Magazine Journal intime

Liban

Publié le 08 janvier 2009 par Lephauste

Liban que je ne vis qu'en rêve en des époques où la guerre s'attachait à laminer nos vingt ans d'âge et d'où, verts et tendres nous n'étions bon qu'à empoisonner d'acides révoltes, la vie de ceux que nous aimions. Liban ! Liban ! Plaines et montagnes, fleuves de nos colères imbéciles, racines ignobles de la haine bâtie par l'homme contre l'homme. Car l'homme ne se sait pas, ignorant qu'il est, UN et que de ce point d'encre perdu dans l'immensité il doit encore et toujours penser un monde pour tous et toutes ... pour toutes ... Toutes et tous...

- Noirte ? Lançons nous l'offensive ? Laissez là vos forgeries, vos légendes, vos paradis artificieux, vos breloques mal rimées. Les héros n'attendent pas. Ils veulent le sang et les larmes, la grandeur des discours, des stèles à l'infini, des étendards déployés sur les contrats juteux. Allons !

- Ô Liban ! Liban ! Lib ... L'offens ... Mais que bombardons nous ce matin ?

- Le Liban Noirte ! Nous attaquons ce dangereux repère de terrorisss. Regardez ! Ne sont-ils pas effrayant ? Le peuple réclame qu'on les foute bas pour de bon. Le peuple veut ! Le peuple exige !

- Mais je n'entends rien ! Ce peuple fait la queue aux caisses comme aux urnes, leurs enfants ont de petits caddies. Sont-elles pas mignonnes ces petites filles dans les rayons ? Sont-ils pas adorables ces petits blonds aux yeux couleur de ciel trépignant d'impatience devant l'employé du service après ventre : "Ma maman est pas assez cool ! J'en veux une autre !"

-Noirte, vous tergiversez ! Vos ruses fatiguent. Nous nous passerons de vous si vous ne cessez à l'instant vos niaiseries. Mais peut-être êtes vous passé à l'énemi ? Vous vieillissez sire. Pourtant il nous semble qu'en vos temps de chavalerie vous étiez plutôt enclin à tailler en tous sens. Sus ! Sus ! Je vous vois encore au milieu des infidèles, la lame au vent, l'Histoire dressant devant vous la gloire, les lauriers et les dividendes.

- Oh misère ! Vous dites juste. Combien j'en ai occis de ces galettes de sarrazin ! Mais voyez vous c'est aussi qu'à l'époque je n'étais pas aimé et que je n'aimais pas plus, non plus. Et vous, êtes vous ... Vous sentez vous aimé ?

Et vous, là, sans triche, vous sentez vous aimé ? Hein ?


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