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Etre une fille

Publié le 23 janvier 2009 par Mari6s @mari6s

Cet été, j'ai participé à un concours de photos sur le thème "Etre une fille aujourd'hui". Voici mes deux créations, non primées, sur l'idée "Je vide mon sac".

Alors voilà, j'avais envie de ressortir ces photos pour illustrer un article définissant ce que c'est d'être une fille aujourd'hui à mes yeux... 

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Etant souvent de nature pessimiste, j'ai envie de commencer par LE truc que les garçons n'ont pas: les règles. Oui je sais, j'aborde un des rares tabous qui restent dans notre société, faut dire qu'on peut trouver plus glamour...
Donc, petit cours pour les garçons, ou pour les filles qui ont la chance de ne rien sentir passer: les règles, c'est presque une semaine par mois de galère, comme je les ai définies sur mes photos. Pour moi, ça commence souvent quelques jours avant avec des petits maux de tête et de ventre. Puis, pendant six jours environ, dont les premiers sont les pires, c'est se sentir mal 24h/24, des douleurs au ventre parfois vraiment aiguës et le reste du temps sourdes, avoir l'impression d'être enveloppée de coton et devoir regarder discrètement à chaque fois qu'on se lève si on n'a pas par hasard eu des fuites...
Y a plus glamour, ça c'est sûr... Alors évidemment, c'est pour pouvoir avoir des enfants. Chouette, parce que les douleurs de l'accouchement, c'est aussi pour notre pomme. Sur ces points, y a pas vraiment de parité...

Bon, encore un inconvénient à être une fille: les poils ça fait viril. Je sais pas d'où cette idée sort, mais de fait, nous les filles devons consacrer du temps à nous épiler jambes, aisselles et pour les plus zélées, d'autres zones que je ne nommerai pas ici, quand la gent masculine peut se contenter de se raser le visage, et encore, pas tous.
Là encore, pour donner une idée du supplice à ces messieurs ainsi qu'aux chanceuses qui ont une pilosité blonde et peu développée, les méthodes d'épilation les plus "durables" ne me permettent pas plus d'une semaine de répit... Allez, 2 si c'est pour porter des collants... Il y a la cire, douloureux, mais je vous rassure, à force on s'habitue à tout! Sinon, la crème dépilatoire, agressive pour la peau et qui exige de se balader dans la salle de bains les jambes recouvertes d'une couche épaisse pendant 10 min (parfois 5, on n'arrête pas le progrès)... Et puis le bon vieux rasoir et sa mousse, qui font repousser les poils très vite et plus épais encore qu'avant...

Il y a aussi le maquillage. Là c'est plus nuancé. Avantage ou handicap de la condition féminine?
C'est sûr, ça peut vite tourner à la dictature. Sortir sans maquillage est souvent inacceptable, quand ces messieurs baladent leurs cernes de matins difficiles et leur barbe de trois jours et que ça leur donne un charme négligé. On ne trouve aucun "charme négligé" à une fille à la peau terne ou au teint pas unifié, aux cernes violettes et creusées, aux petits boutons qui se baladent...
Mais en même temps, le maquillage permet aussi, justement, de nous mettre en valeur. De jouer sur notre image, de l'adapter... Sans avoir l'air ridicule (sauf cas extrêmes de véritables pots de peinture ambulants ;p), ce que les hommes réussiraient difficilement!

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Quand on est une fille, on peut aussi lire des magazines de nana ou même des potins de people sans attirer trop de foudres sur nous, à peine un regard condescendant... Quand on est un gars, c'est autre chose...
On peut aussi pleurer devant des comédies romantiques débiles, même quand elles finissent bien, surtout quand elles finissent bien. On peut se faire peur devant des films d'horreur, pour que les garçons puissent nous réconforter ensuite... Mais on doit faire semblant de ne pas voir qu'eux aussi ont les yeux humides ou sont au bord de la crise cardiaque.

Quand on est une fille, on doit être romantique mais pas trop quand même, pas "facile" et pas "coincée".

Quand on est une fille, on doit de préférence vouloir un mari et des enfants, mais on doit aussi être ambitieuse et vouloir faire carrière, sous peine d'être taxée de femme soumise. On doit jongler parfaitement entre la famille, les amis, le boulot, les loisirs.
On doit retrouver la ligne en six mois après un accouchement mais sans avoir l'air fatiguée.

Quand on est une fille, on doit détester le sport mais en faire quand même pour gagner la ligne, on doit se plaindre de ses kilos en trop mais pas trop pour ne pas avoir l'air obsédée par son poids. On doit manger pour ne pas paraître anorexique, mais rester mince comme un de ces tops models faméliques qui n'ont même plus de seins ni de hanches, tout en ayant, nous, des formes.

Quand on est une fille, on doit aimer les garçons, chercher à en rencontrer, et savoir les garder. Mais quand même être capable de casser du sucre sur leur dos pendant des heures avec les copines, devant des margharitas ou des bols de glace au chocolat avec de la chantilly qui déborde.
Quand on est une fille, on doit être sexy pour lui plaire mais aussi assez bien pour être présentée à ses parents.

Quand on est une fille, on doit être intelligente mais pas trop.
Quand on est une fille on doit bosser plus que les mecs, tout le monde trouve ça normal, à l'école et au bureau, même si c'est pour faire moins d'études ou être payée moins. On doit profiter des "avantages" qu'on nous confère et surtout ne pas se plaindre des injustices.

Quand on est une fille, on doit être féminine, féministe mais pas trop, accepter la galanterie quand elle vient et ne pas s'offusquer quand elle ne vient pas, trouver ça viril d'être macho mais être capable de s'en défendre.

Et alors quoi? Au fond je préfère être une fille, comme ça j'ai de quoi me plaindre et être fière, j'ai des combats à mener, et je ne suis pas arrivée au bout de mes possibilités!

texte de MOI le 3-01-09


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