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Lapidaire et Péremptoire

Publié le 31 mars 2009 par Oskarrnajh
Lapidaire et Péremptoire

"L'organisation s'est constituée
on attend que les chefs surgissent
pour les haïr"
Lutz Bassmann - Haïkus de prison


C'est pas important d'avoir quelque chose à dire. Pas grave de le répéter. Pas utile de le prouver. Pas essentiel de le justifier. Y'a des milliers d'façons d'remplir le vide. Soigner sa gueule avec des crèmes grasse. Cacher les replis d'son bide sous une chemise propre. Mutiler ses cheveux et ses ongles pour l'hygiène. Ecrire des lettres de motivation, résumer sa vie en phrases lapidaires sur un CV. Des dates et des institutions fréquentées. Une expérience qui s'décrète, à moitié justifiée.
Ceux avec qui on décide de jouer. On occupe et on encombre la mémoire. On pollue la pensée, on prostitue tout c'qui peut l'être. J'attrape ton attention comme on capture un pokémon de merde. Ce qui n'est pas à vendre n'existe pas. Tout ce qui compte c'est le potentiel. Le possible, l'envisageable, le plausible. Choquer avec du péremptoire, du lapidaire. Convaincre, c'est dominer. Les arguments sont une monnaie. Ta tête est une marchandise. Ton maquillage, tes vêtements, une campagne de pub.
La bouche est un rectum pour nos idées d'merde. Les cervelles sont des chiottes. Se chier les uns dans les autres. L'objectif est de boucher la pensée de l'autre. La guerre est totale. L'obstination, c'est un chiotte chimique. La patience, une fosse sceptique. Une grenade et un bunker. Et d'la dope pour les déserteurs. La vérité agit comme de la javel. Elle mousse, gicle, décolore. Blanchir la pensée, avoir raison.
Définir un objectif, mettre en oeuvre une stratégie, obtenir et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Se lasser ENFIN. Trouver un moyen de s'voiler la face, c'est un autre objectif. Accepter supporter tolérer. L'humanité est le boulet commun. On tourne autour, pas moyen de déplacer ce fardeau. Ca roule doucement dans la fange, ça s'enfonce. On insulte les poids morts qui s'reposent dessus, qui pèsent et participent à l'enfoncement. On gueule et on s'en fout, sans vraiment renoncer.


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