Magazine Journal intime

Do you sing english ?

Publié le 16 février 2009 par Wawaa

Je vous avais déjà exposé le programme truculent de ma soirée de Saint-Valentin. Rien de spécialement en rapport, et de la musique avant toute chose comme dirait l'autre dont je ne me souviens plus du nom. Ce 14 Février 2009, fût une journée un peu longuette. Un réveil difficile alentour de 5h, une livraison de deux palettes de boissons, un chargement m'ayant fait sécréter des tonnes de transpiration et ce même si j'étais franchement molle. Ah parce que les bouteilles se rangent pas toutes seules ? Et bah non ! Fallait se bouger, mais j'y arrivais pas, j'étais comme une espèce de grosse limace toute visqueuse ayant du mal à se déplacer et baillant comme une carpe à peu près toutes les minutes. Y'a des jours comme ça, où même après un mars, ça ne repartirait pas. Ma foi !
Quand à 10h30 du matin j’ai remis les pieds chez moi, un peu de répis avant les préparations pour le soir. Car même si je retournais travailler l’après-midi, il fallait que je prépare mes affaires, que je me douche, que je me pomponne, parce que je ne rentrais pas à la maison après le boulot. Et pourquoi ça ? Parce que je n’urine pas du gasoil moi , si j’étais madame Total, ça se saurait.
Bref, je repars à 14h15 pour être à 14h30 au boulot pour un après-midi long, très long, très très long. J’ai commencé par nettoyer le sol de l’emplacement d’une palette d’eau vide pour en remettre une nouvelle, charger du vin, puis j’ai changé les étiquettes des rayons ménagers, puis j’ai chargé le rayon des sodas… J’ai encaissé 3 clients sur l’après-midi pour un total de 58 euros environ. Youpi ! Quand 18h45 a sonné, j’ai jubilé de pouvoir enfin compter ma caisse et quitter le magasin à 19h10 après m’être changé dans les vestiaires.
J’ai rejoint une collègue pour aller manger au restaurant Dupont. « Vous avez réservé ? », « Euh non, c’était pas vraiment prévu », « Ah bah je sais pas où on va vous mettre. ». Nous nous sommes retrouvées dans un petit coin retiré, à deux sur une grande table pour 6.  Et comme c’était soir de Saint-Valentin, il n’y avait le choix qu’entre deux menus et pas de plats à la carte. Moi qui ne voulais pas trop manger, j’ai été servie avec mon potage, ma salade gasconne, mon magret en cocotte et mon omelette Norvégienne. J’ai quand même réussi à faire avoir un fou rire à toute la salle rien qu’à cause de mon rire … Non mais moi j’aime ça provoquer le bonheur chez les gens !
Après avoir réglé et quelques blagues sur le fait que ma collègue et moi n’étions pas un couple avec la tenancière assez âgée du dit restaurant, à 22h nous nous sommes rendues sur les lieux musicaux. Accueillie chaleureusement par tout le monde parce que dans ce bar anglais du fond de la campagne gasconne, je suis une star ! Nous nous sommes installées à une table avec nos boissons et j’ai commencé à chercher dans les classeurs prévus à cet effet, les chansons que je désirais chanter. A côté de moi une dame rousse, relativement âgée se présente à moi après m’avoir demandé si je parle anglais. Blablabla, elle me dit dans sa langue qu’elle est irlandaise, qu’elle est ici en vacances, blablablabla. Puis je donne mes petits papiers avec les chansons que j’ai choisies à l’animateur de la soirée. Il fini par m’appeler et je commence avec The Rose de Bette Midler. La première chanson de la soirée, que ce soit quand j’anime une soirée, quand je fais un petit concert privé à la maison, ou un karaoké c’est toujours le moment où mon stress est à son paroxysme. Mais tout se passe bien, très bien même. J’ai droit à une ovation, si peu de gens qui font autant de bruit ! La dame rousse a l’air subjuguée. Elle n’arrête pas de boire du rosé, en fait elle est bourrée. Elle me déblatère des tas de choses gentilles : « You are a heart ! You sing very well ! I know you are a nice girl ! Do you know that you are a nice girl ! A nice girl ! A very nice girl, you sing like an angel. You’re a nice girl”
Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, en gros elle m’a répété des tas de fois que j’étais une fille gentille. Et elle n’a pas arrêté de me le dire, tout le temps tout le temps tout le temps. Et là son ami Dany est arrivé. Apparemment déjà bien trempé d’alcool. Elle me le présente « This is my friend Dany ! He’s french ! ». Ensuite elle a passé son temps à me dire que c’était un gentil garçon , « a nice boy » répétait elle sans cesse, et que je devais être très gentille avec lui car il méritait qu’on soit gentil avec lui, et que je devais lui promettre d’être gentille avec lui si je le vois un jour ailleurs que dans le bar, et aussi qu’il avait besoin d’une confidente et que moi aussi sûrement, que je devais me sentir seule et qu’il se sentait seul aussi. Tout ça en anglais évidemment. Elle a ajouté que nous pourrions rester juste amis mais que ça serait bien qu’il y ait plus. AU SECOURS ! Une entremetteuse ! Mais je veux pas moi ! En plus Dany il a le regard vide, on dirait qu’il a rien dans la tête et quand il parle je comprends rien, et puis t’as vu comment il boit comme un trou madame ! Bah ! En plus il avait encore la trace du vin rouge sur les lèvres et cet air complètement hors de la réalité. Je suis une fille gentille, mais l’hypersocial cas désespérés avec problèmes mentaux, j’évite.

