Magazine Journal intime

J'ai testé pour vous: un truc de sauvages

Publié le 27 février 2009 par Veronique_m
Des fois, je me demande jusqu'où ma vie de Vancouveroise me fera aller... J'étais une fille normale, je ne faisais pas de sport, je n'avais même pas de chaussures de randonnée dans mon placard. Un tapis de yoga? Vous n'y pensez pas voyons. Mais vivre ici fait de vous une autre personne. Difficile de résister à l'appel des montagnes quand elles nous narguent tous les matins sur le chemin du travail, il faut dire. Alors vous partez à l'assaut des sommets en été, en espérant ne pas croiser un ours, vous mettez à faire des sorties raquettes à tout bout de champ en hiver. Vous considérez même l'idée d'apprendre à skier... Les piscines municipales sont si accessibles et peu chères qu'aller nager ou faire de l'aquaforme est quasiment inévitable. Les pistes cyclables sont si nombreuses et agréables que vous ne concevez même pas d'arrêter de faire du vélo en hiver (sauf quand il neige en ce qui me concerne, mais c'est rare).
Mais rassurez-vous, j'ai encore plein d'accessoires à intégrer à ma vie quotidienne avant de pouvoir me faire appeler Vancouverite certifiée. Le jour où j'aurai un chien, c'en sera fini de moi. Mais c'est pas demain la veille que je vais m'encombrer d'une machine à caca qui bave et aboie...
Pour en revenir au sport, cette fois-ci, c'est la faute de Francis. On parlait tranquillement l'autre soir à l'expo de Stéphanie, et allez savoir pourquoi -en fait, ce n'est pas étonnant, c'est courant ici de parler de ce genre de choses- nous nous sommes mis à parler yoga. Et, certainement à cause du petit verre de vin que je sirotais, je me suis très facilement laissée convaincre d'aller essayer le yoga bikram, AKA hot yoga.
Et c'est hot, croyez moi. J'en ai sué des toxines, hier soir. 40°C, humidité à 40%, 90 minutes, 26 postures, hop, hop, ça n'arrête pas, et on transpire de plus en plus, ça dégouline, les yeux brûlent à cause du sel de la transpiration, et d'un coup il nous semble que la félicité suprême serait d'aller s'enfermer dans un congélateur. Tout le long on se dit, mais qu'est-ce que je fous là, quelle pulsion masochiste me pousse à souffrir dans cette boîte à sueur? On réalise à quel point 90 minutes peuvent passer lentement, on oublie de compter les postures alors on se demande chaque fois si ça y est, on en est à la dernière, mais non encore une. Et encore une... En sortant de là, je ne savais plus quoi penser et Francis était mort de rire en voyant ma mine effarée.
Étant une fervente adepte des deuxièmes chances, j'ai quand même payé 10$ de plus (que les 20$ de la première séance) pour avoir une semaine d'essai illimité. Et, battons le fer tant qu'il est chaud, je suis retournée suer et me torturer le corps cet après-midi. Entre temps, j'avais fait un peu de lecture sur ce courant pour comprendre un peu mieux le pourquoi du comment. Et j'ai vu que le monsieur Bikram qui a déposé des droits d'auteur sur sa série de postures et poursuit quiconque ose les utiliser sans avoir suivi sa coûteuse formation, vit a Berverly Hills, se promène en Rolls, connaît tout le gratin de son quartier, et bien évidemment, a un ego démesuré. Mmmhhh, moyennement attirant, le bonhomme.
En retournant au cours cet après-midi, je savais à quoi m'attendre et j'ai abordé la séance avec un esprit plus critique pour savoir si je me verrais sérieusement y aller régulièrement. Ma réponse est non, et cette fois c'est clair. Oui je me sens bien après le cours (encore que, je ne suis pas certaine que mon dos apprécie tant que ça), mais 1) je veux que le yoga fasse forcer mon corps mais aussi qu'il me permette de relaxer et ce n'est absolument pas possible quand l'instructeur n'arrête pas de parler une seule seconde (et hier soir, c'était un français avec un accent à couper au couteau ;-)) dans son micro et 2) comme pour toute autre activité sportive que je pratique, je veux qu'il y ait une part de souffrance, peut-être, mais aussi du plaisir pendant que je la pratique, et pas seulement une fois qu'elle est terminée. Je n'aime pas l'esprit compétitif qui régnait dans la salle cet après-midi, les filles ont toutes des visages fermés, c'est sérieux, et surtout ça se prend un peu trop au sérieux. C'est du yoga, oui, mais comme je l'ai lu quelque part, "not your mama's yoga". Amateurs s'abstenir.
Par contre, ça m'a quand même rappelé combien j'avais aimé le yoga lors de mes autres tentatives. Je vais donc me chercher un autre cours qui me convienne mieux et recommencer à utiliser mon tapis de yoga, avec le sourire cette fois-ci.

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