Magazine Journal intime

L'an neuf neuf n'oeuf

Publié le 01 janvier 2009 par Anaïs Valente

2009
Ça y est, c'est l'an neuf neuf.  L'an deux mille neuf neuf neuf.  L'an d'œufs mille n'œuf.

Flash back sur un réveillon féminin.

Que des femmes.

Rien que des femmes.

Jour du réveillon.  16 heures.  Les frigos sont vides.  Il est temps d'aller faire les courses.  Je n'ai jamais fait les courses un jour de réveillon à 16 heures.  Ben y'a du monde dans les rayons : des enfants qui courent des employés qui installent des bouteilles des couples qui ne savent qu'acheter des petits vieux qui traînent des sdf qui espèrent des vendeuses de fleurs qui triment des caissières qui fatiguent et des femmes qui réfléchissent à leur menu.  Ça, c'est nous.

On a faim.  Alors on a envie de tout.

Au menu :

Apéritif froid : fromage, boudin blanc, boudin noir, saucisses sèches dures comme la pierre, saucisses TV (les vraies les meilleures), chips à tous les goûts, Zizi Coin Coin, Martini Fiero.

Apéritif chaud : pruneaux au lard, quiches, feuilletés indéfinissables, trucs verdasses bizarres (le tout provient d'une boîte oùsque tout est déjà fait y'a qu'à mettre au four et déguster, yesssss).

Entrée froide : foie gras.

Entrée froide bis : saumon fumé.

Entrée chaude : assortiment de dim sum.

Dessert : glace, tiramisu spéculoos, charlotte au chocolat

Point de plat de résistance ?  Ben non, qui a dit que c'était obligatoire, une fois ?

Bon, ce menu est mal rédigé, je suis d'accord.  En langage chic et snob, j'aurais écrit :

Les mises en bouche variées arrosées de ... (arrosées à quoi, passqu'au Zizi Coin Coin, ça la fout mal, tant pis...).

Les copeaux de foie gras sur toast et leur  petit confit à l'orange amère.

Le carpaccio saumoné fumé.

Naaaaaaaaaaan, vraiment, chuis incapable de rédiger un menu en langage chic et snob, tant pis.  Vos idées sont bienvenues.

Bref, pour résumer et faire court, passqu'on est le 1er janvier et que j'ai froid, soif, faim et fatigue : on avait très faim.  Alors on a acheté de quoi tenir un siège, sans doute imaginant que le verglas incroyable du matin (si, incroyable, j'ai vu quelqu'un tomber devant moi, j'ai vu un mur me rattraper lorsque je tombais, je n'ai pas vu le bus passer, jamais, incroyable), bref imaginant que le verglas allait nous condamner à réveillonner trois soirs de suite.

On avait faim.

Sauf qu'après les mises en bouche et l'apéritif, on n'avait plus faim.  Je me suis ruée sur les boudins comme une libellule sur une feuille de nénuphar, et après, j'avais plus faim.  J'ai tout de même trouvé le temps de dévorer les dim sum, mais j'ai déclaré forfait pour le foie gras et le saumon.  Ils ont eu la vie sauve, pour ainsi dire.  Et oui, vous lisez bien, on a mangé l'entrée chaude avant les entrées froides, et alors, au point où on en était, on aurait même pu commencer par le dessert, pour le fun.

Entre les plats, un petit quizz musical m'a mis une banane d'enfer.  Fou comme un petit livre plein de questions-chansons sur les années 60 à nos jours, sur les chansons traditionnelles et même sur les chansons belges peut amuser la foule... et bibi surtout.  Passque chuis la meilleure.  Si.  Je suis la meilleure.  Même si elles ont tenté de restreindre ma gloire par des petits détails insignifiants, genre « nan, les paroles c'est pas 'être une femme libérée tu sais c'est pas si facile', mais c'est 'être une femme libérée tu sais QUE c'est pas si facile' ».  Petit.  Très petit.  Mesquin.  Très mesquin. Mais j'ai gagné.  Oui.  Gagné.  Et j'ai beaucoup chanté, à chaque réponse, pour les punir.  M'entendre chanter est une punition, j'en ai conscience.

Après, il était 23h40, et on a été à Namur.  Au Grognon qui ne grognait pas, puisqu'il nous offrait un choli feu d'artifice.  On a fait sauter le champagne (enfin, le crémant, car je l'ai lu sur vinsetgourmandises, mieux vaut un bon crémant qu'un mauvais champagne).  Et on a bu, à minuit, en pleine ville, dans des coupes en plastique.  C'était top fun de la mort qui tue et qui déchire sa race, comme on dit.  Top délire mégalo. 

Dommage que les namurois soient si congelés, de l'intérieur comme de l'extérieur, car niveau ambiance c'était pas vraiment ça.  En tout cas c'était pas comme ce que j'ai vu à Paris, Londres ou ailleurs, à la TV, ce soir. 

Mais c'était chouette.  L'ambiance était entre nous et c'est l'essentiel.  J'aime bien boire du crémant demi-sec gelé par la température à minuit un 1er janvier, ou un 31 décembre (jamais su si minuit pile, c'était encore la veille ou déjà le lendemain, vous savez vous ?).

Puis on est rentrées.  On a papoté.  On a pyjamaté.  Et on a pieuté.

J'ai bien aimé ces premières heures de l'an neuf neuf neuf n'oeuf.

Pourvu que ça dure.

(Par le plus grand des hasards, la largeur d'origine de cette fabuleuse image que je vous ai concoctée était de 909 pixels... ça ne s'invente pas.)



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