Magazine Journal intime

Week-end théâtral – acte 1

Publié le 03 février 2009 par Anaïs Valente

Ce week-end, je suis allée voir une pièce de théâtre, mais pas au théâtre.

Puis je suis allée au théâtre, mais pas pour une pièce de théâtre.

Acte 1 : « self-service » au Grand Manège

J'adore le grand manège, endroit immense et pourtant chaleureux, car « abîmé ».  Lieu conservé à grand renfort de pétitions, il y a plusieurs années déjà.  Lieu qu'il aurait été dramatique de détruire au profit de la promotion immobilière.  Enfin soit, vous vous en moquez, ô non namurois, et je vous comprends.

Retour à nos moutons.

S'il y a bien une chose que je déteste, c'est arriver à la fin d'un livre, d'un film, d'une pièce ou de quoi que ce soit en n'ayant rien compris.  Et comme chuis très blonde à l'intérieur de la boîte crânienne, ça m'arrive plus souvent que vous ne l'imaginez.

Samedi, donc, durant 2 heures 10 minutes très exactement, j'ai zieuté une pièce de théâtre, et durant 2 heures 10 minutes très exactement, je me suis dit « accroche-toi, le dénouement va arriver, et là, tu comprendras enfin l'astuce, le subterfuge de la chose.  Un peu comme dans Sixième sens, où la dernière minute termine le puzzle avec un brio inégalé.

Mais samedi, la salle est devenue obscure, les acteurs sont venus faire leurs petites courbettes sous nos applaudissements, et j'avais toujours rien pigé.  Nada.  Niente.  Que dalle.

Fort heureusement, un brun ténébreux à chevelure soyeuse et bouclée squattait un siège proche du mien, ce qui m'a permis un rinçage d'œil en bonne et due forme durant 2 heures 10 minutes, c'est déjà ça.

Sinon, c'était la catastrophe nationale :

- les sièges en rotin synthétique (oui bon, si c'est synthétique, c'est pas du rotin, je sais) quadrillaient douloureusement mon postérieur

- une odeur d'alcool tenace me donnait la gerbe (même le brun ténébreux se cachait le nez de son si choli mouchoir en tissu)

- il faisait frisquet (et quand j'ai froid, c'est que la température avoisine les quelques degrés à peine)

- et, last but not least, la pièce était incompréhensible !

Enfin incompréhensible pour moi, s'entend.

L'histoire ?  Une famille réunie en huis clos autour du « cercueil » d'une jumelle défunte, écrasée par son banc solaire qui s'est refermé sur sa carcasse encore dorée (j'extrapole, pour la dorure, pas pour l'écrasement).  L'autre jumelle, la mère, la tante, et une étrangère dont on ignore tout, partagent avec nous quelques journées de leur existence, derrière une vitre.  Oui, la pièce se joue derrière une vitre. 

Que vous dire de plus ?  Ben rien.  Durant 2 heures 10 minutes, les personnages s'interrogent, se lamentent, se rappellent la soirée ayant précédé le décès, dans une maison qui semble possédée.  Le tout entrecoupé d'une chanson récurrente (superbement chantée d'ailleurs), aux paroles toujours identiques, mais à l'air changeant à chaque fois.  Des paroles en anglais contant l'histoire d'une femme abandonnée qui, obsédée par l'odeur qu'a laissée son ex sur elle, se coupe les pieds, les mollets, les jambes... pour se défaire de l'odeur.  Elle y parvient... en mourant.

Au final... je n'ai pu qu'échafauder des hypothèses :

- ce n'était qu'un rêve de la jumelle, toujours vivante

- la défunte n'avait pas de famille, donc pas de sœur jumelle, nous n'assistons qu'à son délire pré-suicide

- c'est un remake de L'écume des jours, avec un immeuble qui s'autodétruit, symbole de la destruction d'un être

- y'a rien à comprendre, c'est de l'art moderne

- ...

Si quelqu'un a vu cette pièce et l'a comprise, une explication serait bienvenue.  Mon neurone vous en sera éternellement reconnaissant.

Acte 2 demain.



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