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Paradoxes et connivences

Publié le 25 novembre 2007 par Frysoler

your dream world is a very scary place to be trapped all your life

Ma relation chaotique avec les êtres humains est difficile à cerner, même pour moi. J’en parle toujours très radicalement, sous couvert d’humour noir. Il est fort probable que j’utilise cet humour pour mieux faire passer la pilule à mes interlocuteurs. Comme disait Clint, le monde se divise en deux catégories, les faibles et les forts, et même en étant bien consciente de cette réalité, il m’arrive de me tromper sur les gens et de me tromper moi-même. Récapitulons.

D’un naturel misanthrope, je côtoie les humains parfois par convention (réjouissances sociales), parfois par plaisir (connivences affectives), parfois pour me servir de d’eux (passerelles vers des buts plus intimes). Au fil des années, parallèlement à ma solitude éprouvée et appréciée, un petit nombre de rencontres m’ont plongée dans l’incompréhension, et pire encore, dans l’amertume. On ne peut pas compter sur vous. Par extrapolation, vous ne pouviez pas compter sur moi non plus car j’ai fini par vous voir qu’à de trop rares occasions pour être vraiment appréciée et quémandée.

Au final, quand j’évoque le sujet, je prends mon regard noir et mon sourire en coin en me rappelant instantanément combien j’ai souffert quand j’ai voulu approfondir nos relations. Incompréhension. J’ai dû grandir trop vite dans ma petite tête, à fuir les soirées de mon âge quand j’étais encore à la fac, en vous voyant boire, fumer et parler aussi superficiellement. Je n’ai pas connu l’insouciance des jeunes années, coincée entre des parents avec qui je ne pouvais pas parler de mes ressentis, des “camarades” si éphémères et un peu plus tard des réalités économiques dures à vivre. J’ai fini par virer tous mes colocataires, pas compatibles avec mon mode de vie et mon besoin de silence. Un silence vrai où les pensées pouvaient enfin s’entrechoquer.

Encore aujourd’hui, je me demande régulièrement pourquoi ce choix, parce que la solitude est précieuse mais aussi une dure amie. Vaut-il mieux souffrir de l’inexistant ou de nos relations aberrantes ? Le nombre de mes connaissances s’est amaigri et je peine à parler de ce choix avec eux. J’imagine que d’en parler leur faire croire qu’ils sont dans le même sac que les autres… Pourtant… Malgré certaines expériences désagréables, je n’ai jamais cessé de faire confiance au genre humain. Absurde. Malgré les déceptions, je noue naïvement d’autres relations. C’est ainsi, le paradoxe de la connivence qui me vaut de tordre ma chair la nuit quand le cerveau ne sait plus à quel saint se vouer. J’arrive parfois à m’endormir, la peau endolorie d’avoir essayé d’extirper ma douleur avec mes mains, d’avoir essayé d’écraser ce coeur qui me vaut tant de tourments, à défaut de vous éradiquer à jamais…

Et chaque nouveau matin relance les mêmes questionnements.


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