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Impact de Fred Deux

Publié le 14 janvier 2009 par Fuligineuse

« Fred Deux est unique »
(un visiteur sur le livre d’or)


Nuit grise GP-Deux-5G.jpg Fred Deux, Nuit grise, 1974


J’ai mis longtemps à assimiler ce que j’avais vu, il y a plusieurs jours, en visitant l’exposition que la Halle Saint-Pierre présente actuellement (et jusqu’au 8 mars) : une rétrospective des œuvres de Fred Deux et Cécile Reims, deux artistes pour qui l’art a été le fondement de leur route commune. Cette exposition est exceptionnelle à bien des égards. Par son ampleur, tout d'abord : près de 250 dessins, gravures et les quelques rares sculptures de Fred Deux sont présentées, couvrant plus de cinquante ans d’activité. Par son aspect inédit, puisqu’elle accueille les oeuvres d’autres artistes qui ont accompagné l’existence du couple (Michaux, Brauner, Ernst, Sima, Matta, Pons, Avril …), les livres et les objets collectés par eux, parmi lesquels des pièces d'art primitif. Par son originalité enfin, dans le choix de mettre en lumière les affinités électives qui, reliant dessin, écriture et collection, permettent de saisir, dans leur totalité, une œuvre et une vie. Une grande partie des œuvres exposées provient du Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun, où elles ont été déposées en 2001 par Fred Deux et Cécile Reims.

parade-interne.jpg
Fred Deux, Parade interne, 1975

Je n’ai découvert que récemment l’œuvre de Fred Deux, de sorte que j’avais manqué l’exposition qui avait eu lieu en 2004 au Centre Pompidou, auquel il a fait une donation. Mais instantanément, son travail m’a fait une très forte impression. J’admire sa force et sa profondeur. La précision et la finesse du trait ajoutent à la puissance de l’imaginaire. Je suis fascinée par les artistes qui sont comme lui (et quelques autres, et non des moindres : Michaux, Klossowski…) à la fois peintres et écrivains. Son univers – que certains trouvent sans doute morbide – me semble étrangement familier. De sorte que je n’arrive guère à dire maintenant ici que des banalités, parce que la seule alternative reviendrait à mettre mes tripes à l’air, ce qui, vous en conviendrez – et que d’aucuns m’ont reproché d’ailleurs, mais je n’en ai cure – n’est pas le genre de la maison.

Fred Deux-Massacre Innocents.jpg
« Toute œuvre qui n'est pas bâtie sur du sable s'édifie en marge de son créateur. Elle est un moyen et non une fin. C'est pourquoi les dessins de Fred Deux ne méritent ni l'admiration ni le reproche ; ils sont – simplement – ce qui leur a été nécessaire d'être pour accomplir leur besogne : la transfiguration de la souffrance en formes ». Frédéric-Charles Baitinger
Je me bornerai donc à vous dire d’aller voir cette œuvre exceptionnelle, un adjectif que j’ai soin d’économiser, mais ici il est à sa place.


Fuligineuse

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Quelques articles :
sur le blog « la peau de l’ours »
sur le site Art-up TV
et des images sur le site de la galerie Alain Margaron

Images de cette note provenant de la Halle Saint-Pierre et de Paris Art.

(ci-contre : Fred Deux, Le Massacre des Innocents, 1989)


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