Une autre collègue est arrivée avec son mari, sa sœur et son beau-frère. Ouf ! Ca va faire diversion me disais-je. Parce qu’évidemment comme je suis une « nice girl », je ne voulais pas trop la contrarier. Elle me tenait le bras, me faisait des bisous sur la joue. MADAME LAISSE MOI TRANQUILLE MAINTENANT. Je me suis subtilement rapproché de ma collègue dont le mari est plutôt barraqué. Hey, j’avais peur moi ! Soit. On m’appelle à nouveau pour chanter. Cette fois-ci, The rivers of Babylon. Non je n’ai pas honte de chanter du Boney M, même si je ne fais qu’un bonnet C. Encore une fois, le public est conquis. Je reprends ma place à côté de la dame rousse, qui recommence son cinéma et ses tentatives d’entremettage avec Dany bidule qui fait peur avec son air de plus en plus zombiesque, si je puis dire. Elle me prend la main, je la retire immédiatement. Restons calme. Elle me dit, et je traduis directement : « Tu es grosse, mais tu es magnifique ! ». Euh merci madame. Là vraiment je ne sais pas comment le prendre. Ensuite , elle m’a parlé de mes seins. « Look at your tits ! » (« regarde tes seins ! »). Bah euh je les ai vus plein de fois mes seins tu sais madame, ils sont magnifiques et tout, mais pourrais tu cesser de les reluquer. J’ai un mouvement de recul, ce qui me paraissait être d’abord une attitude maternelle me semble devenir malsain. Elle continue à me dire que je suis magnifique blablabla. Je finis par lui tourner le dos, elle devient un peu envahissante et de plus en plus bourrée. Je repars pour chanter The show must go on, j’en profite pour changer de place et ne plus me retrouver à côté de l’autre dingue. La soirée est pleine d’ambiance, les chanteurs, même ceux qui chantent faux, sont très chouettes. Je passe , repasse. What’s up, Mon mec à moi. Puis Somewhere over the rainbow, version Eva Cassidy. Celle-ci a énormément plu. Les gens se sont levés. Ouaouh, une standing ovation, euh pardon une ovation debout ! Mon dernier passage fût sur Every thing I do, i do it for you. Et puis au final, l’animateur m’a invitée à chanter New York New York avec lui, chose difficile parce que ce n’était pas du tout à ma tonalité. Mais j’m’en suis sortie quand même.
Me voilà donc encore une fois, Star du Magnoac dans la communauté anglaise et aussi du côté de mes collègues qui découvraient ma facette de chanteuse à ce moment là.
A la fin, la vieille rousse qui m’embêtait, complètement ivre morte, tapait sur un type assis à côté d’elle. Elle a du se faire amener aux toilettes par deux personnes et en revenant, pour me dire au revoir, elle m’a fait deux gros bisous bien baveux sur les joues. BEEUUUUARK ! J’espère qu’elle ne venait pas de vomir !
Après une longue discussion, dont je vous donnerai des nouvelles ultérieurement, avec l’animateur sur le grand talent qu’il me trouve mais quelques problèmes de respiration, je suis rentrée chez moi, bien heureuse de cette bonne soirée malgré des avances irlandaises quelque peu douteuses.
Et Dany ? Ah Dany ! Fût-on un soir de Saint-Valentin, Dany, aux lèvres délicatement et sensuellement colorées de traces irrégulières de vin rouge séché, m’a convaincue un peu plus que le célibat est une chose formidable : il vaut mieux être seule que mal accompagnée !

Pour ceux qui voudraient m'entendre cliquez !


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