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Peur sur la vile société

Publié le 06 mars 2009 par Christinacarrucci

"La France a peur" ont été les premiers mots d'un "20 heures" de Roger Gicquel en 1976. Déjà la peur. Une peur rampante.
Et pourtant, à l'époque et jusqu'à il y a déjà trop longtemps, les Le Luron, Coluche et autre Desproges ont su éclabousser de leur impertinence tous les sujets de société, les plus tabous fussent-ils.

Cette époque est révolue. La France a toujours peur. Pire, elle est désespérée. Que dis-je : résignée. Les antidépresseurs n'y peuvent mais. Les anxiolitiques ont définitivement supplanté les smarties. Le moral végète dans des chaussettes reprisées. C'est une crise. Non, c'est la crise !
C'est le moment même où l'urgence de faire aboyer des secoueurs d'esprits s'impose. Et que fait-on ? On les muselle. Couchez, au panier, les fournisseurs patentés de grains de sel ! Restez dans le pré carré des sujets autorisés. Les tabous sont dressés et ne souffriraient aucune atteinte à leur intégrité néo-virginale. Quand on souffre, on souffre en silence ou alors juste avec le barnum autorisé. Les séances de vaccinations télévisuelles sont fortement recommandées et suggérées.
La société libérale ne saurait tolérer des trublions qui viendraient mettre de la zizanie dans un ensemble déjà suffisamment branlant pour ne pas devoir encore supporter le souffle d'une moindre contestation, fut-elle tragi-comique.
Alors on tait et on régule. Au besoin, on assigne.
C'est que les temps ne sont plus à la raillerie, encore moins au persiflage. C'est que la conduite d'une société est une affaire sérieuse. La gestion d'un pays est incompatible avec le moindre dilettantisme. Costume-cravate de rigueur. Études, dossiers, livres blancs, projet, feuilles de route (road-maps... c'est mieux !). La totale. Faites leur confiance. Le passé nous offre des garanties, non ?
Vous êtes gentils, les comiques officiels. Merci de respecter la crise et les gens qui souffrent. Ne tirez pas sur les ambulances, cela ne se fait pas. Contentez-vous de divertir un peuple qui ne demande qu'à devenir amnésique. Si vous avez un manque d'imagination pour trouver des sujets prêtant à sourire, veuillez vous adresser au ministère de la douce propagande. Il se fera un plaisir de vous donner quelques belles pistes de réflexions consensuelles.
Thierry, Michel, Pierre : pourquoi vous êtes-vous barrés si vite ?
Putain, vous pouvez pas causer au taulier et lui dire quelques vérités sur ce qui se passe là en-bas ?

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