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Il est toujours temps de bifurquer

Publié le 27 janvier 2008 par Frysoler

The rules have changed today
I have no place to stay
[...]
My tears have come and gone
Oh my Lord, I have to roam
I have no home

Rythmaient les Chambers Brothers.

Malaise. Rien ne va, qu’importe où je suis, de la montagne à la ville. Encore ce besoin de déconnexion, le cerveau le quémande, le corps réagit encore sous le coup de diverses habitudes. Reprendre le temps. J’ai acheté un certain nombre de livres, et puis enfin, un nouveau Moleskine. Peut-être que le temps d’écrire et de lire, je cesserais de sentir que tout est vain et de ne pas avoir ma place où que je sois. La ville, mon appartement étouffant, les montagnes, leur faux silence et les agglutinements de personnes qui viennent chercher le même calme qu’elles détruisent. Je me sens maussade, assommée par toutes les pensées qui traversent à cent à l’heure ma cervelle. Rien ne va, Internet est vain, les sites que demandent mes clients ne sont qu’une façade marketing, des belles images (quand j’ai de la chance) qui ne servent qu’à engranger du pognon. Je ne suis plus sûre du tout de ce que je veux, au fond. Ai-je vraiment souhaité faire partie de cette société de masques, où tous travaillent dans une optique vaine, qui n’améliore rien, entube tout le monde et nous calme les nerfs à coup de publicité, de salaire mensuel, d’avancement de poste, de réseau social sur facebook et de maison à la campagne pour les gosses procréés dans cette nation sénescente ?

A côté de la plaque, hein. Je n’ai pas dû regarder les bonnes émissions tv débilisantes quand j’étais petite, je n’aurais pas dû obtenir ce baccalauréat littéraire et commencer à me poser des questions. Je ne souffre plus, je dénigre. Avec l’anxiété de devenir une vieille aigrie avant l’heure.

Je me suis promis d’écrire les mots qui me lacèrent le crâne dans le carnet, comme avant. Pour ne pas ruminer trop longtemps et progressivement revenir à un équilibre plus conventionnel de joies naturelles et d’épanouissement personnel à travers le travail. Ça sonne faux, mais qu’importe. J’ai tout le temps de trouver des bifurcations à mes propres schémas.


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