Magazine Journal intime

A night with Fyfe (2)

Publié le 12 mars 2009 par Fyfe
Nous en étions donc à :
"A 3h, un cri affamé déchire le silence de la nuit."
Fyfe se précipite au-dessus du berceau avant d'avoir à déplorer le décès de ses deux tympans.
Ah, trop tard pour les tympans.
Le Crampon se jette sur ce qui fut un attribut de séduction féminine il y a environ deux siècles et demi.
Fyfe pose un regard attendri sur le Crampon.
Quand elle arrive à entrouvrir les yeux en tout cas, ils sont attendris, on dirait.
Le Crampon fait mine de s'endormir, Fyfe fait mine de le reposer dans son lit, mais il y a un problème de taille : une partie de l'anatomie fyfienne est toujours aspirée dans la bouche du Crampon qui refuse de lâcher prise.
Après trois caresses sur les joues, et deux tentatives d'introduction de doigts dans la bouche du Crampon, Fyfe décide qu'elle peut finalement très bien vive avec un seul sein et tire un coup sec, tant pis pour ce qui sera arraché au passage.
Mauvais calcul. Le Crampon hurle.
Il est 4 heures.
Le Crampon est blagueur, il passe son temps à faire semblant de s'endormir, pour mieux hurler quand on le pose dans son lit.
Il est 4h30, Fyfe a parcouru 245 kilomètres dans l'appartement et se sent un peu nauséeuse à force de tourner autour de la table.
A 5 heures, Fyfe réalise que M. PetiteGraine, sans doute atteint d'une surdité précoce, dort toujours du sommeil du juste, ce qui est proprement intolérable.
Fyfe réveille délicatement M. PetiteGraine avc un grand coup de coude et s'excuse de lui refiler le bébé.
Avant que M. PetiteGraine ait bien compris ce qui gigotait joyeusement dans ses bras, Fyfe a enfoui sa tête sous son oreiller, et s'endort brutalement, non sans avoir encouragé M. PetiteGraine à aller faire pleurer le Crampon ailleurs, si possible loin, pourquoi pas sur Mars.
A 5h30, le Crampon s'est endormi, Fyfe et M. PetiteGraine sont dans un état comateux avancé.
A 6 heures, un cri affamé déchire le silence de la nuit.
Fyfe réveille M. PetiteGraine pour lui demander à quel âge les enfants sont capables d'aller se faire un sandwich avec se qui traîne dans le frigo.
Pendant que M. PetiteGraine tente d'apprendre au Crampon à manger sa main ("Si t'as faim, mange ta main"), Fyfe compulse frénétiquement la Convention de Genève à la recherche du paragraphe relatif à la torture par privation de sommeil.
Grosse déception dans le camp parental, le Crampon ne semble pas reconnaître les traités internationaux.
A 6h30, le Crampon est repu. Il proute de joie sur sa mère, lui faisant l'offrande d'un caca atomique.
Fyfe fait semblant de ne rien avoir entendu, zappe l'étape du rot, et discretos Carlos, jette le bébé dans son lit plus vite que son ombre.
Évidemment, le Crampon hurle.
A cette heure-ci, la mauvaise foi fyfienne n'a plus de limite, elle réveille M. PetiteGraine et affirme avec aplomb qu'elle a bercé le petit 1 heure sans succès, à ton tour maintenant, merde.
M.PetiteGraine change la couche du Crampon, et achève la tranchée autour de la table. Si tout va bien, demain ils atteindront la cuisine du voisin. Et pourront essayer de lui refiler le Crampon.
Il est 7 heures, M. PetiteGraine doit aller prendre sa douche et commencer sa journée de travail. Il ramène le petit paquet hurlant à Fyfe.
Fyfe se demande si faire semblant d'être morte est une option crédible.
Sans doute pas, étant donné que M. PetiteGraine lui abandonne le bébé quand même.
Dans un geste désespéré, Fyfe cède son petit doigt au Crampon pour le faire taire.
Fyfe s'étonne de son incroyable capacité à continuer à dormir avec un bras en l'air et un doigt dans la bouche de son fils.
Il est 7h30, le Crampon réalise qu'aucun lait ne sort de ce petit doigt. Ça craint. Et il compte bien le faire savoir.
Il est 8 heures, le Crampon rassasié gazouille, c'est une belle journée qui commence.
NB : C'était une nuit parmis tant d'autres. Il y en a eu des bien meilleures. Et des pires. Si, si, c'est possible. Pas fréquent, mais possible.
Vive les RGO.
(Que ceux qui ne connaissent pas ce sigle barbare restent dans l'ignorance, il en va de la pérennité de l'espèce humaine).

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