Magazine Journal intime

Le compromis de vente définitif.

Publié le 14 janvier 2009 par Wawaa

Long ce billet ? Non non du tout...je vois pas pourquoi vous pensez ça !

J'attendais la date du 11 Décembre 2008 avec une impatience non dissimulée. C'était normalement ce jour-là que je devais enfin avoir les clefs de ma maison à moi. Je trépignais. Je trépidais. Le temps paraissait long et j'avais hâte chaque jour de constater que la date fatidique se rapprochait de moi. J-7, J-6, J-5...J-3.

J-2. Driiiiiiinnnng ! Quoique chez moi le téléphone fait plutôt "Touloutouloutouloutoulou" (Too loose ouais ...). Gaston, y'a le téléphon qui son. "Bonjour, ici votre agent immobilier blablablablabla blablablabla blablablabla blablablablabla blablablabla blablablabla blablablablabla blablablabla blablablabla blablablablabla blablablablablablablabla bla blabla blablablabla blablablablabla blablablabla blablablabla [...]blablablablabla blablablabla blablablabla". J'ai un agent immobilier très bavard, hyper loquace. "Blablablablabla blablablabla blablablabla, ah oui, je vous appelle pour vous dire que la date de signature est repoussée au jeudi 18 Décembre 2008 à 11h30 car au cadastre ils ont oublié de créer un nouveau numéro de parcelle". Mouais. Cornichons. Les boules. JE VOULAIS MES CLEFS MOI.

Je reprends donc avec un enthousiasme moindre, le compte à rebours. Passer de J-2 à J-9, croyez-moi, ça fait toujours bizarre. J-7. Le lendemain du jour où je devais passer chez le notaire, j'ai reçu un papier m'annonçant mon nouveau numéro de parcelle. Se foutent de la gueule du monde moi je dis. Restons Zen, i l y aurait pu en plus y avoir grève des postes, voyons le bon côté de la chose.

Ma foi. A ce moment-là, je ne suis plus qu'à J-7. J-6. J-5. J-4. J-3. J-2. J-1. J ! Je me rends chez le notaire avec mes parents et mon amie Laetitia en vacances à la maison à ce moment là. Je la convainc d'entrer avec nous dans le bureau pour ne pas rater le folklore ambiant. Ca puait le folklore et ce fût effectivement folklo.

Nous étions pas moins de 8. Ma mère, mon père, Laetitia, le notaire, l'agent immobilier, les deux vendeurs et moi. Ca fait un peu comme les 7 nains mais avec du rab' en plus. Une fois installés sagement tous tout autour du bureau notarial, nous avons pu commencer les festivités. A ce moment précis, je ne songe qu'à une chose : en finir et récupérer ENFIN mes clefs. Monsieur le notaire parle. " Blablablablablabla et votre nouveau numéro de parcelle est le 484 !" Et bah je suis contente. Bien qu'il m'aurait beaucoup plus amusée d'avoir le numéro 69. En fermant la porte avec les clefs j'aurais pu clamer bêtement que la maison est close. Mais soit. 484 noble numéro. D'abord c'est un palindrome numérique (vous comprendrez ensuite pourquoi je parle de palindrome), en suite son chiffre du milieu est égal à la somme de ses deux autres chiffres, mais il faut également le double de ses deux autre chiffres. Enfin, 4+8+4 = 16 et 1+6 = 7. Or, c'est un nombre sacré (un sacré numéro ! comme moi ! ), un nombre parfait, un nombre divin ! Je suis donc sacrément parfaite et divine, c'est pas moi qui l'ai dit c'est le cadastre, on va pas remettre en cause leur bonne parole. Bon. Revenons en à nos moutons qui cherchent les clés.

Monsieur le Notaire, fort élégant avec son veston en chépakoi et sa cravate, lis à la va-vite un gros tas de papiers dont celui concernant l'activité sismique. Oui car si vous ne le saviez pas encore, le Gers est en zone sismique. Le hic c'est que d'après les propres mots du monsieur en costard "Ils se sont encore gourés et ils nous ont mis en non-sismique". Cherchez la faille ! N'empêche que dans ma tête je me disais " Si ça avance pas ce shimimilililimiliiblik (ndlr : même en pensée c'est dur à prononcer) c'est moi qui vais tout faire trembler nom d'une chèvre de Patagonie". Il appelle son associée ou stagiaire ou employée et il lui dit "Appelez-les !". Au final, il a suffit qu'il change au stylo les informations pour que tout soit dans l'ordre. Et donc je vais habiter en zone sismique, ça c'est classe !

