Magazine Journal intime

Spéciale anti Saint-Valentin : Je vous déclare mari et femme

Publié le 14 février 2009 par Anaïs Valente

(Paru dans l'ouvrage anti Saint-Valentin, à prendre au second degré, je vous en conjure)

Mademoiselle Mamour, acceptez-vous de prendre pour époux Monsieur Zhomme ici présent, de le chérir, de lui servir le petit déjeuner au lit, de faire mine de ne pas voir sa calvitie naissante, de lui préparer du gratin dauphinois, des escalopes pannées à la mozzarella, des tomates farcies à la ricotta, du poulet rôti à la recette de papa, des tagliatelles carbonara, de la mousse au chocolat, etcetera etcetera etcetera, de subir ses assauts nocturnes même lorsque vous serez épuisée par votre journée de turbin, de ranger trier laver repasser l'intégralité de ses fringues, de lui servir une bière tandis qu'il regarde le foot, de le soigner jour et nuit lorsqu'un rhume le fera agoniser, de le consoler lorsqu'il n'aura pas gagné à la loterie, de toujours lui dire qu'il est grand beau et fort, de vous occuper de vos enfants qui ne sont les siens qu'à certains moments (surtout pas à l'heure du bain ou du changement de couche), de trouver un charme fou à ses premières rides, que vous appellerez ridules et non sillons, de l'aider à tenir sa canne lorsque le troisième âge sera venu, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Monsieur Zhomme, acceptez-vous de prendre pour épouse Mademoiselle Mamour ici présente, de la chérir, de lui servir le petit déjeuner au lit, de faire mine de ne pas voir ses premières rides, que vous appellerez ridules et non sillons, de toujours apprécier ce qu'elle vous fera manger, même sa nouvelle recette de tarte au potiron, même son steak au goût de semelle, d'oser entrer de temps en temps dans la cuisine pour y apprendre à faire la vaisselle (ou à mettre en marche le lave-vaisselle), de ne pas l'assaillir chaque nuit avec vos envies de luxure, même si ça vous relaxerait après votre journée de turbin, de vous taire lorsqu'elle regardera ses séries télé favorites, de prendre le relais lorsqu'un rhume la fera agoniser, de la consoler lorsqu'elle rentre d'une virée shopping les mains vides et le portefeuille plein, de vous occuper des enfants même au moment du bain, sans faire semblant d'être captivé par la console de jeu, de l'aider à tenir sa canne lorsque le troisième âge sera venu, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?



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