration, deux dates ayant particulièrement fait bouger la rue en Tunisie, aout 1990 et mars 2003, la guerre du golf et l’invasion de l’Irak. Et avant, entre ces dates et après, des journaux sont interdits de paraitre, des sensibilités politiques empêchées d’accéder à l’existence légale, des simples citoyens sont privés de leurs libertés pour leurs opinions, harcelés dans leurs travail pour leurs idées, de s’habiller même selon leurs propres convictions religieuses. Puis passe la tempête, se calme la cohue, s’éloignent les images de sang, de larmes et tant de souffrances arrivées comme du pain béni pour les gouvernants pour voir s’installer la déprime et le mal être, les mal de tête identitaires et autres signes du traumatisme d’après la « Nakba ».

A chaque gorgée, à chaque morceau de nourriture, à chaque seconde qui passera ce soir, je demanderai pardon aux victimes de Gaza, aux mères, aux pères, aux orphelins, aux veuves, aux veufs, aux mutilés, aux blessées, aux laissés sans maisons. Pardon de ne pouvoir vous aider, venir à votre secours ni surtout amener l’état d’Israël à ne plus perpétrer ces tueries en masse dans l’impunité et le désintéressement, car mon combat est là et non pas à Gaza, contre l’ignorance, l’intégrisme, l’intolérance et enfin et surtout la dictature.


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