Blablabla et blabla et blabla. Le notaire se décale vers son ordinateur pour corriger et imprimer l'acte définitif. Ouais. Vas-y monsieur le notaire, mets la gomme. Rédige, qu'on en finisse. Il s'installe, il tape au clavier. De où je suis assise j'arrive à lire tout ce qu'il écrit. De leurs côtés, l'agent immobilier et le couple de vendeurs âgés entament une truculente conversation tout à fait passionnante autour de la famille du notaire : "Mais son grand-père blablabla, c'était déjà notre notaire à l'époque ?", "Quel âge ils ont ses enfants ? 17 ans ? 20 ans ? Ils vont reprendre le flambeau ?". Mes parents quant à eux sont plutôt muets, quoique de temps en temps ils se murmurent des trucs inaudibles. Je me demande bien s'ils entendaient vraiment ce qu'il se disaient vu qu'ils sont sourds du paillasson. Ma copine Laeti, elle, semblait se réjouir follement de ce spectacle grandiloquent.

Le notaire revient face à nous. C'est le grand moment de la signature. C'est le moment de parapher environ 458782254475 pages avec mes initiales et d'y adjoindre 145752 signatures. Comme lors du sous-seing privé, la vendeuse ne savait pas quoi mettre comme initiale. Choisir entre Gertrude ou Fernande, ce premier ou ce deuxième prénom, quel dilemme (ce sont pas ses prénoms là pour garder l'anonymat de la mamie en question ! ) ! Le notaire lui dit, comme la dernière fois, "Comment votre mari vous appelle-t-il ?" "Fernande !". Le notaire répond "Alors Fernande". Ouf. On signe tous nos papiers. CHLAC. Ca c'est fait.

Quand soudain arrive la douloureuse. La problématique. La piquante. L'insolente. Le paiement des frais de notaire. J'avais depuis 3 semaines préparé ma parade. Au moment où Maître bidule me demande de lui refiler le pognon, je lui donne un filet de pièces en chocolat avec un grand sourire. Il a d'l'humour et même qu'il s'émerveille comme un gamin. "J'adorais ça quand j'étais petit ! J'en trouve de moins en moins maintenant ! C'est chouette !". Tout le monde rit, ouf ! Ma petite blague est bien passée. Je passe aux choses sérieuses et j'établis le chèque.

J'étais aussi censée payer au vendeur un bout de la taxe d'habitation 2008 au pro rata. Bah oui, j'avais 12 jours de propriété en 2008. Cette somme s'élevait à 14 euros. Mais l'agent immobilier bavard, content d'avoir reçu ses 5000 euros de frais d'agence, a dit au vendeur "Evidemment vous lui en faites grâce, n'est-ce pas ?". Beuh c'était quand même gênant et j'aurais pas chipoté pour 14 euros, les vendeurs non plus, tant mieux pour moi me direz vous.

Et puis elles sont arrivées. Une petite, une grande sur un très moche porte-clefs avec le logo de l'agence. Mais elles sont arrivées, sans se presser certes, mais on me les a données. Mes clefs ! Cette preuve que j'avais bien un chez moi à ouvrir et à fermer.

Pour finir, j'ai failli faire une sortie mémorable. Comme la pleine lune en plein orage. Alors que nous sortions du bureau du notaire, ce dernier crie "J'ai trouvé un bouton". Il le montre. Il s'agit d'un gros bouton noir. Il ressemble très étrangement au bouton de mon pantalon. Je vérifie. Effectivement, j'avais le froc en taille très basse, c'est-à-dire qu'on ne voyait pas encore ma sublime raie du cul, non, mais que c'était pas loin de glisser et ainsi de permettre à tout le monde de constater que j'avais une merveilleuse culotte noire de grand-mère. Je le remonte avec beaucoup d'élégance et de classe (ou presque) sans que personne ne s'aperçoive (ou presque) et ma copine Laëti s'empresse de dire "C'est ton pantalon ?", genre tout haut, tout fort. Mais le notaire réplique aussitôt pour me sauver la mise, je suppose, "Moi aussi ça m'arrive de perdre des boutons de veste.". Et je sortis glorieusement de chez le Notaire, les clefs en main, pour fouler le sol de ma maison en tant que nouvelle propriétaire...

Quelques photos sur Gersicotti Gersicotta !
Des vieux démons chez Pondéralement vôtre !

Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine