Magazine Journal intime

L’âge de déraison

Publié le 25 janvier 2009 par Willb77


L’âge de déraison
Ainsi donc notre vaillant John pénétra dans l’antre du monstre tentaculaire comme nous appelons Ville. Le lieu où aucune rue ne se ressemble, où les distributeurs de journaux ont remplacé le sympathique Joshua avec son pantalon auréolé au niveau de l’entrejambe.

Et que dire de la manière de s’alimenter ?

John s’adressa d’abord au vigile d’un supermarché afin qu’il lui serve deux tranches de steaks et un kilo d’orange. Celui-ci toisa son curieux interlocuteur et lui répondit que les sans-abris n’étaient pas les bienvenues ici.

Que penser de l’avoinée que reçut notre héros dans une proche contre-allée encombrée de poubelles débordantes alors qu’il insistait maladroitement sur son droit de consommer.

Correction, entre parenthèse, qui fut la première d’une longue, longue, longue série qui laissa le corps de John dans le même état qu’un champ après une bataille de cent ans entre des indigènes et une armée de moustiques carnivores et vexés.

Tant et si bien que, un jour ensoleillé de mai (un jeudi je crois), une secrétaire dévouée de l’université, levant à peine le regard tant son petit déjeuner à base de poulet frit et de café lyophilisé au lait de brebis pratiquait la saut à l’élastique dans son estomac révulsé par la vue et l’odeur, s’adressa à lui à peu près en ces termes.

« heu… écoutez Mr Doe, vous devriez consulter, heu…, vous voyez, un chirurgien ou un dentiste ou un coiffeur ou un vétérinaire ou un magicien ou toutes ces personnes à la fois.

Vos dents ne sont plus que des ruines tant elles sont gâtées et brisées. Votre nez part de tous les côtés comme un vieux caoutchouc usé. Vos yeux sont pochés et votre chevelure statufiée par des mois de sècheresse et de poussière agglomérée.

Quant à vos habits, jeune homme, entre les boutons manquants à l’appel, votre pantalon en toile de jute troué et votre ceinture faite de ficelles ayant probablement servies dans la cuisson d’un rôti suintant. On se demande bien ce que devient la bourse que octroie l’Etat… »

Ce ton franc provoqua une secousse de forte amplitude dans le cerveau ankylosé de John.

En quelques jours, avec l’aide de gentils banquiers pourvoyeurs de crédits revolving et parce que revolving évoquait revolver et était donc synonyme de Western et pat voie de conséquence à l’immense Clint Westwood, le compte de notre croquant fut renfloué de 47383,52 €, juste assez pour les gros travaux de ravalement.

Le ver de terre se transforma en bourdon majestueux …mais vraiment bruyant quand même.

Car oui, il ne suffit pas d’avoir une carrosserie de bolide italien encore faut-il que le doux rugissement du moteur soit à la hauteur des promesses et pas une pétarade de pétoire asthmatique.

C’est là que Kevin McGuire dans son long manteau blanc, ses boutons de manchettes étincelants et son parfum exotique se matérialise dans un nuage de fumée et des effets de lumières captivants.

Dès que l’éblouissement s’estompe, on prend conscience de se trouver en face d’une star décomplexée aussi à l’aise avec les mots qu’avec les maux.

Un coach.

Ainsi s’achève le 2eme volet de notre quête du savoir-être un parfait petit opportuniste dans l’entreprise.

Si vous êtes nouveau, lisez le premier chapitre et si vous l’avez déjà lu, attendez le 3eme et dernier où on saura enfin pourquoi ? et comment ? et où ? et avec quel arme ? non là je m’égare.

Ca vous a plu ? DITES LE !!!


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