Magazine Journal intime

No smoking please / J+3

Publié le 03 septembre 2007 par Fyfe
C'était décidé depuis un moment : en août, on arrêtait de fumer.
Pourquoi arrêter de fumer ?
Parce qu'à 5 euros le paquet, ça revient à environ 2 000 euros par personne et par an (glurps).
Parce que je commençais à avoir une sale toux au réveil, et que l'idée de finir par parler comme Dark Vador avec un trou dans la gorge me terrifie.
Parce que la clope, c'est une addiction, qu'une addiction, c'est de l'esclavage, et qu'elle veut être liiiiiibre, Fyfe (y en a même qui l'ont vu voler).
Pourquoi août ?
Ben d'abord parce qu'à l'époque, ça semblait suffisamment loin pour qu'on ait le temps d'oublier (raté).
Parce qu'en août, c'est bien connu, on travaille au ralenti, sans stress, dans la zenitude (raté).
Et parce qu'en août, il fait très très chaud, ce qui ne donne pas envie d'aspirer de la fumer brûlante (encore raté).
Les semaines ont passé, on s'est renseignés pour savoir s'il existait des méthodes magiques pour perdre l'envie de fumer, parce que c'est ça le plus dur : faire son deuil définitif du plaisir nicotinien...
Apparemment il en existe, mais aucun de nous deux n'a eu la présence d'esprit de prendre rendez vous chez les magiciens conseillés. On fera ça demain, j'ai oublié de prendre le numéro, blablabla (procrastination et flemmingite usuelles).
Et paf, sans qu'on s'en rende compte, on était le 31 août, on allait partir en ouikend chez mes parents, et on fumait encore.
La loose.
Alors, on a courageusement éteint notre cigarette sur le quai de la gare de Lyon Part Dieu vendredi soir, et on s'est bravement lancés dans la grande aventure non fumeuse.
...
A J+3, je suis à même de confirmer que l'arrêt du tabac provoque de grave perturbations émotionnelles.
Exemple :
"NON MAIS C'EST BON, TU VAS ARRÊTER DE ME SAOÛLER AVEC TON SEL, JE VAIS TE LE PASSER, TU PEUX ATTENDRE DEUX SECONDES, NAN? ET T'AS VU COMMENT TU ME PARLES ? J'EN AI MAAAAAAAARRE, BOUHOUHOUHOUHOUHOU".
Tout va bien, c'est nor-mal.
L'arrêt du tabac peut également provoquer des hallucinations gênantes, et notamment des visions tabagiques peu appropriées : tentatives de fumage de doigts (rhô zut y avait pas de clope dans ma main), bureaux de tabac équipés de haut parleurs me sussurant de rentrer à l'intérieur, etc etc.
Ce n'est pas tout à fait normal, mais tout va bien quand même.
Et puis je ne passe pas mon temps à me lamenter sur ma frustration nicotinique, ou a me retenir de rouler une pelle à ma collègue qui aspire la dernière bouffée de sa cigarette.
Non, mes journées restent parsemées de furtifs moments de bonheur : en descendant du train, en sortant du boulot, de la cantine, après le dîner, avec mon thé, la vie me donne mille occasions d'oublier un instant que je ne fume plus : je souris, prend une bonne bouffée d'air frais, plonge ma main dans mon sac à main, et voilà : ça fait une bonne demi-seconde de plénitude avant de me souvenir que non, y a rien à prendre dans mon sac à main.
A part ça, mon estomac est devenu un gouffre qui ne se remplit jamais.
Tout va bien, bientôt je serais trop obèse pour franchir le seuil de ma porte et aller m'acheter ma drogue.
En attendant, je ne peux pas nier que je suis incroyablement fière de moi.

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