Magazine Journal intime

Welcome, To The Flinstone'S.

Publié le 03 mars 2009 par Mélina Loupia
Il y a des choses dans la vie qui nous paraissent tout à fait anodines, inscrites dans le paysage comme le nez au milieu de la figure.
Du coup, c'est quand a les lunettes dessus qu'on les cherche partout.

Dans ma maison, c'est un peu le cas.
Voilà 7 ans que ça dure.

C'est Noisette, les monologues des commentaires, qui a mis le doigt dessus ce soir.

"Ce soir je vais au ciné.
-LOL?
-Non, je vais vraiment au ciné, sans lolifier, on va voir Watchmen."

Donc on rigolait bien quand je vois mon moyen, ses cuisses de poussin et ses biceps de grenouille arriver d'un pas décidé dans le salon.

"Je vais faire des pompes avant d'aller me coucher.
-T'as raison, ça guide l'influx nerveux, ça et le sexe."

Dans mon dos, j'avais le Rocky des temps ultra-modernes collé contre le pavé au bout de 2 tractions.

"Bon, je manque de masse musculaire dans les bras, ça paraît évident."

Et le voilà qui se met à soulever de la pierre.
Tout va bien.

C'est à dire la fonte, c'est tellement surfait dans les salons ruraux de nos jours.
La pierre, c'est le meilleur investissement.

Ce qui a un peu effrayé Noisette.
"C'est tout à fait logique, tu as des pierres dans ta maison."

Et oui.
Des pierres, j'en ai dans ma maison.
Welcome, To The Flinstone'S.
Plein.
Welcome, To The Flinstone'S.
Et chez nous, ça fait partie du décorum.
La première, on l'a trouvée au pied d'un arc en ciel.

Les secondes, c'est un témoignage d'amour.

Il y a 3 ans, quand j'avais le temps et l'envie, j'accompagnais les enfants de l'école et le personnel enseignant aux multiples et variées sorties dites pédagogiques.

L'une d'elles consistait à aller ramasser des coquillages fossilisés enfouis sous des siècles de sédiments suite probablement à un cataclysme soudain ou à un tsunami.
En gros, il fallait à la fois faire un cours d'archéologie, de géologie, une initiation à la fouille minutieuse, et éviter que 98% des enfants ne tentent de démonter la montagne façon carrière d'agrégats à coups de pieds, de sac à dos ou de camarade.

Ma mission d'encadrement accomplie, je propose aux Demolition Men de prélever quelques unes des plus belles pierres qu'il ont démoulées, mais attention, un ou deux exemplaires par tête de pioche, à défaut de nos ancêtres morts et enterrés depuis des burettes.

En 10 minutes, les petites abeilles se sont agglutinées autour de mon sac pour le remplir de leurs fabuleux trésors, nous ferions le tri des lots à l'arrivée à l'école, quelques 3 kilomètres de pente abrupte plus loin.

J'ai soulevé le sac, affichant un sourire d'hôtesse de télé-achat, tout en implorant qu'un treuil éventre la montagne et m'aide à foutre le chargement sur mes frêles épaules.
L'engin ayant été appelé pour une urgence, je me suis tiré le truc par mes propres moyens, les dents hors de la bouche et les bras jusqu'au sol jusqu'à l'école.

Tant et si bien qu'à mon arrivée, tout le monde était droit devant moi, à peine si je distinguais les grands des petits dans la brume lointaine, et surtout frais comme une meute de gardons d'élevage.
Quant à moi, je ressemblais à peu près à une Supercinq immatriculée dans le 59 au départ du Perthus un dimanche à 18h.
Blindée, les roues arrière à plat, le pot d'échappement en incrustation sur le bitume et le train avant en lévitation.

Comme par magie, mes petites bestioles se sont éparpillées vers leurs reines mères et m'ont plantée sans préavis avec ma montagne en kit sur le dos.

Bonne nuit.


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