Magazine Journal intime

Une (ex)pe[R]dition comme une autre

Publié le 19 janvier 2009 par Oskarrnajh

T'as la vie dure comme du chien, un truc dur à mâcher-mastiquer-avaler. Machin qui s'agite à côté. Putain mais il a pris quoi aujourd'hui ?
Lui dire qu'il fait chier, putain qu'il casse les couilles à s'agiter, à débiter tous ces trucs incohérents. Y'a quelque temps ce type était brillant, maintenant il mélange Diogène, l'alchimie son caca et les chiens dans des jeux d'mots douteux.
Moi j'veux du calme, du mou du qui bouge pas. J'fais des efforts (encore ?) pour être insipide inodore incolore. Je m'dis qu'les terroristes doivent être des types discrets. Lui a plutôt accroché la veine agent commercial, une pub genre "dites non à la drogue" (mais laquelle ?). A m'faire passer pour un gentleman et ça, ça m'emmerde.
J'mâche les croûtes sur mes lèvres pourries et j'aspire mon sang froid. Discrètement. Comme un ninja, un taliban un sioux. Cette journée bousillée avant l'heure.
J'l'ai envoyé chier, bouffer sa merde et c'est un fauve lâché dans la ville.

Trés vite dans cette situation tout m'emmerde. J'en fais assez pour pas qu'on vienne me contrarier m'chier dans les botasses. J'mérite mieux, j'suis un flocon d'neige dans la puanteur de la ville. Si tu m'fais fondre j'devient chiant comme la pluie.
Peut-être que l'dernier moyen qu'on nous laisse pour rendre la vie supportable, c'est d'se faire chier à accomplir des séries d'actes absurdes en contrepartie d'un salaire pourri qu'on échangera contre un peu d'bouffe, un peu d'toit et une redevance-sa-mère. Plus tellement envie d'rendre ma vie supportable.
J'm'en fou qu'elle pique la langue comme une vieille viande-sa-race.
Chercher un but et l'meilleur moyen d'pédaler pour l'obtenir. Les affaires d'ambition m'concernent pas. J'ai l'vélo d'l'existence qui déraille. [Amanda Palmer saved my life]

Voir la vie en néc-rose, prétendre que l'optimisme est une maladie mentale, d'la paranoïa à l'envers. Lécher les murs comme une truelle, avec du platre sur la langue. La plupart du temps, ce qui te déplaira, te dégoûtera, ne te concernera pas. Tu nf'ras rien pour qu'ça cesse, mais comme un crétin narcissique tu t'feras un devoir de faire savoir que t'es "contre". T'appel ça ton opinion, pour que personne n'ait l'idée d'te faire remarquer que ça n'a rien d'légitime. Tes opinions c'est toute ta vie. T'es qu'un gros tas d'opinions, désordonnées, incohérentes, contradictoires. C'est pour ça que j'dois être ton maître, te rappeler qu't'es qu'une particule de merde irresponsable et puante dans mon étron d'société moulée au rectum. Et comme tu dis, la flicaille-sphynctère dans tout ça, c'est un mal nécessaire. Toi et moi on vivrait pas en dehors de ç'goulag. On s'rait comme des caniches qui voudraient pisser au même réverbère, à s'mordiller la gorge en couinant. Alors on s'fédère, on rêve d'envoyer ces pitbull de pédophiles dans des chenils. On est plein d'ambition et on pédale comme des crevards. On n'en f'ras pas une syncope : suces mes pompes et ferme ta gueule maintenant.


T'entres dans les cafés, t'es partout chez toi. L'maître-du-monde-sa-mère-sa-race. Tu veux et ça obéit, y'a des plumes blanches qui sortent de ta bouche quand t'ordonnes, comme si t'avais bouffé un ange. Tu jettes des ronds d'fer plus qu'on t'en d'mandes, et ça fait des sourires sur les gueules des commerçants. La vie a un goût d'miel ! Les abeilles ont rangé leur dard, l'univers est à sa besogne et tu flanes, sèmes les miettes de ton RMI ; t'es l'prince, sans les condés. L'air s'précipite joyeux dans tes narines sales, les mamies t'laissent le trottoir, le soleil est doux comme une côte de porc. Autour et partout, le béton est bien agencé. Plat et sans aspérités, tu peux t'frotter aux murs ! Même pas mal que tu dis. La grosse vie remue ses bourlets pour toi, elle t'invite dans son gros utérus, et ses fesses épaisses cachent l'horreur d'son rectum qui suinte le soleil rassis.


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