« C elui qui est las, dit
Jean Climaque, se lèvera pour prier. Puis il se rassiéra et reprendra
courageusement son premier travail. » Il parle de ce que doit faire
l'intelligence quand elle est parvenue à la garde du cœur. Mais il va de soi
qu'il parle aussi de la psalmodie. On dit que le grand Barsanuphe fut un jour
interrogé sur la psalmodie, sur la manière de psalmodier, et l'ancien répondit
: « Les Heures et les odes sont des traditions de l'Église, et il est bon
qu'elles nous aient été transmises pour la vie commune. Mais les moines de
Scété ne chantent pas les Heures et n'ont pas d'odes. Ils ont un travail
manuel, une méditation solitaire, et une prière intermittente. Quand tu te
lèves pour prier, dis le Trisagion et le Notre Père. Demande à Dieu de
te délivrer du vieil homme. Et ne t'attarde pas ; car c'est tout le jour que
ton intelligence est en prière. » L'ancien voulait montrer que la méditation
solitaire, c'est la prière du cœur, et que la prière intermittente, c'est la
station de la psalmodie. Le grand Jean Climaque dit aussi très clairement : «
L'œuvre de l'hésykhia est l'absence de soucis en tout, puis la prière
active (c'est la station) et en troisième lieu, l'œuvre indéfectible du cœur. »
Tel est le siège de la prière, et donc de l'hésykhia.
saint Grégoire le Sinaïte : chapitres ou
méditations spirituelles (3/2)