Magazine Journal intime

As-tu une pièce d’identité?

Publié le 20 janvier 2009 par Blogueusecornue

Ma journée de travail fut raccourcie pour cause d’invasion microbienne. Ayant au préalable réglé tous les “oh-merde-c’est-lundi”, j’ai décidé de partir plus tôt pour éviter d’avoir l’air d’un cyborg sans émotions derrière mon écran d’ordinateur. Toutefois, je devais d’abord me rendre au Casino de Montréal histoire de tirer profit d’un certificat-cadeau qui arrivait à échéance… aujourd’hui même.

Petite visite rapido-presto du côté de la ligne jaune du métro. Depuis sa création, je crois m’être rendue au casino tout au plus cinq fois, aussi je connais très peu l’emplacement des différentes sections de l’établissement. À mon arrivée, le souffle court pour cause de toux intempestive, j’ai demandé à un agent de sécurité à l’accueil comment je pouvais me rendre à la boutique du casino. Ce dernier m’a regardé, amusé.

- Je vais t’expliquer tout ça une fois que tu auras déposé ton manteau au vestiaire.

Ah. Je me suis exécutée et je suis revenue vers le type qui me toisait de la tête aux pieds. J’avais la vague impression qu’il s’adressait à moi comme à une gamine, me tutoyant gros comme le bras et ne semblant vraisemblablement pas me prendre au sérieux. Et ce genre d’attitude m’insulte quelque peu - comme la fois où un vendeur de la SAQ m’a presque renvoyé du revers de la main alors que je m’apprêtais à acheter une luxueuse bouteille de porto pour chéri, se fiant probablement à mon apparence d’éternelle échevelée en veste de coton ouaté. Bref. L’employé du casino affichait le même air un brin condescendant.

- As-tu une pièce d’identité avec toi?

Bon. Je veux bien croire que j’arborais aujourd’hui un look vestimentaire à mille lieux de la femme de carrière  (pensez superposition de tissus et d’accessoires noirs et mauves) et une coiffure juvénile, mais sa conduite m’a laissée un peu perplexe.

Je lui ai donc tendu ma carte d’assurance maladie (je suis native de février 1980, moi, môssieur), qu’il a  longuement observée, sans toutefois se défaire de son sourire narquois.

- Alors, Émilie, pour te rendre à la boutique ……. bla bla bla.

De quatre choses l’une:

1) Ou bien il a vraiment cru que je voulais pénétrer “illégalement” dans ce lieu de perdition;

2) Ou alors il voulait tout bonnement se payer ma tête;

3) Ou il souhaitait connaître mon nom, raison pour laquelle il m’a donné les indications après m’avoir appelée par mon prénom;

3) Ou encore c’est que je paraissais excessivement suspecte. Ouain, en y songeant bien… Vous en connaissez beaucoup de jeunes femmes qui font des visites éclairs à la boutique du casino en plein milieu de l’après-midi, alors que la place fourmille de vieux et de paumés en tout genre, qui perdent temps et argent dans les machines à sous?

Il s’agit là d’un mystère qui ne sera jamais résolu.

:-P


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